Chapitre 55 : I comme innocent

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Marek et sa mère savaient pourquoi ils voulaient voir Adrian en premier. Il était le plus proche serviteur d'Uméïra pendant plusieurs années mis à part Heldra et Nikita, et était le plus susceptible de leur tourner le dos après avoir été leur carte maitresse, au nom d'une amitié ou d'un amour stupide pour la reine. Pour Marek, la trahison de son ex bras-droit lui vaudrait un aller simple pour le sépulcre, afin de taire cette affaire à tout jamais, Uméïra étant sûrement déjà morte à cause du poison.

Mais quand Adrian débarque dans la pièce, les yeux injectés de sang, sa main tenant une serviette imbibée de sang contre sa nuque, Marek et Ellen s'échangent tous les deux un regard, mesurant avec peine la gravité du guêpier qui commençait à les happer.

- Que la paix soit avec vous mon roi, et vous aussi reine-mère, déclare-t-il en s'inclinant onéreusement.

- Relève-toi Adrian, coupe Marek. L'heure n'est pas aux politesses, raconte-nous ce qui s'est passé.

- Mon roi, je faisais ma ronde comme d'habitude à l'étage supérieur, celui de la reine. Tout se passait bien et était parfaitement calme. Puis j'ai brièvement vu derrière moi le garde de la reine-mère faire une ronde assez inhabituelle sur le même palier que moi, mais je n'y ai pas prêté une grande attention. Quelques minutes après, vers d'une heure du matin, quelqu'un a tenté de m'étrangler avec une corde par surprise, puis m'a assommé j'ai perdu connaissance. A mon réveil, la reine et le garde avait disparu et ils le sont encore actuellement. Je n'ai vu aucun visage. Voilà ce que je sais mon roi.

Quand il au finit son récit, Marek tiqua, en proie à une incertitude des plus floues. Aurait-il été trahi par ce garde qu'il avait chargé de la surveillance d'Adrian ? Lui aurait-il planté un couteau dans le dos d'une façon aussi cruelle ? Et pourquoi l'aurait-il fait ? Quel lien avait-il en secret avec la reine ? Ou était-ce pour se faire de l'argent sur le dos du cadavre qu'elle serait devenue ? Des interrogations Oh combien farfelues se mélangeaient dans la tête de Marek, qui, n'arrivant plus à se tenir sur ses jambes, se laissa tomber sur le divan qui était derrière lui, la main au menton, nerveux.

- Adrian, êtes-vous en train de dire que ce garde est peut-être le ravisseur ? demande Ellen, calme.

- Tout porte à le croire votre Majesté, répond-il intelligemment. Surtout au vu de son étrange disparition.

Le monarque confus, ne cessait de tourner et retourner toutes les possibilités de mensonges, mais tout collait. Ce garde avait disparu à un moment trop étrange, et Adrian n'aurait pu faire partir la reine sans que personne ne s'en rende compte. Il fallait se rendre à l'évidence.

- Merci Adrian, vous pouvez disposer.

Ce dernier se dépêche de sortir de la pièce, et souffle de soulagement à l'extérieur. Enfin, le bout du tunnel était perceptible. Il ne restait plus qu'à faire guérir Uméïra, et fuir à Heldor avant qu'ils ne retrouve le corps de l'espion et comprenne tout.

- Je ne comprend pas ce qui a pu se passer dans la tête de cet imbécile de garde, rouspète Marek en se frottant la mâchoire.

- Cesse de te torturer pour cela, le plus important, c'est elle, et c'est déjà réglé donc ne te chagrine pas Marek. Heldor est à nous.

- Je sais mère. N'empêche que ne pas avoir conclu cette histoire me laisse un arrière-goût d'inachevé.

- On finira par le savoir. Mais ce n'est plus notre priorité. Ce sont tous des cafards qu'il faudra éliminer en temps voulu. Même Adrian n'y échappera pas, encore moins ses sœurs quand on se sera emparé d'Heldor.

Marek hoche la tête, ragaillardi par le sang-froid suprême de sa génitrice, qui semble être imperturbable. Mais Ellen cache bien son jeu, et compte bien retrouver le corps sans vie de son ex belle-fille, afin de dormir enfin tranquille.

M'accorderez-Vous Cette Danse ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant