Chapitre 4 : Confusions

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Je reste muette, révoltée. Si je refuse de me plier, mon propre père va me renier. Moi, sa fille, son unique enfant. Je cours m'incliner à ses pieds, à l'autre bout de la longue table.

   — Père, je demande juste un peu de temps. Je vous jure que le bien-être d'Heldor est la seule chose qui me préoccupe.

   — Je t'ai déjà promise au prince d'Athéna. Mais si tu préfères, tu pourras choisir avec qui tu veux te marier. Tu as tout au plus quatre mois. Déjà que je te laisse la liberté de choisir qui tu veux.

   — Merci père. Mais repoussez le mariage, au moins d'un mois.

   — C'est décidé, tu seras mariée à la fin de ce mois. Fin de la discussion.

   — Non pas ça père, s'il vous plait ! Pitié, juste un peu de temps, supplié-je ne reniflant.

Les servantes et les gardes se retirent tous et nous laissent seuls dans la salle à manger, pendant que je pleure abondamment aux pieds de mon père.

   —  J'en ai assez de ton comportement de gamine Uméïra, retourne t'asseoir.

   —  Mère, s'il vous plait ajournez de quelques mois ce mariage ! Le temps de trouver un homme à aimer...

   — Le mariage n'est pas synonyme d'amour dans notre empire Uméïra, écoute ton père, je suis d'accord avec lui. Si tu refuses, tu saliras notre honneur. Donc tu ne seras plus ma fille, ni celle du royaume d'Heldor, tu seras mendiante à vie ; Si tu acceptes, tu auras ma bénédiction. C'est tout ce que je peux dire.

   — Mais...

   — Uméïra, sors de table et va-t'en hors de ma vue ! me crie mon père.

Sa voix me fait trembler. Il me crie dessus de cette façon très rarement et quand il le fait, c'est que je n'ai d'autres alternatives que de lui obéir sur-le-champ. Je m'exécute rapidement et vais m'enfermer dans ma chambre, tremper mon drap de larmes.

Je les déteste. Pourquoi refusent-ils de me donner juste un peu de temps ? Ce n'est quand même pas exagéré ! J'en ai assez de cette vie où les femmes n'ont droit à rien. Si j'étais née homme, j'aurais eu mon mot à dire. C'est injuste, trop injuste.

   — Princesse ? dit une voix féminine provenant de la porte.

   — Sortez, je ne veux voir personne.

   — Je vous supplie de m'écouter votre altesse, c'est important.

Je me redresse et vois Heldra sur le pas de la porte. Je lui lance un regard interrogateur censé lui donner le feu vert pour qu'elle me parle.

   — La reine-mère souhaite vous voir maintenant.

   — Mamie Rhoda est là ?

   — Oui votre altesse, elle est dans ses quartiers.

   — Bien Heldra, dis-je avec un léger sourire apaisé, les yeux humides.

   — Vous n'avez pas l'air d'aller bien, votre altesse, bredouille Heldra.

Sur le pas de la porte, elle pose sur moi un regard compatissant.
  
   — Je suis un peu stressée en effet. Merci de vous inquiéter pour moi.

   — Vous n'avez pas à me remercier, portez-vous bien votre altesse.

À peine qu'Heldra soit sortie, je me lève, pressée d'aller tirer les joues de ma mamie adorée. J'ai tellement hâte de la retrouver. Je sais qu'elle est la seule à me comprendre mieux que personne, et qu'elle saura me dire quoi faire.

M'accorderez-Vous Cette Danse ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant