🌹Chapitre 7🌹

44 1 0
                                    

Cela faisait exactement quarante-huit heures de Ruby a disparu. Ses parents, ainsi que sa sœur, allèrent au commissariat pour signaler sa disparition. Les recherches commencèrent bientôt, tandis que toute la famille restait en proie à l'angoisse.

L'aînée de la fratrie se rongeait les ongles sans pouvoir se calmer. Qu'avait donc fait Ruby pour se faire enlever? Soudain, on frappa à la porte de son bureau.

— Entrez.

Quand elle vit le visage de son patron, un poids de plus vint s'ajouter sur ses épaules. Sa sœur avait disparue. Ce n'était vraiment pas le moment devenir lui faire des avances.

— Ça va? Demanda-t-il.

— Qu'est-ce que tu veux, Arthur?

— Je te demande juste si tu vas bien.

— Oui oui, je vais bien. Maintenant, s'il-te-plaît, vas-t-en. J'ai beaucoup de travail.

Arthur s'approcha de son bureau et s'arrêta devant la table. Il vit Sasha tenter de se concentrer sur ses feuilles et ses crayons, mais il vit qu'elle ne pouvait simplement pas. Cette femme était d'une  beauté renversante, à en faire tourner plus d'une tête. Et il était tombé sous son charme. Il voulait cette femme pour lui, et pour personne d'autre.

Par le passé, il avait déjà essayé de se rapprocher d'elle, de lui donner tout ce qu'une femme pouvait désirer. Mais la belle brune avait choisi un vulgaire médecin plutôt que lui. Jour après jour, il avait essayé de briser leur couple, rendant impossible leur histoire. Mais l'amour de Sasha et Conor était bien plus fort que tout. Arthur les vit se fiancer et rêver d'une famille. Celle qu'il n'aurait jamais avec elle. Mais il n'abandonna pas. Il n'abandonnerait jamais. Arthur avait l'intention de faire de Sasha sa femme, à n'importe quel prix. Quitte à tuer pour l'avoir, il le ferait.

— J'ai appris pour ta sœur. C'est triste.

— Sors d'ici. Ordonna froidement Sasha.

— Tu as regardé les nouvelles, ces derniers temps? Des dizaines de disparitions en très peu de temps. Et ce sont toutes des jeunes filles.

Sasha posa violemment son crayon sur la table et foudroya Arthur du regard.

— Où veux-tu en venir? Demanda-t-elle.

— Récemment, le trafic d'organes est très en vogue.

— Tu... Tu n'es quand même pas en train de dire que ma sœur se serait faite enlevée par des trafiquants d'organes?

— C'est une possibilité.

— Non. Ruby ne peut pas s'être faite enlevée pour ça.

— Je n'ai fait que donner mon opinion. Et je sais que tu tiens à ta sœur. Si tu veux de l'aide, je suis là.

— Je n'ai pas besoin de ton aide.

Arthur lui offrit un sourire se voulant sincère, mais Sasha ne voulait pas y croire. Puis, il s'en alla, refermant la porte derrière lui. Quand à la brune, elle cogita sur les paroles de son patron. C'était effectivement une possibilité que Ruby se soit faite enlevée pour ses organes. Mais rien n'était sûr. Il fallait qu'elle creuse la dessus. Attendre tranquillement que les forces de l'ordre agissent la rendrait sûrement folle.

En rentrant dans sa toute nouvelle maison, elle fut accueillie par le silence. Aucun signe de son fiancé. Ce dernier travaillait jour et nuit, sans relâche pour pouvoir lui offrir la vie qu'elle méritait. Mais il était presque toujours absent. Depuis leurs fiançailles, il passait ses nuits à l'hôpital, près de ses patients. La brune lui avait dit qu'il aimait plus ses patients qu'elle, pour plaisanter. Pour lui répondre, Conor lui répondit qu'une vie n'avait pas de prix et qu'il ferait tout pour que ses patients ne s'en aillent pas trop vite.

