Chapitre 70 : Dernier souffle

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   — Pardonne-moi Uméïra, pardonne-moi...me supplie Adrian.

   — Te pardonner ? Te pardonner alors que tu m'as trahi ?

   — Ils ont menacé de s'en prendre à ma famille...c'est pour cela que j'ai amené ma sœur à Heldor pour qu'elle soit près de moi. J'étais pris au piège Uméïra...

   — Menteur ! Menteur...

Je ne retenais plus mes larmes. J'avais trop mal à la poitrine. Il fallait que ça sorte, il fallait que je me libère de la douleur qui me tenaillait le cœur.

   — Comment tu as pu me faire ça Adrian...toi non plus tu ne m'as jamais aimé, tu faisais aussi semblant, tes sentiments n'ont jamais été sincères, n'est-ce pas ?

L'amertume broyait mon cœur, j'étais écrasé par le chagrin. Oh bon Dieu, pourquoi mettre sur ma route des hommes aussi hypocrites ? Comment oublier nos baisers, à Adrian et moi, qui étaient si sincères, et pourtant si faux, nos moments de tendresse à tous les deux, nos confidences, ou plutôt mes confidences...

   — Mes sentiments pour toi n'ont jamais été faux Uméïra. Je t'ai aimé le jour même où je t'ai vu, assise sur ton trône, le jour où je venais me présenter à la famille royale. Tu es si belle, si authentique, si...parfaite...Marek ne te mérite pas, et moi aussi, mais s'il y a une chose dont tu ne devras jamais douter, c'est de l'amour que j'ai pour toi Uméïra.

   — Et qu'est-ce que je dois faire de ton amour qui n'est que truffé de mensonges, hein, dis-moi !

Je pleurais abondamment. Non seulement ma blessure s'aggravait de plus en plus, mais en prime, mon cœur était déchiré. Si déchiré que malgré toute la colère, la déclaration d'amour que Adrian venait de me faire ne me laissa pas de marbre.

   — Quel bon narrateur tu fais, s'esclaffe Marek.

   — Toi tu la fermes, lui dis-je.

   — Pourquoi tu t'enflammes contre moi ?

   — C'est à cause de vous, ajouté-je, menaçante.

   — Adrian était suffisamment grand pour décider.

   — C'est justement parce qu'il voulait résister que vous l'avez menacé n'est-ce pas ? Quelle bande de lâches !

Marek orienta à nouveau son arme sur Adrian, cette fois-ci un peu plus sérieux, comme s'il voulait me confier quelque chose à son tour.

   — Cela te semblera fou Uméïra, mais je t'ai aimé. À la folie même. Je pensais que me marier avec toi ne serait qu'une formalité, mais j'ai vécu intensément chaque seconde que je passais avec toi. Tu étais si simple, si innocente, si belle, que ça m'était insupportable de te faire souffrir. C'est pour ça que je préférais t'éviter des fois.

   — C'est aussi par amour que tu me mettais dans ton lit par la force j'imagine...

   — Tu vas me trouver stupide, mais oui, répond-t-il simplement. On en était à un point où il fallait que je joue le méchant. Mais j'avais tant besoin de ta chaleur, de ta si douce intimité, que je n'ai trouvé un autre moyen que celui-ci.

Cet homme est incroyable. Voici comme il justifiait ses viols : de l'amour. J'en suis dégoutée. Est-ce qu'a un seul moment il s'en rendu compte que ce n'était pas une partie de plaisir pour moi mais une torture ? Et on torture la femme qu'on aime ? Non, jamais de la vie.

   — Tu n'es qu'un sale égoïste Marek. Tu ne m'as jamais vraiment aimé. Tout ce que tu voulais, c'était mon corps, mon royaume. Ce n'est pas de l'amour, juste un égo mal orienté.

M'accorderez-Vous Cette Danse ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant