🌹Chapitre 8🌹

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Quand je me réveille, ça me prends quelques secondes avant de me souvenir d'où je suis. Je me redresse du grand lit aux draps sombre, puis je m'étire. Depuis quand je suis là? Deux jours? Il me semble. Je descends du lit pour tenter d'ouvrir la porte, mais rien à faire. C'est toujours fermée à clé. Et comme dans l'ancienne chambre, il y a aussi un balcon dans celle-ci. Je n'ai plus envie de tenter de m'échapper par là. J'analyse toute la salle pour essayer de trouver quelque chose d'intéressant.

La salle est gigantesque. On pourrait jouer au foot ici. La tête du lit à baldaquin est contre le mur, tandis que l'armoire est à sa droite. Une coiffeuse se trouve à sa gauche. À quelques mètres de l'armoire se tient la porte de la salle de bain. Et en face du lit, la porte-fenêtre qui mène au balcon. Il n'y a rien d'intéressant. Peut-être dans l'armoire?

Je me dirige vers celle-ci et l'ouvre en grand. Des dizaines de tenues me font face, aussi belles les unes que les autres. C'est tellement beau. Je n'ai jamais vu autant de si jolis vêtements regroupés en un seul endroit. Ça me donne presque envie de les essayer.

Non, Ruby! Garde ton objectif!

Je fouille entre ces belles robes en quête de je ne sais quoi avant que le cliquetis de la porte ne me fasse sursauter. Je me retourne vivement pour voir June entrer dans ma chambre, un plateau en mains.

— Bonjour mademoiselle. Vous avez bien dormi? Demande-t-elle

— On va dire.

— Mais pourquoi portez-vous toujours les vêtements d'hier? Ils sont sûrement sales et infectés! Pourquoi ne pas choisir une des tenues que le maître vous a acheté?

— Parce qu'elles ne sont pas à moi. Et je n'accepterai jamais quelque chose de la part de ce malade.

— Mais mademoiselle, il voulait juste être aimable.

— Demande-lui d'abord de me libérer et on pourra en reparler.

June soupire et dépose le plateau sur une commode près de la porte-fenêtre. Elle s'incline légèrement avant de repartir et refermer la porte. Le petit-déjeuner qu'elle vient de rapporter me fait de l'œil. Sur le plateau, il y a un bol de céréales et un verre de jus d'orange. Mais elle me prend pour une enfant ou quoi? Me donner des céréales! Ce n'est plus de mon âge! Mais même si je n'ai pas mangé de céréales depuis des années, mon ventre ne veut rien entendre. Il gargouille.

Veux-tu bien te taire?!

Je ne vais pas toucher à ça, même si j'en meurs d'envie. Il vaut mieux persévérer et chercher une autre échappatoire. Je me dirige vers la salle de bain, mais c'est aussi inintéressant que dans la chambre. Qu'est-ce que je vais faire?

À midi, June revient avec un autre plateau, que je laisse sur la commode. Je tourne en rond comme un animal en cage et ça me rend folle. Comment je fais pour sortir d'ici?! Si je ne dégage pas le plus vite possible, je vais finir par parler aux objets! Mais je ne trouve rien. Je suis enfermée et il n'y a pas un seul épingle à cheveux pour crocheter la serrure.

Quand le soleil commence à décliner, la faim se fait de plus en plus ressentir. Je ne peux plus rester dans cette salle remplie d'odeur de nourriture! Je sors dans le balcon pour ne faire qu'admirer la vue. Ce n'est pas si mal ici. Ce serait bien pour faire des vacances si je n'étais pas prisonnière. Le soleil n'est plus et des étoiles commencent à faire leur apparition. Bientôt, c'est le ciel nocturne qui se tient au dessus de ma tête.

La porte s'ouvre encore une fois et je me retourne pour revoir June avec un plateau. Elle n'a pas fini de me ramener à manger?! Si elle a vue que je n'ai pas touché aux deux autres, elle aurait dû comprendre que je n'en voulais pas! De l'intérieur, elle me fait un signe de tête pour m'indiquer mon dîner mais je secoue doucement la tête, lui donnant un sourire fatigué. La pauvre June s'en va, n'oubliant pas bien sûr de fermer la porte à clé. J'en ai marre! Je retourne dans la chambre pour m'asseoir sur le bord du lit. Je soupire. Combien de temps va-t-il me garder ici? Et qu'est-ce qu'il voulait dire quand il disait qu'il en voulait à Sasha?

Pour la BêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant