🌹Chapitre 4🌹

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Quand j'ouvre les yeux pour la première fois depuis... Depuis quand au fait? J'ouvre les yeux et tout tourne autour de moi. Je n'arrive pas à bouger. Quand ma vue arrête de voir le plafond faire des cercles, je fixe ce dernier. Tiens, c'est nouveau. Le plafond de ma chambre n'est pas noir, et pourtant...

Soudainement, tout me revient en tête. Je me redresse vivement et je me sens étrangement lourde. Où est-ce que je suis? Depuis quand je suis là? Pourquoi je suis ici? Qui m'y a emmené? Cette chambre n'est pas la mienne. Et donc, si ce n'est pas ma chambre, ce n'est pas non plus ma maison! Qu'est-ce qui se passe?

Je me lève du grand lit deux places pour observer les lieux, prise de panique. Toute la pièce est plongée dans une ambiance assez sombre. Les murs sont recouverts de papier peint noir et les immenses fenêtres sont cachées par des rideaux très épais de couleur bordeaux. Le lit à baldaquin sur lequel j'étais avait aussi des rideaux bordeaux. Les draps du lit étaient noirs, et les oreillers bordeaux.

Sérieux, tout est sombre ici! Je n'aime pas ça! Cette ambiance ne me met vraiment pas à l'aise. Je commence à avoir peur. Tout est tellement silencieux. Je dois sortir de là immédiatement! Peu importe qui m'a enlevé et pourquoi il l'a fait, je vais m'enfuir d'ici! Je me rue vers les épais rideaux bordeaux et les écarte. Le soleil dehors ne brille même pas. Il est caché par des nuages. Cette journée commence vraiment mal.

Heureusement, derrière ces rideaux se cachent une porte-fenêtre. Je pousse cette dernière, le sourire aux lèvres, avant de traverser un balcon demi-circulaire. Je regarde par dessus et je reste pétrifiée. Je suis à quel étage? Au dixième? Au quinzième? En plus, l'endroit où je suis ressemble très fortement à un château. Tout est fait de pierre. Enfin, le sol de la chambre était un plancher, mais ce n'est pas le moment de faire des observations! Aucune gouttière en vue.

Et comme si ce n'était pas suffisant, les lieux qui entourent ma prison sont.... des arbres. Des dizaines d'arbres. Non, des milliards d'arbres. En gros, on m'a séquestré pour m'enfermer dans un château au beau milieu de la forêt?! Mais c'est quoi ce délire?! Mais pourquoi?! En plus, je suis à des kilomètres du sol! Je ne peux même pas grimper sur une gouttière! Il semblerait qu'il n'y en ait pas dans cet endroit paumé!

Qu'est-ce que je dois faire? Qu'est-ce que je dois faire? Je fini par reculer et passer mes mains dans mes cheveux. Ce n'est pas possible. Ça doit être un cauchemar, c'est tout. Les larmes me montent aux yeux alors que des tas d'idées traversent mon esprit. Et si on m'avait enlevé pour m'offrir en sacrifice à des malades cannibales? Ou bien m'esclavager jusqu'à ce que j'en meurs? Ou encore me vendre à un réseau de trafic de femmes? Ou de trafic d'organes! Rien que de penser à ça me fait pleurer. Je ne veux pas mourir comme ça!

Soudain, on frappe à ma porte. Je ne bouge pas. Qui ça peut être? Des scénarios pires que tout à l'heure défilent à toute vitesse dans ma tête. On frappe encore une fois. Je dois faire quoi? Aller ouvrir? Non, j'ai une meilleure idée. Je rentre dans la chambre et prend le premier vase que je trouve. Puis, je me met derrière la porte. À trois, j'ouvre et j'assomme cette personne.

Un... Deux... Trois!

J'ouvre la porte et quand une silhouette entre, j'abat le vase sur sa tête, qui se brise en plusieurs morceaux. La personne s'écroule et je peux enfin mieux la détailler. Mon Dieu, c'est une dame! Une vieille dame aux cheveux gris! Je laisse échapper un petit cri tout en plaquant ma main sur ma bouche en voyant ma victime étendue sur le sol. Qu'est-ce que j'ai fait? Pendant sa chute, cette vieille dame à fait tomber un plateau en porcelaine, qui s'est cassé au passage.

Ne m'attardant pas plus sur une inconnue, j'enjambe son corps pour me ruer dans le couloir. Ce dernier est aussi sombre que ma chambre. Toutes les lumières sont éteintes et je ne m'y retrouve plus. Mais c'est Dracula qui habite ici ou quoi? Ce n'est pas le moment! Je continue ma course et me rattrape de justesse à une rambarde, m'évitant ainsi une mauvaise chute dans les escaliers. Attends, il y a combien de marches? Mince, je n'arrive même pas à compter, tellement il fait sombre. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il y en a une dizaine.

Déterminée à rentrer chez moi, je descends les marches le plus rapidement possible. Le bois grince sous mes pas et j'ai peur que l'une de ces marches ne craque sous mon poids. L'angoisse de me faire attraper me tord le ventre. Je tremble même en arrivant à la dernière marche de cet étage. Je sens que mes jambes vont me lâcher à n'importe quel moment. Mon Dieu, où je vais maintenant? Des tas de couloirs s'offrent à moi. Mais si je prend le mauvais, qu'est-ce qui va m'arriver?

— Mademoiselle?

Je tourne brusquement ma tête vers cette voix qui m'a appelé. Le vide dans cet endroit a créé un échos qui m'a fait sursauter. C'est un homme, âgé de la quarantaine je crois. Quand je le vois, la seule chose qui me vient en tête, c'est de déguerpir d'ici au plus vite possible. Et c'est ce que je fais. Je cours dans la direction opposée à ce qui me semble être le majordome.

— Hé! Attendez!

Puis, j'entends des pas derrière moi. Il est en train de me poursuivre? Oh non. Non non, pas ça! J'accélère, mais j'entends toujours ses pas me suivre de près. De très près. Mon cœur bat à la chamade et je ressens vite la fatigue. Mais hors de question que je m'arrête. Une autre rangée d'escaliers s'offre à moi et sans réfléchir, je descends les marches quatre à quatre.

— Mademoiselle!

Il est toujours là! Plus vite Ruby! Montre que tes heures de jogging matinal servent à quelque chose! Le majordome est toujours derrière moi. Et je sens que les endroits où je passe s'assombrissent plus. J'ai mal aux jambes. Mon cœur menace de me lâcher. Je ne veux pas mourir disséquée! La peur que je ressens se transforme soudainement en adrénaline, ce qui me force à foncer encore plus.

J'arrive au bout des escaliers, mais d'autres arrivent. Je m'accroche d'une main à la rambarde pour pouvoir virer et prendre les autres marches, mais l'homme m'en empêche en me criant dessus. Ce qui m'énerve encore plus que la noirceur, c'est le vide de cet endroit! Tout ce qu'il dit sort avec des échos qui font mal aux oreilles!

— Non ne descendez pas!!

Et tu crois que je vais t'écouter? Rêve toujours! Je relève la tête vers mon poursuiveur pour lui donner un sourire vainqueur. J'ai gagné! Il s'est arrêté à mi-chemin et me regarde filer. Quand je replace mon regard sur les marches, une employée se place juste devant moi et nettoie les escaliers. Elle à l'air aussi surprise que moi, parce qu'elle s'écarte, sauvant sa vie et me laissant glisser sur une marche mouillée.

Je dévale les dernières marches et je sens tous les os de mon corps me faire un mal de chien. Ma tête aussi en prend un coup et j'arrive au bout des marches avec un bourdonnement dans les oreilles. La seule chose que je vois avant de fermer totalement les yeux, c'est l'employée qui panique.

Pour la BêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant