Mes paupières s'ouvrent lourdement et je reconnais ma chambre. Je reconnais aussi le beau visage d'Arthur, endormi à mes côtés. Cette vision me fait sourire. Hier soir, après le dîner, je suis montée dans ma chambre en lui souhaitant bonne nuit. La journée m'a vraiment fatigué. Mais alors que j'étais dans mon lit, prête à m'endormir, la porte s'est ouverte sur lui et il s'est glissé sous mes draps. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas réagi. J'ai préféré continuer à faire semblant de dormir. J'ai alors entendu sa respiration calme. Puis, sa main a effleuré ma joue avant qu'il ne dépose un baiser sur mon front. Et je suppose qu'il n'est pas parti parce que je me retrouve près de lui dès que je me réveille.
Il est tellement paisible vu comme ça. Et nous sommes tellement bien ensemble, dans ce lit. J'aimerai y rester pendant un moment. Mais ce ne sera pas possible parce que je n'ai pas l'habitude de faire la grâce matinée. Alors, je me lève et entreprend de me brosser les dents. Bah oui, l'haleine du matin, ce n'est pas ce qu'il y a de plus glamour quand on se réveille à côté de l'amour de sa vie. Et quand je fini, je retourne dans le lit, perdant quelques minutes pour admirer son visage parfait. Il est tellement beau... Plus que Conor d'ailleurs. Je suis contente que ce soit lui que j'aime.
Son torse se soulève dans une longue inspiration et il s'étire. Et quand il ouvre ses yeux, ses lèvres s'étirent en un doux sourire.
— Bonjour. Dis-je.
— Tu es réveillée depuis longtemps? Demande-t-il d'une voix encore endormie.
— Assez longtemps pour me brosser les dents et te regarder dormir.
— Le spectacle est-il plaisant?
— Oui, beaucoup.
Il me sourit et je le lui rend. Mais une question me trotte dans la tête. Si j'obtiens la réponse que j'attends, ça veut dire que j'aurais réussi à le guérir.
— Dis-moi, pourquoi tu n'as pas dormi dans ta chambre, hier?
Son sourire se fane et son regard se perd sur mon visage. Il ne me regarde pas dans les yeux mais reste figé sur un point de ma figure. Il n'en faut pas plus pour que mon cœur s'emballe. Et pas de la manière dont je le voudrais. Mes bras se mettent à trembler et un silence plane entre nous. Que va-t-il me répondre? Mon ventre se tord rien qu'en pensant à ce qu'il va dire. Je ne veux plus entendre des mots remplis de sous-entendus blessants.
— C'est...
Pitié.
— Je ne sais pas comment te l'expliquer.
— Avec des mots, peut-être?
Il se permet de lâcher un léger rire malgré la situation. Moi, je n'ai pas le cœur à rire. Tout ce que je veux, c'est connaître la raison pour laquelle il est venu dans ma chambre. Est-ce trop demandé? Est-ce que j'en demande trop si je ne veux que des réponses? Il ne semble pas comprendre que tout ça, ça me rend malade. Arthur reste en transe, probablement perdu dans ses pensées.
Puis, il ferme ses yeux en soupirant doucement.
— Ne te préoccupe pas de ça, pour l'instant.
— Alors quoi? Je vais devoir attendre encore pendant des semaines avant que tu me réponde?
— Ce n'est pas ça, Ruby.
— Alors quoi?
— Tout s'embrouille dans ma tête. Il vaudrait mieux que je prenne du temps pour tout arranger.
Et puis, à quoi je m'attendais? Le temps. Le temps. Toujours le temps. Je suis condamnée à une longue attente, une attente éternelle. Je me demande si j'ai encore un peu de patience pour attendre. Il se lève du lit pour s'en aller, me laissant un baiser au bout des lèvres. Son parfum flotte encore dans mes draps et j'y reste pendant encore une vingtaine de minutes, rien que pour le sentir. C'est une odeur masculine. Virile. C'est l'odeur d'Arthur. Celle que j'aime tant.
VOUS LISEZ
Pour la Bête
RomansaVous aimez les histoires d'amour impossible? Je suppose que c'est un oui à l'unanimité. Alors, me voilà. Voici mon histoire. J'ai eu la malchance de tomber amoureuse d'un homme qui n'a d'yeux que pour ma sœur. Il pense à elle jours et nuits. À aucu...