🌹Chapitre 24🌹

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Je referme le livre et lâche un gros soupir, satisfaite. C'est la fin que j'attendais. Memento a été plein de rebondissements et de nouveaux personnages. Ça a été magique. Quand je me lève du fauteuil — faisant craquer mon dos au passage — je remarque que les lumières ont été allumées et qu'il fait noir dehors. J'ai vraiment passé tout un après-midi à lire? Que s'est-il passé pendant que j'étais dans un autre monde?

Puisque je ne sais pas où Arthur a trouvé ce livre, je le laisse sur la table et sors de la bibliothèque. Les couloirs sont silencieux et ça me fait peur. Les lampes accrochées au mur diffusent des rayons de lumière tamisés. Elles ne sont pas là pour rendre le couloir moins effrayant. Au contraire, à cause d'elles, les portraits morbides me semblent encore plus morbides qu'avant. La seule chose que je peux entendre, c'est le bruit que font mes chaussures contre le bois du parquet. Puis, je crois entendre quelque chose derrière moi. 

Je devrais me retourner? Oui? Non? Dans les films, la petite idiote se retourne et va voir ce qu'il y a derrière elle. Ça fini toujours mal pour elle. Mais malgré tout, j'ai envie de me retourner. Qui sait? C'est peut-être juste le chat. Mais Arthur n'a pas de chat. Je me retourne brusquement, mais rien. Juste un couloir mal éclairé. Calme-toi Ruby. Cette maison est une forteresse paumée au beau milieu de la forêt. Personne n'irait penser à entrer ici par effraction. N'empêche, mon cœur n'est pas rassuré.

C'est d'un pas rapide que je vais vers les escaliers. Au bout, j'aperçois de la lumière provenant du côté Ouest de la maison. Arthur ne dors pas encore? Ou bien serait-ce une employée? Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir. Je prends les escaliers opposés à ceux qui mènent à ma chambre en faisait le moins de bruit possible. La dernière fois que je m'étais aventurée dans cette partie, j'ai failli tourner de l'œil. Qui sait ce que je vais encore trouver cette fois. Ma curiosité va me tuer un de ces jours.

Mais c'est plus fort que moi. Je poursuis ma route et lâche un soupir de soulagement en voyant que la lumière ne venait pas de la chambre de mon ravisseur. Je n'oserais plus jamais entrer dans cette salle maudite. Au final, peut-être qu'Arthur dort. C'est avec un peu plus d'assurance que je rejoins la lumière à l'autre bout d'un couloir. Quand j'arrive devant une porte à demi-ouverte, je ralentis. Il ne faudrait pas que je fasse peur à la personne à l'intérieur. Depuis le couloir, je peux entendre des pas lourds à l'intérieur de la salle. Ils ne sont pas pressés. Plutôt calme. Qui peut bien être à l'intérieur?

J'ose m'approcher et pousser doucement la porte. M'attendant à un bureau ou quelque chose dans le genre, je suis stupéfaite en voyant une chambre d'enfant. Les murs sont peints dans des tons pastels, alternant le bleu et le rose. Les meubles sont blancs et quelques jouets traînent au sol. Le berceau est tout aussi blancs que les autres meubles et est recouvert d'une moustiquaire rose. Il y avait un enfant ici? Est-ce que c'est l'ancienne chambre d'Arthur? Je me retourne sur moi-même et sursaute en voyant Arthur plantant son regard sur moi.

— Bonsoir.

— Bonsoir Ruby.

Notre ami de toujours, le silence, ne se fait pas prier pour s'installer. Devant moi, Arthur a détourné le regard pour reprendre sa lecture. Debout, face à une petite étagère, mon patient fait défiler les pages. Que peut-il bien lire? Si je me fie au décor de cette chambre, il doit sûrement lire un conte ou une histoire pour endormir les bébés.

— Qu'est-ce que tu lis? Je demande en m'approchant doucement de lui.

Mon âme, mon amour. Il répond sans détacher le regard des feuilles lisses et épaisses.

C'est beau comme titre. Je me racle la gorge à la recherche de quelque chose à répondre et faire la conversation.

— Et ça parle de quoi?

Pour la BêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant