54 - Je suis Nanaka !

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Nanaka suivit les frères Haitani et Mochi jusqu'au garage et tous les quatre montèrent dans la voiture de Ran.

– Où est-ce qu'on va ? Demanda-t-elle.

Elle était assise à l'arrière, à côté de Mochi qui ne cessait de lui lancer des coups d'œil mauvais.

– Un petit bar de Kabukichō pour commencer, lui dit Ran en mettant le contact. Il paraît que les hommes du clan Ishii aiment bien s'y rendre.

– Le mieux, dit son frère, ce serait qu'on mette la main sur un de ces étrangers. Il aurait sûrement plus d'infos pour nous.

– On verra ce qu'on trouve, lui dit Ran.

La voiture s'engagea dans la circulation tokyoïte et Nanaka regarda pensivement par la fenêtre.

– Il est un peu tôt, non ? Dit-elle. Vous pensez trouver des clients dans un bar à cette heure ?

– En fait, dit Ran, le plan c'est déjà d'essayer de tirer des renseignements au patron, voire aux employés.

– C'est ça, dit Rindō. De cette façon, en faisant plusieurs établissements, on réduit la liste des endroits où on aura des chances de trouver ce qu'on cherche.

– Et s'ils vous mentent pour ne pas avoir de problème ? Dit-elle.

Ran lui jeta un regard dans le rétroviseur.

– On dirait que tu ne sais pas à qui tu parles mon petit chat, dit-il.

Ce fut Mochi qui répondit.

– Les frangins sont connus pour faire passer de sales moments à ceux qui leur ont menti, dit-il. Leur réputation les précède et généralement elle suffit.

– Je vois, dit-elle.

Au dehors, les rues pleines de monde annonçait le printemps. Il faisait encore froid, mais les bourgeons sur les arbres étaient d'un vert vif prêt à éclore.

Nanaka reprit, le menton posé dans la paume et le coude sur le bord de la portière.

– Je dois y aller les mains vides encore une fois ? Dit-elle.

Rindō se retourna.

– Tu fais bien de m'y faire penser ! Dit-il. Mikey m'a dit de te donner ça avant de partir ! Il a dit que ça t'éviterait d'assommer ses hommes pour t'en procurer un à l'avenir !

Il lui tendit un révolver dans son étui et Nanaka releva la tête, surprise.

Un Glock 17 semi-automatique, vit-elle en sortant l'arme. Dix-sept balles et même un chargeur de rechange.

Ran sourit dans le rétroviseur.

– Tu es montée en grade mon petit chat, dit-il, félicitations !

– Si on veut, dit-elle.

Elle retira sa veste pour enfiler le holster et les mots de Mikey revinrent danser dans sa tête.

Promets-moi qu'un jour, tu me tueras.




Le bar dont avait parlé Ran était une sorte de bouge situé à l'entresol d'un bâtiment qui formait le fond d'une ruelle.

– Je suis sûre qu'ils ont plus de cafards que de clients, souffla Nanaka en contemplant la pile de sacs poubelles près de l'entrée.

– Tokyo tout entière a plus de cafards que d'habitants, lui rappela Ran.

Bonten's Crimes [Mikey x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant