— C'est vraiment triste que nous soyons ici présent à cause de ce malheur, déclare le roi Anthony une fois tout le monde installé dans le grand salon. Au nom de ma femme et de tout le royaume d'Utopia, je vous présente mes vœux de guérison les plus sincères à l'endroit de la reine.
— Vos nobles intentions nous vont droit au cœur cher ami, nous en avons vraiment besoin, répond Marek.
— Sans vouloir paraître indiscrète mon seigneur, commence Maya.
Elle interroge son mari des yeux, et celui-ci lui donne la permission de parler.
— Vas-y Maya, dit Marek. Pose ta préoccupation.
— Est-ce la perte de l'enfant qui l'a rendue malade ?
Marek et sa mère se jettent un regard appuyé, qui laisse croire à une télépathie d'urgence.
— En fait, la reine avait commencé à perdre les pédales depuis un moment, à cause de problèmes personnels. La perte de l'enfant n'a fait qu'aggraver sa...sa démence primaire. Elle ne l'a pas supporté et est actuellement très mal en point. Tant moralement que physiquement, conclue Ellen, fière de sa trouvaille.
— J'aimerais monter la voir, si c'est possible, demande Maya.
—Bien sûr, tu es ici chez toi Maya, dit Ellen.
Ellen voyait cette dernière comme la belle fille idéale qu'elle aurait voulu avoir.
De Maya, elle savait qu'elle n'avait rien à craindre parce qu'elles avait toutes les deux la même noirceur d'esprit. Maya était aussi vicieuse qu'elle, et l'amitié qu'elle disait démontrer à Uméïra n'était que pur hypocrisie.Anthony et la reine-mère étant montés rejoindre Maya, Adrian profite du fait que le roi Marek soit seul dans la grande salle pour l'approcher et s'incliner à ses pieds, un genou et les deux mains posées au sol, tête baissée. Il a une requête à faire et tente de mettre toutes les chances de son côté en misant sur l'égocentrisme de Marek, qui adore se faire adorer.
— Mon roi, j'implore votre miséricorde.
— Qu'y a-t-il Adrian ? répond Marek avec désinvolture.
— Puis-je m'absenter un court moment pour raison familiale ?
— Non, tranche Marek. Vous savez très bien qu'en tant que garde de la famille royale, vous ne devez pas vous détacher du palais en présence d'invités.
— Je le sais mon roi, mais cela est urgent.
— De quoi est-ce qu'il s'agit ?
— De...ma tante malade.
— Ce n'est pas un membre de votre famille proche donc non. Vous pouvez disposer.
— Mon roi, je...
— Hors de ma face Rhys !
Marek ne l'appelait que par ce nom, pour lui rappeler qu'il n'avait plus droit à la parole. Que c'était lui Marek, le tout puissant, qui décidait, et qu'Adrian n'avait d'autres choix que de se plier à ses ordres. Marek lui lance un regard menaçant, qui lui rappelle alors le secret qui le lie à ce palais démoniaque. D'autant plus que Marek nourrissait une haine personnelle contre Adrian pour s'être trop rapproché d'Uméïra. Remballé, Adrian se retire de devant Marek et retourne à son poste. Il ne pourra aller nulle part avant le départ d'Anthony et Maya. Frustré, il se poste à l'entrée du palais, pour qu'au moins en cas d'urgence, Heldra puisse lui faire signe.
*
Maya est arrivée depuis un bon moment déjà dans la chambre à coucher d'Uméïra. Son mari est passé voir Uméïra aussi, mais n'a pas dépassé le seuil de la porte, par respect pour les coutumes qui n'autorisent aucun homme, sauf Marek, à pénétrer dans la pièce de la reine sauf pour une extrême urgence. Maya s'assoit sur le rebord du lit et pousse l'énorme voile qui l'entoure. Elle regarde le visage d'Uméïra, qui a définitivement plongé dans un coma. Ses lèvres sont hermétiquement coincées l'une contre l'autre, sèches. Elle a la peau pâle comme un mort, et plein de lignes bleuâtres dans le cou comme si elle s'était faite étrangler. À première vue, elle paraît morte. Seule sa faible respiration est la garantie qu'elle vit encore.
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M'accorderez-Vous Cette Danse ?
RomantikUnis par le mariage. Divisés par le trône. Dans cette chasse à la couronne, tous les coups seront permis. ******* Uméïra, vingt-deux ans et princesse du royaume d'Heldor, assiste malgré elle à la cérémonie de mar...