Bonten's Crimes [Mikey x OC]

31 - Mésentente

Appuyée contre la vitre du bureau qui surplombait le salon, Nanaka regardait en contrebas, le regard vide. Derrière elle, les cadres du Bonten discutaient de la marche à suivre concernant un chargement d'armes que leur avait subtilisé un groupe yakuza. Ça n'était que les apparences. Le Bonten les avait laissé faire pour localiser leur planque.

– Je vois pas pourquoi on attend ! S'écria Sanzu.

Nanaka grimaça. Il fallait toujours qu'il gueule celui-là.

Cela faisait trois semaines qu'elle avait rejoint les rangs du Bonten et ses relations avec Sanzu ne s'étaient pas améliorées. Pire même, elles s'étaient franchement détériorées.

Sanzu prit Mikey à témoin et il poursuivit.

– Plus vite on leur tombe dessus Mikey, plus vite ils comprendront qu'il faut pas jouer aux cons avec nous !

Kakucho intervint.

– Et si jamais la marchandise ne se trouve pas encore dans leur planque mais attend juste d'être transférée ?

Au moins un qui réfléchit, se dit Nanaka.

Le chargement avait disparu la veille, quelques heures seulement plus tôt. Il y avait peu de chance que les voleurs aient déjà fini de l'acheminer, surtout vu la taille de la cargaison. Plus vraisemblablement, ils étaient en train de la morceler pour pouvoir la transporter sans se faire remarquer par les autorités.

En tout cas moi, c'est ce que je ferais, se dit-elle.

– Kakucho a raison, dit l'homme avec la balafre sur l'œil.

Takeomi, se souvint Nanaka. Il s'appelle Takeomi Akashi.

En trois semaines elle avait appris à connaître les noms de tous les gradés, même si les liens entre eux lui échappaient encore.

– Si on se précipite et qu'on se plante, dit-il, ils sauront qu'on les suivait à la trace et on va tout perdre.

Sanzu arrêta ses allées et venues pour se planter devant lui.

– Toi de toute façon dès que tu peux me faire chier tu le fais ! Dit-il.

S'il y avait une personne avec qui Sanzu s'entendait encore moins qu'avec Nanaka, c'était bien Takeomi.

On dirait qu'ils se connaissent depuis longtemps.

– Il n'a pas tort Sanzu, l'interrompit le boss. Pas besoin de se précipiter, ils n'écouleront pas la marchandise en quelques jours. Attendons d'être sûrs. Passons à la suite. Koko, Kaku, vous avez des nouvelles concernant Shiyoda ?

– Tu avais raison Mikey, répondit Kakucho, il nous l'a mise à l'envers.

Koko enchaîna.

– Son soi-disant chargement d'œuvres d'art contenait en réalité des gosses, dit-il. Des orphelins étrangers pour la plupart.

Ran laissa échapper un sifflement.

– Carrément, dit-il. Prostitution ?

– Sans doute, lui confirma Koko, et certainement aussi trafic d'organes. Les gamins ça rapportent gros.

Kakucho reprit.

– Je pense qu'il se fout de nous depuis le début Mikey. Il n'a jamais aucune intention de respecter notre accord.

– Dans ce cas on se débarrasse de lui, dit Mikey.

– Ça ne va pas être simple, fit remarquer Koko. Ce type est constamment entouré de ses gorilles et il est d'une prudence maladive.