26 - Jeux dangereux

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Kakucho se chargea lui-même de conduire Nanaka jusqu'à la salle.

Lorsqu'il lui avait expliqué l'idée de Ran il s'était dit qu'elle refuserait, mais au contraire elle avait accepté plutôt rapidement et s'était même docilement laissée détacher du lit avant de le laisser lui passer les menottes pour le trajet.

Kakucho était resté sur ses gardes durant toute l'opération.

– Tu as peur ? Lui demanda-t-elle.

– Je ne suis pas stupide, nuance, avait-il répondu. J'ai bien vu de quoi tu étais capable.

Ou plutôt je n'ai pas eu le temps de voir.

Nanaka ne dit pas un mot sur le trajet et, parvenue à l'entrée de la salle de sport, elle balaya du regard les personnes présentes. Elle ne s'était pas trompée, elle avait sans doute tous les cadres du Bonten sous les yeux en ce moment. Il y avait là les frères Haitani, leur air suffisant plaqué sur le visage, Kokonoi, ainsi que Sanzu, dont elle ignorait toujours le véritable nom. Il y avait aussi deux hommes qu'elle n'avait jamais vus. L'un d'entre eux avait une cicatrice qui lui barrait l'œil et les cheveux plaqués en arrière et l'autre portait un bouc. Sano, lui, s'était installé sur une pile de tatamis, un taiyaki à la main.

La salle de sport utilisée par les cadres du Bonten ressemblait plus à un dojo qu'à une salle moderne remplie de machines de musculation. Quelques sacs de frappe, des poids, deux bancs composaient tout l'aménagement. La plus grande partie de l'espace était laissée libre pour les exercices et les simulations de combat. Un râtelier abritait des shinai et même quelques Bokken. Des bâtons – bo, jo et hanbo – étaient rangés par ordre de taille, juste à côté de tonfa.

(NDA : le shinai est l'épée en bambou utilisée en kendo. Le bokken – ou bokuto –, est un sabre en bois. Les bâtons bo, jo et hanbo sont des bâtons de bois respectivement de 180 cm, 128 cm et 90 cm. Quant au tonfa, c'est un court bâton en bois pourvu d'une poignée qui rappelle les matraques d'autodéfense.)

L'aîné des Haitani s'avança.

– Alors c'est toi qui fait des misères à nos hommes ? Dit-il.

Il retira sa veste avant de la tendre à son frère et déboutonna ses manches pour les remonter sur ses avant-bras sans la quitter des yeux. Il portait une arme dans un holster, sous le bras, et sa carrure disait clairement qu'il s'entraînait régulièrement.

Kakucho vint lui retirer les menottes et il s'écarta, non sans lui jeter un regard. Tout cela ne lui plaisait pas, mais il n'allait certainement pas essayer de discuter avec Ran. Qu'il s'occupe de ses problèmes tout seul.

– C'est quoi déjà ton petit nom ? Demanda Ran en s'approchant.

Nanaka fronça les sourcils et réfléchit.

– Riko, répondit-elle finalement comme si elle venait de s'en souvenir. Riko Tadano.

Ran sourit. Autour d'eux, Sanzu, Kaku et Koko ouvrirent des yeux surpris. Même Mikey leva la tête.

– C'est mignon, reprit Ran. Alors tu es d'accord pour nous faire une démonstration ?

Il se tenait maintenant si près d'elle, que Nanaka devait lever la tête pour le regarder. Elle pouvait sentir l'odeur de son eau de Cologne et il semblait prendre un certain plaisir à l'écraser de sa présence.

Ran Haitani. Sa spécialité c'était le maniement de la matraque télescopique, contrairement à son petit frère, qui maîtrisait le combat à mains nues. À eux deux, ils formaient un duo redoutable. Mais seul par contre...

– Tu ne prends pas ta matraque ? Remarqua Nanaka.

– Ça devrait aller, répondit Ran sans se départir de son sourire. Tous les cadres du Bonten ne sont pas des flippettes qui font dans leurs pantalons face à une petite fille. Mais comment tu sais ça, toi ? On se connaît ?

– J'ai grandi à Roppongi, dit-elle en guise d'explication.

Ran tourna les yeux vers son petit frère.

– Tu as vu ça Rin ? Dit-il. Je suis célèbre !

Rindō ne dit rien, mais il sourit. Ran ramena son attention sur Nanaka.

– Ne le prends pas mal poupée, dit-il, mais tu as buté un de nos hommes et même si le boss a été assez sympa pour te laisser rester ici, je ne peux pas laisser passer ça, tu comprends ? Je vais te donner une leçon, histoire de t'apprendre ce que ça coûte de s'en prendre à nous.

– Tu devrais poser ton flingue avant, Ran, intervint Koko.

– Ferme-la Koko, lui rétorqua Ran. Tout le monde ne reste pas planqué dans un bureau à longueur de journée comme toi. En fait, je pensais même pimenter le jeu avec un petit pari.

Il revint à Nanaka.

– Si je gagne, dit-il, je veux que tu me fasses ton show, celui que tu fais au bar, mais rien que pour moi. J'en ai entendu parler, mais je ne l'ai jamais vu. Il paraît qu'il vaut le détour.

Il se passa la langue sur les lèvres et une lueur que Nanaka connaissait bien s'alluma dans ses yeux. Elle arqua un sourcil surpris.

– Si tu veux, répondit-elle. Mais en échange, si je gagne, je veux pouvoir te tuer sans risquer de représailles.

Le silence dans la salle se fit pesant. Même Ran perdit un instant sa contenance. Puis il sourit.

– Tu me plais bien toi, dit-il. Ça me va, c'est d'accord. Si tu en es capable, bien sûr.

Le combat ne dura que quelques secondes, après avoir esquivé son premier coup de poing, Nanaka le saisit par le haut du bras et lorsque Ran s'aperçut qu'il ne pouvait plus le bouger, le coude de Nanaka s'était déjà écrasé sur sa gorge. Ran vit danser des étincelles et, un instant plus tard, il était à terre, le bras replié dans le dos. C'est alors seulement qu'il se rendit compte que son arme n'était plus dans son holster.

 C'est alors seulement qu'il se rendit compte que son arme n'était plus dans son holster

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Bonten's Crimes [Mikey x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant