Chapitre 12 : Quitter le nid

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J’entrouvre les yeux en sentant une main caresser mon épaule. J’aperçois, la vue un peu floutée, ma robe qui traîne sur le sol asphalté de ma chambre, ainsi qu’un pantalon et une chemise. Ce qui s’est passé cette nuit et la veille me revient à l’esprit. Cette nuit où il fit de moi une femme, une reine à part entière. Je me rappelle de notre danse pendant la réception de mariage, qui était différente de la toute première, lors du bal masqué, probablement parce que le lieu avait changé. Ce n’était pas la même ambiance que notre première danse, où il était encore un inconnu pour moi. Et je dois avouer qu’il était moins bon danseur.

Malgré tout, je me suis plu tout autant dans ses bras, oubliant même Maya qui, aux bras de son mari Anthony, ne se gênait pas pour me toiser du regard.
Marek, qui avait remarqué notre petit jeu, m’embrassa, pour attirer mon attention sur lui et oublier Maya.

   — Tu n’as pas l’air bien, me souf fla-t-il avec un ton rauque.

   — Tout va bien, n’y prête pas attention, mentis-je.

   — Mais où est passé ton magnifique sourire ?

Il me fait tourner sur moi-même et resserre son étreinte. Je lève la tête et lui souris, me laissant porter par cette douce musique jouée par l’orchestre royal.

   — J’espère que tu t’es suffisamment reposée.

   — Je pense. Pourquoi ?

   — Parce que je ne compte pas te laisser du repos aujourd’hui, m’avait-il sensuellement glissé à l’oreille.

Je souris en repensant à tous ces souvenirs, et me tourne vers Marek qui est déjà bien réveillé. Il m’accueille près de lui, posant son menton par-dessus mes cheveux bien ébouriffés. J’ai la paume collée sur son torse, et je m’amuse à y tracer des petites lignes imaginaires le temps de trouver mes mots.

   — Bonjour ma reine, dit-il pour crever l’abcès.

   — Bonjour Marek.

Je sens une gêne étrange me retourner l’estomac. Me sentir toute nue et avec les cuisses entremêlées aux siens m’excite terriblement, mais surtout me fait me rendre compte que je ne suis effectivement plus une petite fille. Je viens d’entrer dans la cour des grandes dames. Moi qui d’habitude me réveille toute éméchée et loin d’être belle, vais devoir accepter d’être vue ainsi par Marek. Mon seul souhait, c’est qu’il ne me trouve pas carrément dégoutante sans d’autre artifice que la trace de bave sur ma joue. Avec discrétion, je passe la main sur mon visage pour limiter les dégâts.

   — Bien dormi ?

   — Pas assez, à cause de toi, gloussé-je malicieusement.

   — Je t’avais prévenu, me répondit-il en riant. Tu sais Uméïra ? Je suis l’homme le plus heureux du monde.

   — Ah bon ?

   — Redresse-toi. Tu verras de quoi je veux parler.

Je me place en position assise et vois des taches rouge au centre du lit, tout prêt de mes cuisses. Je tourne immédiatement la tête vers la porte de ma salle de bain, et me rappelle du seau avec lequel Marek m’avait aidé à nettoyer le sang qui dégoulinait de mon intimité, juste après l’acte. Je reste assise, un peu choquée, blêmissant de gêne.

   — Désolée d’avoir eu à t’infliger ça, bafouillé-je, pâle. Je ne m’y attendais pas vraiment…

   — Mais moi ça m’a fait plaisir de voir tout ça, tu avais rougi comme une tomate !

M'accorderez-Vous Cette Danse ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant