— Je suis vraiment désolée ma tulipe, me souffle mamie à l'oreille.
— Je n'ai plus le choix mamie, je vais devoir accepter de me marier avec Marek.
— Tu es bien sûre que ce n'est aucun de tous les hommes qui sont venus se présenter ?
— Oui, j'en suis sûre. J'aurai reconnu le physique, ou sa présence aurait éveillé quelque chose en moi.
Après avoir reçu les hommes qui répondaient à la description que j'avais donnée à l'intendant, j'accompagne mamie Rhoda à ses appartements. Mais je n'ai plus le courage de rentrer me coucher seule dans ma chambre. Je pose la tête sur les cuisses de ma grande mère, comme quand j'étais toute petite, me laissant bercer par le souffle chaud de sa respiration qui s'écrase sur ma tête. Avec tendresse, elle me caresse les cheveux, sa main se promenant inlassablement entre ma tempe, mon lobe frontal, et mon cuir chevelu. D'où la petite discussion plus haut.
— Je sais que ce n'est pas facile, me dit mamie. Aucune princesse ne rêve de vivre ça.
Elle continue ses tendres caresses sur ma tête et ramène mes cheveux un peu trop encombrants derrière mes oreilles. Je ressens un si fort sentiment d'impuissance qu'aucune larme n'arrive à couler de mes yeux. Sentant ma détresse, elle me prend le menton en coupe et recueille mes joues dans ses paumes.
— Je ne veux pas te voir triste comme ça ma tulipe.
— Je n'arrive pas à ressentir autre chose que de la tristesse mamie.
— Est-ce que tu es sûre de l'avoir cherché au bon endroit ?
— Oui, je crois. Mais où j'aurais pu chercher de toute façon ? Et puis, s'il m'aimait vraiment, il serait revenu, non ? Je ne sais même plus où j'en suis...
Je pose à nouveau la tête sur ses cuisses, et elle continue à me bercer. À ce moment-là, je ne retiens plus rien. Mes larmes coulent à flots, et je trempe le grand boubou satiné de ma grand-mère, qui se met à bouger en des mouvements réguliers les cuisses pour me réconforter.
— Tu te souviens quand tu étais petite et que je te racontais une histoire tous les soirs ici avant que tu t'endormes sur mes pieds ?
— Oui, réponds-je entre deux sanglots. Comme si c'était hier.
— Il y avait une leçon que j'aimais citer à la fin, tu te souviens ?
— Oui. Tu disais que la vérité finit toujours par éclater au moment où on s'y attend le moins.
Un regain d'espoir fait vibrer mon cœur, et je me redresse pour la regarder et mieux cerner où elle veux en venir.
— Sois sûre d'une chose : Si vous devez vous retrouver, tu le retrouveras.
— Et si c'est trop tard ? Si je suis déjà mariée ?
— Laisse le temps agir Uméïra. Et tu verras que la vie réserve bien souvent des surprises inimaginables.
— Comment pourrais-je savoir que c'est lui le moment venu ?
— Tu le sauras. Tout simplement. Encore une chose Uméïra.
— Laquelle ?
— Ne te fie pas à l'apparence ma tulipe. Elle est trompeuse. Cherche à connaitre son cœur.
Je hoche la tête, laissant ses mots remuer mes pensées. Connaître le cœur...est-il vraiment possible de connaitre le cœur d'une personne qui vous fait perdre aussi bêtement la tête ? Il le fallait pourtant. Je suis bien décidée à suivre les conseils de mamie Rhoda, même si pour être honnête, j'ignore comment.
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M'accorderez-Vous Cette Danse ?
عاطفيةUnis par le mariage. Divisés par le trône. Dans cette chasse à la couronne, tous les coups seront permis. ******* Uméïra, vingt-deux ans et princesse du royaume d'Heldor, assiste malgré elle à la cérémonie de mar...