Partie 2 : •10•

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Mira se dit qu'elle a un problème. Un problème de taille. Voilà deux mois, qu'elle ne cuisine plus. Elle en a perdu l'envie.

Elle se sent coupable, d'ailleurs. La cuisine est la chose qui la relie le plus, à son père. C'est lui qui lui a tout appris. Cela fait des années, certes, mais elle n'a rien oublié.

Elle se souvient de ses journées, assise sur le plan de travail, de la cuisine du restaurant de son père, où elle observait, avec la plus grande attention, le moindre de ses geste.

"Retiens bien, ce que je vais t'apprendre. Tu seras la cuisinière, la plus célèbre du Japon un jour". Lui avait fièrement, prédit son père, ébouriffant ses cheveux, avant de lui faire part de ses nombreux secrets.

C'est avec un sourire nostalgique, qu'elle repense à ses paroles. Assise sur son canapé, elle regarde sa cuisine. L'envie ne semble pas revenir, malgré ce qu'elle aimerait.

Depuis sa rupture avec Rindou, elle n'a même plus toucher, ne serait ce qu'une casserole. Elle n'a pas beaucoup mangé non plus, à vrai dire. Pourtant, son frigo reste plein à craquer.

Elle commande quelques fois, quand son corps finit par réclamer de la nourriture. C'est fou. Se dit elle. Comment l'absence d'une seule personne, peut changer toute votre vie ?

Mira avait pourtant pour habitude, de manger copieusement. Parfois même plus que de raison, à en croire certains témoins de ses repas.

Lorsque Rindou, la questionne sur le sujet, ce soir là. Elle feint la fatigue, pour éviter d'aborder le sujet de son blocage.

Sa fierté est plus forte qu'elle. Elle ne tient pas à lui dire, qu'elle n'arrive plus à cuisiner. Elle ne veut pas qu'il se rende compte de toute l'influence, que son absence peut avoir sur elle.

Elle se sent déjà assez mal, qu'il assiste à ses crises d'angoisse, au mal qu'elle se fait. Elle ne tient pas à paraître encore plus faible.

Fort heureusement, pour l'égo de la jeune femme, il n'y voit rien d'étrange. Du moins, c'est ce qu'elle pense. Il propose même, de l'emmener dîner.

Ça, elle ne l'avait pas prévu. Voyant son trouble, il a prétexté un dîner, entre un propriétaire et sa locataire. Il sait à quel point cette femme est fière. Ça l'agace souvent d'ailleurs.

Il ne peut pas vraiment lui en vouloir. Il sait à quel point, il lui a fait du mal. Il le sait car le mal qu'il s'est infligé à lui même, est atroce.

Alors s'il a mal, au point de se dire qu'il préférerait qu'on lui arrache les bras à vif, ce doit être pire pour elle.

Se détendant un peu, face à l'excuse de Rindou, elle va se préparer. Il fait doux ce soir. Pourtant, elle ne veut pas se passer de veste.

Elle ne veut pas que les regards curieux, des gens susceptibles de les entourer, se posent sur ses nombreuses ecchymoses, et ne suscitent quelques messes basses qu'elle ne supporterait pas.

Réalisant, qu'elle met un temps fou, à se préparer. Rindou décide de la rejoindre, dans sa chambre, pour savoir ce qui lui prend autant de temps.

- Tout va bien ? Lui demande t'il.

- Oui....

Elle n'en dit pas plus. Pourtant, il se rend bien compte du regard honteux, qu'elle pose sur ses bras et le haut de son corps en général.

Sortir, ne semble pas une si bonne idée, pour ce soir. Il en trouve rapidement une autre.

- Tu sais quoi ? Oublions le resto. Je vais cuisiner. Lui dit il.

The Cooker. [RindouxOC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant