Attention ! Ce chapitre contient une scène concernant la violence. Âme sensible, s'abstenir.Pendant que le petit groupe de fugitifs dirigé par Adrian échafaude un plan de vengeance contre la famille royale d'Athéna, Marek descend un par un les escaliers qui le séparent de la chambre de sa mère. Elle doit sûrement attendre impatiemment son arrivée. Depuis qu'Uméïra s'est faite enlevée, Ellen l'ignore, mais est bien la seule à être complètement satisfaite de la tournure que prend la situation. Marek, lui, regrette.
Il regrette secrètement d'avoir infligé tout cela à Uméïra. Elle ne méritait pas une telle haine de sa part. Tout comme lui, elle venait à peine de naitre alors que la guerre prenait fin. Et ce n'est que maintenant qu'il se rend compte que loin de rendre justice à son peuple, il est peut-être le méchant de cette histoire.
— Mère ? dit-il en frappant le sol de ses pas nonchalants.
— Entre mon fils.
Ellen est arrêtée au balcon de sa chambre, laissant l'air fouetter son front ridé. Son cœur bout d'impatience. Marek s'arrête près de la porte, hésitant à avancer.
— Marek, c'est enfin la fin, s'exclame-t-elle en gagnant progressivement la position de son fils. Uméïra est sûrement morte maintenant, et les démarches sont en cours pour que bientôt, Heldor soit à nos pieds. Tu seras seigneur d'Heldéna !
Il glousse, et se contente de lui tendre une coupe de vin qu'il avait apporté pour l'occasion.
— Tu es bien silencieux, remarque-t-elle.
— En fait, rien ne nous dit qu'elle est morte. Et peut-être qu'en ce moment, elle prépare sa vengeance.
— Pourquoi tu penses cela ?
— Ce matin, le corps de ton garde royal a été retrouvé du côté ouest de la forêt. Il a été tué par un coup de dague, et abandonné au milieu de nulle part. Ce ne peut être que l'œuvre d'Adrian. Il est obsédé par Uméïra, conclut-il en portant le verre à sa bouche.
Ellen soupire, nullement déstabilisée.
— Adrian, j'en ferai mon affaire. Par contre, c'est flagrant que toi, tu es jaloux de ce moins que rien au plus haut point.
— Loin de là, mère, se défend Marek. Mais je n'arrive pas à croire qu'il tourne le dos à son propre peuple.
— De toute façon, on les retrouvera lui et ses sœurs, et on les tuera. Une fois que tu seras roi d'Heldéna, toutes les femmes les plus belles n'auront d'yeux que pour toi.
— Ce n'est pas ça qui m'inquiète. Il a enlevé Uméïra, et il nous a raconté des sornettes. C'est pour ça qu'il a disparu ces derniers temps. Quel chien !
Il chute le siège en bois recouvert de velour posé près du lit, qui s'échoue violemment contre le mur en contreplaqué qui les sépare de la salle d'eau.
— Marek ! Un peu de retenue !
— Pardon mère, je ne sais pas ce qui m'a pris.
— Si c'est cette Uméïra qui te met dans un état pareil, tu feras vite de l'oublier quand tout ça sera fini. Tu verras, la vengeance a du bon. Et en plus, je te le rappelle encore une fois : Uméïra, oublie-là. Elle est morte. Elle a bu trop de poison pour survivre.
Même s'il n'arrive pas à digérer cette nouvelle, Marek se retient de faire part de sa peine. Il lève son verre, et le cogne contre celui de sa mère.
— Vous êtes un génie mère, une reine. À la santé de la reine-mère d'Heldéna.
— Et à celle du roi d'Heldéna, mon fils ! ajoute-t-elle en glapissant.
VOUS LISEZ
M'accorderez-Vous Cette Danse ?
RomansUnis par le mariage. Divisés par le trône. Dans cette chasse à la couronne, tous les coups seront permis. ******* Uméïra, vingt-deux ans et princesse du royaume d'Heldor, assiste malgré elle à la cérémonie de mar...