Chapitre 32 : Initiative Fatale

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Narration circonstancielle :


Revenons au moment où Rhoda et Uméïra discutent sur la véranda. Que cache l'extrême méfiance de Rhoda envers les dirigeants d'Athéna ?

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Dès qu'Ellen eût mis pied dans la véranda où se trouvaient Uméïra et sa grand-mère, celle-ci avait senti toute l'aversion que Rhoda avait à son égard

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Dès qu'Ellen eût mis pied dans la véranda où se trouvaient Uméïra et sa grand-mère, celle-ci avait senti toute l'aversion que Rhoda avait à son égard. Gardant pour elle-même ses déductions, Ellen secoue la tête et retourne à ses activités. Son thé sent tellement bon, que ça embaumé toute la véranda et détendu l'atmosphère.

   — Et avec ta belle-mère, tout va bien ? demande Rhoda à Uméïra.

Celle-ci, l'air hésitant, lui opine de la tête en avalant difficilement le thé, afin d'éviter les détails. Rhoda sent qu'Uméïra n'est pas tout à fait honnête avec elle, mais c'est difficile de lui tirer les vers du nez quand décide de se taire.

   — Dis-moi mamie, pourquoi tu deviens bizarre quand Ellen est présente ? lui demande Uméïra une fois son thé avalé.

   — Tu sais chérie, c'est un peu compliqué, et je suis sûre que tu vas me traiter de folle.

   — Mais non Mamie, où tu vas chercher ça ?

   — Votre majesté, je peux vous parler une minute ? l'interpelle un servant de la cour depuis l'entrée principale de ses quartiers.

Demandée par le serviteur, Uméïra rentre dans le palais et discute avec lui. Pendant ce temps, Rhoda s'empare d'un petit récipient en terre dans lequel elle renverse une petite quantité du thé d'Uméïra, se parlant à elle-même :

   — Il faut que j'en ai le cœur net, je sens que quelque chose d'horrible se trame ma tulipe, et je ne supporterais pas d'être restée bras croisés.

Elle range discrètement le pot en terre sous son siège et arrange tout sur la table. Juste à temps pour qu'elle ne soit pas vue par Uméïra.

   — Whouah, j'en ai bu beaucoup pour que ça ait diminué autant ! A moins que mamie adore la myrtille en cachette, hum hum...s'exclame Uméïra en remarquant le niveau on ne peut plus bas du thé dans la tasse de porcelaine.

Soucieuse que ce n'est pas le moment pour Uméïra d'être stressée, Rhoda essaye de détendre l'atmosphère et de masquer sa gêne par un rire hystérique, qui peint le visage d'Uméïra d'une expression accusatrice et drôle.

   — Tu sais que je ne suis pas trop fan de myrtille ma tulipe, se défend Rhoda. Mais, elle te fait régulièrement ce thé Ellen ?

   — Oui, assez souvent. C'est vraiment gentil de sa part de le partager avec moi. C'est même un honneur.

Rhoda secoue la tête, et prend le temps de discuter, de stimuler la méfiance de sa petite-fille par de petites piques.

Mais elle-même est rongée par un mauvais pressentiment, qui ne persiste inlassablement. Il n'y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ce palais et ça, Rhoda le sent. Uméïra, couvre-t-elle sa belle-famille ? Ellen, est-elle vraiment ce qu'elle dit ? Mais sinon, pourquoi Athéna pourrait-elle vouloir faire du mal à Heldor, son meilleur allié économique et politique ? Et si tout cela était lié à la guerre qui a eu lieux il y plusieurs décennies ? Comme si une ampoule lui avait éclairé le cerveau, Rhoda se rend au archives du palais d'Heldor, dès son retour d'Athéna.

Elle fouille longtemps dans les vieux grimoires du royaume, caché dans la vieille bibliothèque de la salle des archives. Mais chose étrange, l'un d'entre eux n'est pas à la même place que les autres. Il est posé au-dessus d'un très grand placard couvert de poussière et de plafond rongé par les termites.

Ce énorme grimoire est comme le journal intime de chaque roi ayant gouverné Heldor, livre dans lequel tous les événements sont relatés dans les moindres détails. <<Mince>> se dit-elle en voyant l'altitude qu'elle devra atteindre pour récupérer le livre, avant de prendre un tabouret en bois à l'autre bout de la pièce. Elle pose le tabouret au sol, branlant à effrayer, à cause de l'un des côtés dont le bout est cassé.

   — Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai...il n'y a pas d'autres tabourets dans cette pièce et je n'ai pas le temps pour trouver une autre solution, tant pis.

Déterminée, elle grimpe avec difficulté sur le siège inquiétant, et tente de se redresser pour atteindre le haut du placard.

   — Aille ma hanche...mes genoux...pitié, calmez-vous, il faut que je monte.

La bouche en un énorme O à cause des douleurs déchirantes que son acrobatie lui crée, elle étouffe les cris dans sa gorge nouée de souffrance. Désormais au sommet, tout lui semble flou. Mais elle a malheureusement mal placé le tabouret qui se trouve être trop loin du placard. Elle ne peut donc pas s'appuyer correctement sur celui-ci et le tabouret commence à grincer.

   — Oh non, il faut que je descende, mon petit Damian va m'aider, quitte à le mettre dans la confidence. Je ne peux plus.

Dès qu'elle bouge le pied gauche, le tabouret souffrant de son poids se penche, la conduisant inexorablement au sol, son visage face au sol.

   — Ahh !

   — Reine-mère ! s'écrie Damian, venu voir qui faisait tout ce remue-ménage dans les archives.

Rhoda s'écrase au sol, puis plus rien. Plus aucun mot, aucune réaction.

   — Reine-mère, vous m'entendez ? Votre majesté ! J'ai besoin de l'Ilknur, vite ! crie Damian.

Plusieurs personnes accourent pour aider Damian à réanimer une Rhoda en quête de vérité qui ne donne plus signe de vie. Près d'elle, le grimoire qui l'avait accompagné dans sa chute s'est écrasé sur le sol. L'un des servants l'époussette, et le replace par dessus le placard, inquiet. Rhoda ne doit pas lire ce grimoire. Si jamais Ellen l'apprend, il passera bien vite d'espion à condamné à mort. Nul ne peut trahir Athéna et s'en sortir vivant. Et cela, il le sait mieux que personne.

M'accorderez-Vous Cette Danse ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant