La sorcière de Forks

Chapitre 37 : Ma maison

- Euh... C'est assez... Marmonne Fay, en passant ses doigts sur le meuble de l'entrée.
- Quoi ?
- Ta maison ne te correspond pas du tout ! La décoration est démodée.
- J'ai rien changé depuis le décès de ma mère ! Dis-je avant de refermer la porte.
- Ça se voit !

Je lève les yeux au ciel, désespérée par toutes les remarques qu'elle a fait depuis son arrivée. Je lui fais signe de me suivre jusqu'à l'étage afin qu'elle puisse s'installer.

- Tu peux dormir dans ma chambre pendant ton séjour.
- Tu n'es pas obligée, Coralie... Je peux très bien dormir sur ton canapé.
- Je préfère que tu sois confortablement installée. Moi, je dormirais juste là ! Dis-je en indiquant la chambre d'Agathe.

Fay soupire en regardant chaque pièce.

- La maison doit te semblait si triste depuis leurs décès...
- Malheureusement, oui. Souffle-je, en jouant légèrement avec le tissu de ma veste.
- J'espère pouvoir y apporter un peu plus de joie dans ce cas ! Déclare-t-elle avant de refermer la porte de la chambre.

La sonnette de l'entrée retentit aussitôt que je suis à nouveau seule. Fay ne semblant pas réagir au fait que nous avons de la visite, je ne m'attarde pas et pars ouvrir la porte.

- Je peux te parler ? Me demande Paul, à peine ai-je ouvert.
- C'est pas vraiment le moment.
- Il n'y aura peut-être plus de bons moments après notre rencontre avec les Volturi.

J'hésite un instant, mais son regard suffit à me convaincre. J'entraîne Paul vers l'extérieur, ne voulant pas que Fay nous écoute.

- Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
- Toi et moi, tu penses que c'est encore possible ?
- À l'heure actuelle, la seule chose dont je suis sûre c'est que nous sommes liés grâce à l'imprégnation.
- Tu sais pertinemment que mon amour pour toi ne dépend pas que de ce lien.

Je soupire, esquivant comme je peux son regard. Malheureusement, cette potentielle guerre contre les Volturi m'effraie. Je l'aime mais je ne veux pas m'engager, sans avoir la certitude qu'aucun de nous n'aura à souffrir.

- Pourquoi tenter de reconstruire une relation maintenant ? Souffle-je.
- Parce que je ne laisserai personne te faire du mal.

Je rigole nerveusement, ce qui lui déplaît.

- Tu ne pourras pas toujours me protéger !
- C'est ce que tu crois !
- Non ! J'en suis sûre ! Tu ne pourras pas m'aider lorsque je ferai face à mon père.

Il se tourne vers moi, ne comprenant pas de quoi je parle.

- Pourquoi tu parles de ton père ?
- Car j'ai découvert que je n'avais pas le même père qu'Agathe ! Mon géniteur est un sorcier qui a rejoint le clan des Volturi.
- Quels sont les risques que tu te retrouves face à lui ?
- Un sorcier ne dépend d'aucune loi et c'est pour ça qu'ils se font rares. Tu te souviens du rituel des seize ans dont je t'avais parlé ?
- Celui qui cause la mort de la sorcière la plus faible ?
- C'est bien lui ! Et bien, un sorcier qui ne dépend de rien, peut effectuer ce sortilège avec n'importe quelles sorcières et peu importe son âge. Il n'y a aucune limite.

Semblant encaisser l'information, Paul fixe le sol quelques instants.

- Je vais...
- Je vais dire à Sam que tu ne seras pas avec nous ce jour-là ! Me coupe-t-il en commençant à rejoindre sa voiture.

Je le rattrape avant qui ne puisse monter dans son véhicule.

- Que tu le veuille ou non, je serais présente afin de soutenir les Cullen !
- Je refuse que tu te mettes volontairement en danger !
- Et moi, je refuse que tu décides pour moi ! Fay sera là pour m'aider. Tu l'as vu toi-même, elle est puissante ! Et, je pense pouvoir m'en sortir face à mon père.

Moi-même, je ne crois pas en ma dernière phrase. Depuis quelque temps, mes pouvoirs semblent moins puissants qu'avant. Comme-ci quelque chose était en train d'interférer avec eux.

- J'ai peur de ce que me réserve le futur mais je suis sûre d'une chose, c'est que je veux passer le reste de ma vie avec toi...

Son visage se détend enfin. Il se met à sourire, avant de déposer un tendre baiser sur mon front.

- T'as vraiment un caractère de merde mais qu'est-ce que je peux t'aimer ! Déclare-t-il en me serrant contre lui.

Malheureusement, ce moment entre nous est interrompu par un raclement de gorge. En me tournant vers l'origine du bruit, je découvre Fay, appuyer contre la rambarde de la maison.

- Je déteste jouer les troubles fêtes mais nous avons des sortilèges à essayer et des grimoires à lire.

Paul dévisage ma cousine qui, elle, lui sourit ravie d'interrompre notre discussion.

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