[ Old ] Crossroad 『Détective Conan』

Chapitre 41 - Épices Brulées

   La partie de foot se termina plus tôt que d'habitude. Genta s'étant pris une autre balle, il ne voulait plus continuer. Yoko se sentait un peu coupable, mais ce n'était pas elle qui avait envoyer la seconde balle, alors elle n'était pas entièrement responsable.

   -A demain ! Dit la fille aux lunettes à ses amis.
   -Tu vas t'en sortir pour retrouver le chemin du retour ? S'inquit Mitsuhiko.
   -Oui, ça devrait aller.
   Elle commençait à connaître un peu le chemin de retour chez son colocataire, même si c'était un peu flou dans sa tête. Elle partit donc dans la direction opposée de ses camarades, et finit a sa plus grande surprise à se repérer à peu près jusqu'à l'appartement de l'inspecteur.

   Une fois arrivée, la jeune fille déverrouilla la porte d'entrée. Son nez fut instantanément assailli d'une odeur d'épices brûlés. Elle grimaça.
   -Qu'est-ce que c'est que ça ? Marmonna t-elle.

   Elle retira ses chaussures et entendit des voix provenant de la cuisine.
   - T'as toujours pas nettoyé les plaques ? Ça pue les épices !
   - Tu m'as demandé de couper les oignons, 'faudrait savoir !
   Yoko reconnut la seconde voix. C'était celle du propriétaire de l'habitation. La première voix retentit dans un éclat de rire incontrôlable.
   - Tu appelle ça "couper" ? Je croyais que tu te vantais d'être doué de tes mains !
   - Oh la ferme ! Il y a quelques années à peine, tu n'étais pas mieux !

   La jeune brune passa la tête dans la cuisine pour regarder ce qui s'y tramait. Elle y vit un spectacle indescriptible : l'inspecteur Matsuda se faisait mener la vie dure par un homme blond. Ils essayaient apparemment de cuisiner quelque chose, mais c'était visiblement raté. Entre les oignons déchiquetés et les épices brûlés, renversés sur la plaque a induction...
   Le blond remarqua l'enfant qui repartit précipitamment dans la pièce principale et reprit la parole.
   - Mince, je n'avais pas vu l'heure ! Il va falloir que je retourne bosser, moi !
   - Hé, tu vas pas me laisser en plan maintenant ?!
   - Je ne compte pas être en retard à mon travail pour tes beaux yeux.
   - Tch...

   Il sortit de la cuisine et fit signe à Yoko de se taire avec un sourire. Cela eut pour effet de provoquer des sueurs froides chez la petite, mais elle garda néanmoins le silence. L'adulte s'approcha un peu et chuchota.
   - C'est donc toi la petite Yoko ? Enchanté de faire ta connaissance. Je m'appelle Amuro Tooru. Matsuda m'a beaucoup parlé de toi, tu sais !
   - E-Enchantée...
   - Désolé pour l'affreux spectacle qui vient de s'offrir à toi... Ce gamin pas doué comptait te faire la surprise de préparer à manger, mais il n'arrive à rien on dirait !

   Yoko prit le temps d'assimiler l'information pour se calmer un peu. Il voulait lui faire une suprise ? Cela l'étonnait un peu tout de même.

   Une voix s'élèva de la cuisine.
   - Bah alors t'es encore là ? Ça te prend tant de temps que ça de mettre tes chaussures ?
   - Qu'est-ce que ça peut te faire ? Mes lacets se sont emmêlés !
   - Alors dépêche toi, après ça sera ma faute si tu es en retard !
   Le blond mit rapidement ses chaussures et lança encore un sourire à la jeune fille avant de lui chuchoter.
   - Bonne chance pour le supporter au quotidien, je te plains !
   L'ancienne lycéen ne pu empêcher un léger sourire de fleurir sur ses lèvres tandis qu'elle regarda l'adulte quitter l'appartement et fermer la porte à clé.

   Elle se retourna et se dirigea vers la cuisine. Une fois arrivée, elle toussota un peu afin de se faire remarquer et attendit que le brun se tourne vers elle pour parler.
   - Besoin d'aide ?
   - Tiens tu rentres tôt aujourd'hui.
   - Tiens tu as failli brûler la cuisine aujourd'hui.
   Le policier détourne le regard et se gratte la tête.
   - Je vais essayer de finir ça, tu peux te reposer ce soir.
   - Et finir intoxiquée ? Non merci... Passe-moi ce couteau.
   - Bah alors, on me donne des ordres maintenant ?

   Elle gonfle les joues, attendant qu'il s'exécute. Après avoir placé le tabouret et s'être lavé les mains, elle récupère l'ustensil et se met au travail. Elle donne quand même quelques directives a son colocataire, nottameny nettoyer les plaques de cuisson, et au bout de plus d'une heure de travail, le repas est prêt.

   - Hmm... On peut dire que c'était censé être un remerciement pour avoir tenu ta promesse...
   - Hahaha... La prochaine fois, achète-moi plutôt une pellicule pour mon appareil photo. Là tu m'a plutôt compliqué la tâche... Se moqua gentiment Yoko.
   - Ça m'apprendra à vouloir faire des efforts... Et comment ça, "la prochaine fois" ? T'as pas intérêt à reprendre autant de risques, tu m'entends ?
   - Pas de problème... Tant que je reste avec toi, je m'en sortirai, haha...
   - Eeeeh, c'est pas drôle, tu sais...
   - Ce... Ce n'était pas mon intention ! De toute manière, je vais éviter de me mettre en danger, ne t'en fais pas.
   Elle lui sourit pour le rassurer. Jinpei se contenta de lui caressee la tête. Elle ne put s'empêcher de rougir, surprise et gênée. Cela faisait longtemps qu'on ne lui avait pas fait cela. Ce n'était pas désagréable.

   La soirée se termina dans une bonne humeur. Tous les deux en avaient besoin étant donné les évènements récents.

   Yoko se réveilla dans son lit. Elle fixa un peu le plafond avant de se redresser brusquement et de regarder l'heure sur  son téléphone.
   -Aaah ! Je suis en retards !
  Elle se leva et attrapa ses vêtements pour se changer rapidement. Elle avait bien dormi. Trop bien dormi même. Ce n'était pas une mauvaise chose, surtout que ça faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas passé aussi bonne nuit. Sûrement parce qu'elle était plus détendu.

   Une fois prête, elle sortie de sa chambre et fut à nouveau agressée par l'odeur d'épice brûlés qui n'était pas encore partis. Ce n'était absolument pas agréable, surtout à peine réveillée.
   -Je suis déjà en retard... Une minute de plus ou de moins... Marmonna t-elle en se grattant derrière la tête.
  Elle posa sur le sol son sac et alla ouvrir les fenêtres pour faire partir cette odeur désagréable. Puis, elle s'en alla rapidement, dans la bonne humeur.