Nanaka rouvrit les yeux dans la morgue, au-dessus du corps de Riko. Stupéfaite, elle contempla le cadavre durant plusieurs secondes sans comprendre ce qui venait de se produire. Puis la fureur s'empara d'elle.
– MERDE !! Hurla-t-elle.
Elle se tourna vers les casiers métalliques alignés contre le mur et commença à les bourrer de coups de pied.
– MERDE ! MERDE ! MERDE ! MERDE ! Cria-t-elle.
Derrière elle, Tachibana s'approcha, mais voyant qu'il n'arrivait pas à la calmer, il préféra ressortir pour aller chercher un médecin.
Nanaka ne lui prêta aucune attention. Finalement, à bout de souffle, elle revint vers la table et elle se pencha au-dessus du visage de Riko, les mains posées de part et d'autre de sa tête. Elle était si proche que son nez touchait le sien.
– Dis Nana, souffla-t-elle, pourquoi on a encore échoué ? On était si près du but, alors pourquoi on a échoué ?
Aucune réponse ne monta dans la morgue silencieuse. Nanaka se mit à rire. Un rire faux, grinçant, dément.
– Il s'imagine qu'il nous a échappé ? Dit-elle. Mais personne ne peut nous échapper, on va le lui apprendre.
Elle se redressa, regarda autour d'elle, puis partit sans attendre le retour de Tachibana.
Dans l'appartement de Riko, tout était à la même place que la première fois que Nanaka y était entrée. Pour un peu, on aurait pu croire que la cadette allait passer la porte d'une minute à l'autre, un sourire aux lèvres, pour lui raconter sa journée.
Nanaka se débarrassa de ses chaussures et elle gagna la salle de bain. Elle s'immobilisa devant le miroir, les mains sur la porcelaine du lavabo, et elle dévisagea son reflet.
– Qu'est-ce que tu fais encore là ? Lui dit la fille dans le miroir. Tu as du travail tu sais ?
– Oui, j'ai du travail, répondit-elle.
Elle se détourna du miroir et retira ses vêtements, les jetant au hasard autour d'elle. Puis elle se dirigea vers la douche.
Une fois dans la baignoire, Nanaka commença à reprendre ses esprits. Elle se laissa glisser sous l'eau, les yeux grands ouverts, et elle contempla le plafond au travers de la surface.
J'ai des choses à faire...
Elle retint sa respiration jusqu'à sentir sa poitrine lui brûler. Lorsqu'elle se redressa, des mouches noires volaient devant ses yeux.
Sano ne va pas s'arrêter tout seul, se dit-elle.
Nanaka s'assit dans son bain et elle réfléchit.
Tu es une imbécile. C'est évident que le Bonten surveille les ventes d'armes de la capitale, c'est peut-être même eux qui en tirent les ficelles. Ils ont dû te voir venir à des kilomètres.
Elle se leva, attrapa une serviette et rejoignit le lavabo.
Les mains à nouveau appuyées sur la porcelaine froide, Nanaka se pencha vers son reflet. Le visage de Riko lui rendit son regard, un regard froid, avec comme une étincelle rieuse et malsaine brillant au fond de ses prunelles.
– Mais ça ne va pas nous arrêter, n'est-ce pas ? Lui demanda son reflet.
– Non, répondit-elle. Ça ne va pas nous arrêter.
Nanaka retourna dans le salon juste enroulée dans la serviette et elle regarda autour d'elle. Pour la première fois, elle examina réellement l'appartement de Riko. En dehors de la boîte contenant ses effets personnels et ses clés que lui avait remise l'hôpital, cet appartement était tout ce qui lui restait de sa sœur. Pourtant, jamais Nanaka ne se serait doutée que c'était Riko qui vivait ici. Tout semblait appartenir à une autre personne. Les vêtements, les meubles...
Sans prendre la peine de s'habiller, elle commença à parcourir les lieux. Elle ouvrit les placards, sortit les effets des tiroirs. Elle trouva une boîte remplie de perruques de couleurs vives et plusieurs séries de dvd portant des dates inscrites au feutre.
Nanaka en prit un et elle alla l'insérer dans le lecteur sous la télévision.
La scène qui apparut à l'écran devait avoir été tournée dans un bar. Une barre de pole dance brillait au centre sous la lumière des projecteurs. Une femme fit son entrée portant une perruque rose vif et une tenue qui montrait plus de peau qu'elle n'en cachait. Les hommes dans la salle sifflèrent et Angel s'avança. Elle commença son show. La musique lancinante rythmait le battement de ses coups de reins suggestifs. Sa chorégraphie était d'un érotisme torride, mais la danseuse était une professionnelle sportive et entraînée, cela sautait aux yeux même pour la novice qu'était Nanaka.
Elle s'approcha et elle posa les mains sur l'écran.
La femme sur la vidéo était Riko, il n'y avait pas le moindre doute, mais en même temps ça n'était pas elle.
Nanaka mit la vidéo sur pause pour étudier ses traits. Le maquillage de la femme modifiait ses traits au point que sa propre sœur avait du mal à la reconnaître.
– Riko...?
Nanaka remit la vidéo en marche et elle regarda la femme qui s'appelait Angel évoluer dans un monde qui n'était ni le sien, ni celui de sa sœur. À la fin de son numéro, Angel rejoignit l'homme qui tenait la caméra et Nanaka reconnut la voix de Riko hors champs.
– Tu m'en feras une copie Toby ?
– Comme d'habitude ma chérie, répondit l'homme. Tu fais quoi de toutes ces vidéos en fait ?
– Je m'améliore, je m'entraîne, je traque mes défauts, répondit-elle en riant.
– La marque d'une vraie pro...
La vidéo se coupa sur ces mots. Nanaka fouilla dans la boîte pour en tirer un autre dvd. Le reste de la nuit, elle visionna les disques les uns après les autres tandis qu'une idée commençait à voir le jour dans son esprit.
VOUS LISEZ
Bonten's Crimes [Mikey x OC]
Fiksi Penggemar[Terminée] ➤ En cours de publication sur Ao3 - Pouick_Pouick 𝗥𝗶𝗲𝗻 𝗻'𝗮𝘂𝗿𝗮𝗶𝘁 𝗱û 𝘀é𝗽𝗮𝗿𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗷𝘂𝗺𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗧𝗮𝗱𝗮𝗻𝗼, 𝗺𝗮𝗶𝘀 𝗰'é𝘁𝗮𝗶𝘁 𝘀𝗮𝗻𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗽𝘁𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗿𝗶𝗺𝗲𝘀 𝗱𝘂 𝗕𝗼𝗻𝘁𝗲𝗻. Attention présence de...