Bonten's Crimes [Mikey x OC]

21 - Entrevue

Kokonoi leva la tête quand Nanaka et son garde entrèrent tandis que Sanzu, appuyé contre le mur, feignit de les ignorer. Assis dans son fauteuil, Sano posa sur elle le feu de ses prunelles noires.

Nanaka ne dit pas un mot, elle se contenta de lui retourner son regard. Il semblait plus jeune que dans ses souvenirs, mais elle ne l'avait vu de près que dans la pénombre de sa chambre.

C'est la première fois que je le vois vraiment en face, réalisa-t-elle.

Manjirō Sano, il avait une silhouette plutôt modeste pour un homme. Ses traits amaigris étaient accentués par de larges cernes et ses yeux étaient la seule partie de son visage qui paraissaient en vie.

Son geôlier se rangea sur le côté, dos au mur opposé à Sanzu, et Nanaka le suivit une seconde des yeux avant de revenir au boss du Bonten.

– Kakucho me dit que tu vas mieux, commença Sano.

Kakucho... Alors c'est son nom.

Nanaka ne répondit pas et Mikey poursuivit.

– Je t'ai fait venir ici pour te proposer un marché.

Il posa une enveloppe en papier kraft sur la surface du bureau, puis il croisa les mains à hauteur de son visage et attendit, les yeux dans ceux de Nanaka.

Elle souffla, exaspérée, il voulait à tout prix la faire jouer à son petit jeu. Elle bascula le poids de son corps d'une jambe sur l'autre pour faire taire les crampes de fatigue qui lui parcouraient les muscles et demanda :

– Qu'est-ce que c'est ?

– L'homme qui a tué ta sœur, répondit-il.

Nanaka se redressa. Cette fois il avait toute son attention, c'était exactement ce qu'il attendait et il poursuivit.

– Cet homme faisait partie du Bonten, dit-il, mais il a cru pouvoir nous doubler en trafiquant la composition des substances qu'il était censé vendre. Il vient de demander la protection de la police en échange de son témoignage.

Nanaka se passa nerveusement la langue sur les lèvres pour tenter de cacher son excitation.

– Son nom ? Dit-elle.

– Seulement si tu acceptes un accord.

– Lequel ?

– Je te donne sa tête et en échange tu abandonnes ta vengeance.

Nanaka le regarda longuement sans dire un mot. Elle fronça les sourcils.

Il est sérieux ? Non... Il ne l'est pas. Ce n'est qu'un test.

– Je refuse, répondit-elle enfin. Je n'ai rien à faire d'un sous-fifre. C'est ta tête que je veux.

Le visage de Mikey ne trahit pas la moindre expression.

– Comme tu veux, dit-il.

Il reprit l'enveloppe et il la tendit à Sanzu sans même le regarder. Ce dernier s'approcha, un briquet à la main et Nanaka se raidit.

– Attends, dit-elle.

Elle changea une nouvelle fois de pied d'appui. Ses jambes lui faisaient un mal de chien et des tremblements avaient commencé à dévaler ses cuisses et ses mollets, elle était encore loin d'être complètement sur pied.

– On peut... s'arranger, dit-elle.

– Hmm ?

Nanaka réfléchit aussi vite que ses idées embrouillées par la fatigue et la douleur le lui permettaient.