Sasha admirait Conor pour ça. Il était prêt à sacrifier son bonheur pour celui des autres. Et elle comptait dans ce sacrifice. Encore une fois, Sasha entra sous les draps froids, seule. Et encore une fois, elle se dit que bientôt, tout changerait. Que tout allait rentrer dans l'ordre après leur mariage. Conor trouverai sûrement le temps d'être à ses côtés et ils pourraient vivre une romance digne d'un roman. Elle espérait que tout allait changer.

Oui, tout allait changer. Mais ce que Sasha ne savait pas, c'était que sa situation allait empirer. Ce bonheur qu'elle cherchait tant serait encore ésotérique. Beaucoup de choses attendait encore ce jeune couple. Et surtout de mauvaises choses. Tant qu'Arthur serait dans leurs pattes, jamais il ne trouveront le bonheur.

C'est exactement ce que pensait Arthur, au volant de sa voiture. Un sourire malsain déformait son visage alors qu'il se dirigeait vers la forêt. Jamais il ne laisserait Sasha pour Conor. Jamais ils ne seraient heureux, parce qu'ils n'étaient pas faits l'un pour l'autre. La brune ne trouverait le bonheur que près de lui et personne d'autre. Il n'y avait pas d'autre choix. Sasha était destinée à finir à ses côtés. Sasha lui appartenait.

«Tu verras ma belle. Un jour, tu ouvriras les yeux et tu réaliseras que celui qu'il te faut n'est pas ce médecin, mais moi. Et pour que cela se fasse, j'ai besoin de ta sœur. Je te la rendrait, c'est promis. Mais pour l'instant, elle va m'aider à te séparer de Conor. Ça ne va pas être facile, mais pour toi, je serai prêt à tuer.» pensa-t-il.

Bientôt, il arriva devant les grilles de sa demeure. Un gardien ouvrit et laissa entrer sa voiture. Quand il fut garé, il ouvrit les deux gigantesques portes en bois qui menaient au hall d'entrée. Ce dernier était plongé dans une ambiance sombre. Les murs étaient de couleur caramel et des lampes étaient collées dessus. Au plafond, un lustre géant pendait. En face de lui, un très large escalier prenait place. La maison aurait pu dégager une atmosphère chaleureuse si le silence n'était pas roi. La seule chose qu'on entendait, c'était des bruits de pas lents. Une vieille dame arriva bientôt devant Arthur.

— Bonsoir Arthur.

— Bonsoir Viviane. Répondit-il sans une once d'émotions. As-tu fais ce que je t'ai demandé?

— Oui. J'ai envoyé tous les vêtements que tu lui as acheté dans sa chambre. Je lui ai aussi donné une domestique attitrée, pour qu'elle ne se sente pas seule.

— Bien. Appelle-moi cette domestique.

Ladite Viviane s'éclipsa doucement pour appeler cette domestique attitrée. Quelques minutes plus tard, une jeune femme habillée de l'uniforme des employées arriva devant Arthur, la tête baissée et les mains croisées devant.

— Bonsoir, maître. Dit-elle d'une petite voix.

— Bonsoir, Jane.

— C'est June, maître.

Arthur lui envoya un regard glacial qui la fit frissonner sans même le regarder. La jeune employée regretta de suite d'avoir corrigé son employeur. Il avait la réputation d'être une vraie bête. Mais il ne lui fit rien, pour l'instant.

— Comment va-t-elle, après avoir refuser de dîner avec moi hier? Demanda-t-il sans la regarder et en se servant un verre à la petite table dans le couloir.

— Elle n'est pas sortie une seule fois de sa chambre. Je lui ai monter ses repas, mais elle n'y a pas touché. Et elle veut impérativement vous voir.

— Très bien. Tu peux disposer.

Arthur avala d'une traite son verre de whisky et monta tranquillement les marches jusqu'à la chambre de son invitée.

«C'est parti pour discuter avec ma belle-soeur.»

Pour la BêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant