Bonten's Crimes [Mikey x OC]

61 - Roulette russe - 1ère partie

Les renseignements récoltés par Sanzu et Nanaka avaient rassemblé tous les cadres du Bonten dans le bureau de Mikey. Debout derrière l'épaule du boss, Koko relisait leurs notes, les sourcils froncés.

– Vous êtes sûrs de ces infos ? Demanda-t-il.

– Autant qu'on peut l'être quand on les extorque à un type complètement défoncé, lui dit Sanzu.

Il ajouta en rigolant :

– Il nous a même donné le nom de sa première pute !

Nanaka et lui échangèrent un sourire et ils durent se retenir de rire à ce souvenir.

L'étranger qu'ils avaient ramené au QG avec Mochi et les frères Haitani, parlait japonais contrairement à ce qu'il avait voulu leur faire croire, et quelques doses du produit de Sanzu avait suffi à lui faire dire tout ce qu'ils voulaient et même plus.

D'origine russe, il ne faisait pas partie de ces mercenaires auxquels Nanaka avait déjà été confronté, mais travaillait comme homme de main pour la mafia. Sa mission au Japon consistait à protéger le nouveau chef du clan Ishii, Mikai Anatoli. Il n'avait pas été engagé par Anatoli cependant, mais envoyé au Japon par l'un des boss les plus influents du crime organisé, Andrei Natorov.

– On n'est plus sur du gros poisson, là, fit remarquer Ran, on est sur du très très gros poisson.

Natorov était en effet un poids lourd au niveau mondial. Il n'y avait pas un trafic dans lequel son clan n'ait trempé et, apparemment, son dernier projet en date consistait à vouloir s'emparer du marché japonais. D'après ce que leur avait dit l'homme qu'ils avaient interrogé, Natorov avait approché Anatoli après que ce dernier ait mis un pied dans le monde des yakuzas grâce à son mariage avec l'héritière du clan Ishii et tous les deux semblaient avoir conclu un accord. L'homme n'avait pas pu leur expliquer en quoi consistait cet accord, il n'était qu'un garde du corps.

– Et les deux autres prisonniers ? Demanda Takeomi. Ils ont confirmé ?

– Un est mort, lui dit Sanzu, et l'autre a parlé. Il était furieux quand il a compris que son clan était en train de se faire baiser en profondeur.

– Ça se comprend, dit Rindō.

– Aucun d'eux ne s'était demandé d'où sortaient tous ces étrangers ? S'enquit Mochi.

– Anatoli leur avait raconté que c'était des membres de sa famille, lui dit Nanaka.

– Techniquement ça n'est pas faux, reconnut Ran. C'est comme ça qu'ils s'appellent entre eux dans la mafia russe je crois.

Koko, lui, n'avait pas levé les yeux de sa liasse de feuilles.

– Il a dit aussi que Natorov allait venir à Tokyo, dit-il. Vous êtes sûrs qu'il ne délirait pas ?

Tous les cadres se regardèrent.

– Ça n'aurait rien de surprenant, dit Kakucho. C'est un nouveau marché et il a peut-être envie de le superviser lui-même.

Rindō regarda autour de lui et, comprenant ce que tous avaient en tête, il murmura :

– Vous voulez qu'on se fume Natorov en personne ? Dit-il, impressionné.

– Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, souleva Takeomi, on risque de provoquer une guerre des gangs qu'on ne pourra pas gagner.

– Mais on ne va pas pour autant le laisser se servir chez nous comme si de rien n'était, dit Ran.

– C'est clair, reconnut Mochi.

Tous se tournèrent vers Mikey et, après un instant, ce dernier releva la tête.

– On se fait Anatoli, dit-il. Si ça ne suffit pas à les calmer, on avisera.

– Comment on va faire ça ? Dit Rindō. D'après les infos de Koko, cet enfoiré est plus prudent que n'importe qui. Depuis ce qui est arrivé au vieux Ishii, il ne met plus un pied dehors et personne ne peut l'approcher en dehors des membres de sa famille.

– Le meilleur moyen de le faire sortir de son trou, leur dit Mikey, c'est de lui proposer une rencontre. Il saura que c'est un piège, mais il ne refusera jamais une opportunité de s'offrir ma tête. Lorsque nous serons tous les deux à découvert, il ne restera plus qu'à l'abattre.

Il se tourna vers Nanaka.

– Shichi, dit-il, tu penses pouvoir l'atteindre à quelle distance si on te ménage un angle de tir ?

Derrière lui, Koko se redressa, les lèvres pincées.

– Non c'est trop dangereux, dit-il. Il essayera d'en profiter pour te descendre lui aussi, sans compter que...

Il ne finit pas sa phrase, mais tous les autres avaient compris. Dans son esprit, il ne faisait aucun doute que Nanaka allait saisir l'occasion de tuer Mikey en plus du chef de gang adverse.

Le silence s'éternisa dans le bureau. Les cadres du Bonten se consultèrent du regard et, à l'expression de leurs visages, ils devinèrent qu'ils pensaient tous la même chose que Koko. Mikey avait de fortes chances d'y passer avec ce plan. Le seul qui ne semblait pas d'accord, c'était Sanzu.

– C'est un bon plan moi je trouve, dit-il. Angel élimine ce bâtard et non on protège Mikey. Ça passe tranquille.

– Je te trouve très optimiste, dit Takeomi, ou bien naïf, je ne sais pas trop.

Sanzu le foudroya du regard.

– C'est toi qui est aveugle le vieux, lui dit-il. Comme d'habitude j'ai envie de dire, il y a des choses qui ne changent pas on dirait.

Takeomi soupira.

– Ça n'est pas le moment Haruchiyo, dit-il.

Sanzu se redressa.

– M'appelles pas comme ça fils de pute ! S'exclama-t-il. Pour toi c'est Sanzu, et rien que Sanzu ! T'as compris ?

– Ça suffit, dit Mikey. La vraie question c'est : est-ce que quelqu'un a un meilleur plan à proposer ? Koko ?

Koko grimaça.

– Pas pour le moment, dit-il, il faut que j'y réfléchisse.

– On n'a pas le temps pour ça, lui objecta Mikey. Shichi ?

– Je peux aller jusqu'à un kilomètre, dit-elle, voire un kilomètre et demi mais je perds en précision à cette distance.

– D'accord, on fait ça dans ce cas, dit Mikey. Takeomi, occupe-toi d'organiser la rencontre. Tu n'as qu'à trouver un prétexte quelconque, laisse-les croire que nous voulons faire alliance avec eux pour éviter de nous mettre les russes à dos, ou n'importe quoi d'autre. Ils ne seront pas dupes de toute façon et nous non plus.

Takeomi hésita.

– Très bien Mikey, dit-il finalement. Je m'en charge.