Pour la Bête

🌹Épilogue🌹

Ma chère Sasha,

Je sais que tu n'as pas voulu prendre part à tout ça, ni même aller au procès, mais je sens tout de même que je dois te raconter ce qui s'est passé. Nous restons sœurs, malgré tout.

Après notre sortie de l'hôpital, mon retour en ville a affolé les médias, comme tu le sais déjà. Ils ont commencé à fouiner et à questionner la police sur le déroulement de cette enquête. Certains se sont montrés très insistant, mais rassure-toi, ni moi ni Arthur n'avons tué de journalistes. Quand les policiers sont venus prendre notre déposition, j'ai raconté l'histoire sur laquelle on s'était mis d'accord. Ne t'en fais pas, à aucun moment nous n'avons mentionné de ton nom ou celui de Conor. Ils ont été convaincu.

Quand à Nicolas, il ne fallait pas être un docteur en philosophie pour deviner que tout ce qu'il voulait, c'était de l'argent. Et je sais que tu étais contre ça, mais c'était notre seule échappatoire. C'était ça ou la prison pour lui et moi. Heureusement, Nicolas a accepté de plaider coupable et de répéter l'histoire inventée, après qu'Arthur ait généreusement rempli son compte bancaire. Il a été déclaré coupable de mon enlèvement et a écopé d'une peine de dix ans de prison ferme. Mais s'il se conduit bien, il aurait peut-être une réduction de peine. Quand aux meurtres, Arthur a payé un homme qui n'avait plus rien à perdre.

Je sais que tu n'aimes pas tout ce qu'on fait, et j'aurais beaucoup aimé que l'on trouve d'autres solutions un peu moins "hors la loi", mais au final, qu'est-ce qui compte vraiment? Nicolas m'a réellement enlevé. Il méritait sa sentence. Et cet homme accusé pour les meurtres, il n'avait plus rien à perdre, comme je l'ai écrit. Mais tout ça, ce n'est pas important. Ce n'est rien comparé au bonheur que je suis en train de vivre aux côtés d'Arthur. Tu ne lui as pas encore pardonné, et je te comprends. Mais merci de mettre tout ça de côté et d'être heureuse pour moi. Merci à toi et à Conor de n'avoir rien dit aux parents.

Bon, passons à une note plus joyeuse!

Mes vacances avec lui sont merveilleuses. Il a tellement voyagé qu'on aurait dit qu'il connaissait tous les monuments historiques comme sa poche. Hier, il m'a emmené voir Big Ben. Et malgré le temps qu'il fait ici, je ne pourrais pas être plus heureuse. Nous passons d'excellents moments ensemble. Et devine quoi? Il m'a fait sa demande! Tu imagines? Je vais me marier! Si tu avais vu tout ce qu'il a fait, rien que pour que je passe cette bague à mon doigt. Il a réservé tout un restaurant, ainsi que des violonistes. Les détails sont trop longs à raconter, je te dirai tout quand je rentrerai.

Hey, Sasha, merci d'être là pour moi. Merci d'être une sœur aussi patiente. Malgré mes folies et toutes les choses illégales que nous avons fait ces derniers temps, tu n'arrêtes pas de m'aimer. Franchement, je ne mérite pas autant. Tu mérites d'être heureuse, ma sœur chérie. Et en fait, félicitations pour le bébé. Papa et maman me l'ont raconté au téléphone. C'est un garçon ou une fille? Mais peu importe, je serai là quand tu accoucheras, promis.

Vous me manquez beaucoup, les parents et toi. Mais ça ne veut pas non plus dire que je ne suis pas heureuse ici. Au contraire, je nage dans un bonheur pur.

Je suis bien trop bavarde. Arthur a proposé qu'on sorte ce soir, et moi, je le fait attendre en écrivant un mail de cinq kilomètres de long à ma sœur. Ah, là, il est en train de tapoter sa montre pour me dire qu'on est en retard. Allez, je te laisse. Je suis sûre que tu as bien mieux à faire.

Bisous, ta sœur préférée,

Ruby.

— Tu as fini?

— Oui, monsieur, j'ai fini.

— Il était temps.

— Oh arrête. Ça fait depuis un bail que je n'ai pas parlé à Sasha. J'ai bien le droit de lui écrire un mail, non?

— Oui oui, bref, allons-y.

Il me tend son bras, et je passe le mien en dessous. Puis, nous sortons dans la purée de pois de Londres. Ce soir, c'est programme ciné. Il n'a rien voulu me dire sur le film que nous allons regarder, mais je lui fait confiance. Arthur sait toujours ce qui peut me plaire ou pas. Et c'est le cœur léger, pensant aux enfants que nous auront, que lui et nous, nous partons pour le cinéma.

Ça, c'est le happy ever after dont je rêvais.

FIN