Prologue

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Uméïra est assise sur le sofa de la chambre de sa fille

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Uméïra est assise sur le sofa de la chambre de sa fille. Depuis presqu'une quinzaine de minutes, elle est muette, enfermée profondément dans ses pensées. Elle oublie même qu'elle est en pleine discussion avec Asra, sa fille, qui ne s'arrête pourtant pas de parler.

Depuis plusieurs jours, une grande délégation royale se prépare pour se rendre dans le royaume où devait avoir lieu un mariage des plus importants : celui de sa fille. Une ambiance euphorique était de mise, et ce n'est que maintenant que Uméïra soufflait un tant soit peu et se retrouvait avec elle-même.

   — Maman, tu es sûre que tout va bien ? s'inquiète la future mariée, en pleine contemplation de sa robe dans le grand miroir ­­de sa chambre.

   — Oui ma chérie, ça va, répond vaguement Uméïra.

   — Tu es toute pâle, et ça fait une éternité que tu n'as rien dit, tu m'as laissée parler toute seule. Je sais que quelque chose te tracasse, ajoute-t-elle en allant s'agripper sur le dos de sa chère maman.

   — Asra, je ne suis plus toute jeune. Tu vas écraser mon pauvre dos, et tu vas salir ta robe, se plaint Uméïra, une pointe d'humour dans la voix.

Asra éclate de rire, presqu'en se tenant le ventre, ce qui a pour résultat de détendre les traits de sa génitrice. Mais bien vite, un nuage gris flotte dans son regard.

   — Tu sais maman, j'aurais aimé que papa soit là.

Asra était une jolie brune très extravertie, qui même si la véritable histoire de sa famille lui était encore inconnue, gardait pour son défunt père une admiration aveugle. À l'évocation de ce dernier, Uméïra déglutit. Se souvenir de lui restait une plaie douloureuse qui refusait de se cicatriser malgré le temps qui s'était écoulé depuis sa mort tragique. Raison pour laquelle elle ne parlait que très brièvement de lui à sa fille, qui malgré tout aimait profondément cet homme sans visage.

   — Ça fait 22 ans qu'il est mort maman... Si seulement il vivait encore, il serait tellement heureux de me voir mariée, ajoute Asra en soupirant tristement.

   — Tu me rappelles beaucoup ton père ma chérie, dit Uméïra, un peu triste.

   — Il te manque vraiment beaucoup, je le sais. Tu sais maman, reprend-t-elle en s'asseyant aux côtés d'Uméïra, tu ne m'as jamais vraiment raconté l'histoire de papa. Je vais partir bientôt, et j'ai vraiment besoin de savoir.

   — Je le pense aussi ma chérie. Si je ne voulais pas t'en parler jusqu'à maintenant, c'est parce que je ne pensais pas que tu... enfin, tu as raison, finit-elle par lâcher après un moment d'hésitation. Tu as besoin de savoir.

   — Je veux mieux connaitre mon père, et l'homme formidable qu'il était.

Sensible aux souvenirs qui lui remontaient, Uméïra se mit à sourire légèrement.

   — Pour être formidable, il l'était. Un homme merveilleux. Je vais te raconter l'histoire de notre famille. Notre histoire.

Impatiente, la jeune fille s'assit en tailleur, les paumes posées contre ses joues, et chaque coude sur une cuisse. Uméïra hésite, puis sur un ton posé et calme, commence son récit :

   — Tu sais, notre royaume n'a pas toujours été aussi en paix. Quand j'avais ton âge, j'étais princesse d'Heldor. Ma vie était plutôt normale pour une princesse. Mon seul problème à cette époque, c'est que je ne voulais absolument pas me marier de force comme l'imposait la coutume. Je voulais être reine et succéder à ton grand-père, qui s'y opposait catégoriquement.

Uméïra soupire longuement et reprend :

   — Et c'est pendant cette période de déni qu'une rencontre a tout fait basculer dans ma vie...

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M'accorderez-Vous Cette Danse ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant