🌹Chapitre 26🌹

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— Non. Ça ne peut pas être ça. Ce n'est pas possible.

— En tout cas, c'est ma théorie.

— Ce ne serait pas une de tes combines pour m'avoir, Arthur?

Arthur baissa le regard sur la table. Malgré le fait qu'il ait envie d'éclater de rire, il ne devait pas le faire. Sasha ne voulait toujours pas le croire.

— Tu sais, j'ai changé. Reprit-il, voulant légèrement changer de sujet.

Mais Sasha n'allait pas tomber dans le panneau aussi facilement. Allait-il vraiment lui faire croire qu'il avait changé? C'était trop beau pour être vrai. Sasha n'était pas le genre de personne qui donnait sa confiance à n'importe qui. C'était même très difficile de l'obtenir.

— J'ai rencontré quelqu'un.

À ça, la brune ne s'y attendait pas.

— Ah bon? Et comment s'appelle-t-elle.

— Camille.

Elle avait beau chercher dans les tréfonds de sa mémoire, aucune Camille ne lui venait à l'esprit. Après tant d'années à travailler dans cette entreprise, jamais elle n'avait croisé de Camille. Peut-être que finalement, il n'était pas en train de lui mentir. Peut-être qu'il avait réellement trouvé quelqu'un.

— Et... Je la connais? Demanda-t-elle.

— Non. Elle... Elle ne travaille pas ici. Camille est une fille très spéciale.

Elle était contente pour lui. Enfin, c'était ce qu'elle voulait se persuader. Mais réellement, elle n'en avait rien à faire qu'il se mette en couple avec une femme, un homme ou même un chien. Arthur avait toujours été monstrueux avec elle qu'elle s'était faite à l'idée qu'il ne trouverait jamais chaussure à son pied. Malgré tous les efforts qu'elle faisait pour discerner la moindre trace de mensonges dans sa voix et son regard, Arthur semblait honnête.

Il gardait un petit sourire en coin tout en parlant de cette fameuse Camille. Selon lui, c'était une fille de très bonne famille. D'une famille d'éleveurs riches plus précisément. La jeune fille semblait sortir d'un conte de fée d'après ses dires. Elle était si parfaite que c'en était presque irréel. Sasha commençait à croire qu'il lui mentait réellement. En voyant la perplexité de la jeune femme, Arthur joua une autre de ses cartes.

— Nous devrions organiser un dîner. Je veux dire, nous quatre, avec Conor et Camille.

Voyant qu'ils s'éloignaient du sujet initial, Sasha hocha simplement la tête avant de lâcher un soupir. En focalisant plus son attention sur les choses que son patron lui avait dites, elle ne voulait toujours pas y croire. Mais pour l'instant, c'etait sa seule et unique piste. Même la police n'avait pas émit cette éventualité.

Les trafiquants de femmes se faisaient nombreux ces derniers temps. Il serait peut-être logique que Ruby eut été enlevée pour cela. Et rien que d'imanginer sa jeune sœur offrant son corps involontairement à des pervers dégoûtants, Sasha avait des envies de meurtre. Mais au moins, avec cette piste, elle pouvait s'assurer que sa sœur soit toujours vivante. Certes, exposée à de graves dangers comme les maladies sexuellement transmissibles, mais vivante.

— C'est la seule piste que j'ai. Lança Arthur.

— C'est déjà beaucoup. Merci.

— Je vais faire plus de recherches sur ça. Et quand j'en saurai plus, j'enverrai quelqu'un faire des investigations.

— Tu n'es pas obligé de faire ça.

— Si. Je me sens dans l'obligation de t'aider. C'est ma façon de me faire pardonner pour ce que j'ai fait.

Ses mots semblaient plus que sincères. Sasha avait du mal à s'habituer à cette nouvelle version d'Arthur. L'homme qu'elle avait connue n'avait rien à voir avec celui qu'elle avait devant elle. Quelques mois auparavant, il était la personne la plus détestable qu'elle ait connue. Et là, il était le plus doux des agneaux. C'était comme si il venait de se faire déposséder. Par elle ne savait quel miracle, le monstre qui avait pris possession d'Arthur avait disparu.

Ou alors, il était un très bon menteur. Il aurait très bien pu inventer cette histoire de toute pièce. Mais pour quoi faire? Dans quel but aurait-il orchestré un tel cinéma? Sasha était prise entre deux idées et elle ne savait pas laquelle choisir. Elle ne savait pas si Arthur était réellement sincère ou si il simulait. Avec lui, on ne pouvait être sûr de rien.

Mais là, il lui accordait une piste sur l'endroit où pourrait probablement être Ruby. L'espoir fait vivre, comme on dit. Ruby ne pouvait pas être morte. C'était la femme la plus forte qu'elle connaissait. Elle n'aurait jamais laissé quelqu'un la toucher sans qu'elle ne se batte jusqu'au bout. Ruby était une battante. Et Sasha était sûre qu'elle était encore en vie. 

— Tu vas bien? Demanda Arthur après le silence pesant entre eux.

— Oui, je vais bien. Je pense trop à ma sœur ces temps-ci. Mes parents en deviennent complètement fous.

— Ne perds pas espoir, Sasha. On va la retrouver. Peu importe le temps que ça prendra, nous la retrouverons.

— Tu es bien le seul à me dire ça.

— Comment ça?

— Mes parents sont paniqués et ne savent plus quoi faire. Conor repousse le sujet. Personne ne me soutient. C'est très difficile pour moi de rester debout à attendre qu'un miracle arrive.

— C'est justement pour cette raison que je te propose mon aide. Je sais que tu es une femme d'action. Tu ne peux pas rester longtemps sans faire quelque chose.

Arthur sentait la joie envahir son cœur. Pour la première fois en plusieurs années, Sasha lui avait souri. Certes, ce n'était pas beaucoup, mais il gravissait les échelons petit à petit. Bientôt, il atteindrait son but. Mais pour l'instant, il fallait trouver un coupable parfait pour le plan machiavélique qui germait dans sa tête depuis un moment.

— Revenons à notre discussion. Reprit-il. Personnellement, j'ai des doutes sur les médecins de l'hôpital.

— Pourquoi ça?

— Selon ce que j'ai lu, certains trafiquants de femmes utiliseraient des médecins ou des chirurgiens esthétiques pour rendre les femmes plus belles. Ils les paient une fortune pour créer ses médicaments qui augmenteraient leurs poitrines et leurs fesses. Il y a aussi d'autres cas, où les médecins créent des drogues qui rendent les jeunes femmes aussi vulnérables que possible. Ils créent même des drogues aphrodisiaques.

— C'est tout simplement horrible. Comment peut-on faire une chose pareille? C'est tellement de sexisme. La femme est toujours considérée comme inférieure et faible. Ce n'est vraiment pas juste.

Arthur lâcha un rire. Sasha parlait de cela avec une telle intensité dans sa voix. C'était évident qu'elle n'aimait pas que les femmes soient traitées comme de vulgaires poupées de chiffon. Elles étaient humaines comme les hommes. Alors, pourquoi tant de différence si violentes? Arthur aimait cette facette d'elle. Elle était la femme rêvée.

— Ru... Camille aussi a dit la même chose.

Si il avait pu, il se serait donné une gifle. Ruby avait la même ferveur que sa sœur dans les veines. Elles se ressemblaient décidément beaucoup. Aucune d'elle n'était d'accord avec tant de sexisme dans ce monde. Et en pensant à cela, Arthur faillit se trahir.

— Quelle chose? Demanda Sasha, visiblement intéressée.

— Elle est très féministe. Elle n'arrête pas de me parler de l'égalité entre les sexes.

— Et je suis d'accord avec elle. Un de ces jours, on retrouvera du trafic d'hommes pour les obliger à exhiber leurs corps devant des femmes perverses.

Le commentaire de la brune eut pour effet d'arracher un rire à Arthur.

Pour la BêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant