J'entre dans mon appartement avec Harper, cette dernière m'accompagne car elle a peur que le fait de me retrouver seule dans le lieu de mon agression me fasse faire une crise d'angoisse. Nous nous installons sur mon canapé et elle me raconte ce qu'il c'est passé à l'université pendant mon absence, rien d'intéressant à vrai dire.
— Harper ? Je peux te poser une question ?
— Oui.
— Euh je sais pas comment te le dire mais-
Je n'ai pas pu terminé ma question car son téléphone sonne, elle jette un rapide coup d'œil et quand elle voit qui l'appelle, elle s'excuse et se dirige vers la salle de bain pour prendre l'appel. Moi je reste là, à jouer avec ma bague, c'est un geste nerveux que j'ai l'habitude de faire. Au bout de quelques minutes Harper revient, elle n'a pas l'air très bien.
— Ça va ?
— Euh je suis désolée je vais devoir partir.
— Oh non t'inquiète c'est pas grave !
— Bah si quand même un peu parce que c'est pendant une semaine, ma grand-mère a des problèmes de santé et il se peut qu'elle nous quitte mais si jamais t'as un problème soit tu m'appelles ou sinon tu appelles Kaïs.
— Oui d'accord ne t'en fais pas et je suis désolée pour ta grand-mère.
Je me lève et je la prends dans mes bras, elle s'excuse une dernière fois et elle sort de chez moi. Du coup je me retrouve seule dans mon appartement, je me dirige vers ma salle de bain où je prends une bonne et longue douche, en même temps je regarde mon corps meurtri. J'avais déjà beaucoup de cicatrices mais maintenant il en a encore plus, sans compter les nombreux bleus que j'ai !
Au bout d'un moment, je sors de ma douche et je vais m'habiller en pyjama, je me rends vers ma chambre et je reste plantée devant la porte. Je rentre dans celle-ci comme je l'ai fait tant de fois auparavant, mais dès que je pose le pied sur le tapis, mon cœur s'emballe. J'ai l'impression que mes jambes ne me soutiennent plus et que je vais m'effondrer à tout moment. Je me cramponne au mur pour me stabiliser.
Je commence à respirer rapidement, ma respiration se transformant en halètements, ma poitrine se contracte, comme si j'étais enfermée dans une prison. Je ne peux plus avaler ma salive et ma gorge est nouée. Les larmes commencent à couler le long de mes joues et je ne me contrôle plus.
Les souvenirs de l'agression affluent dans mon esprit. Je revois les détails du crime : les mouvements brusques de Josh, la peur qui m'envahit, la sensation de ne pas pouvoir bouger. Les images m'envahissent, me faisant perdre tout contact avec la réalité. Je me jette sur mon lit, cherchant désespérément un réconfort qui ne vient pas. Je me mets à secouer la tête, à m'agiter. J'ai l'impression d'étouffer, d'être prise au piège dans ma propre peau.
La crise d'angoisse atteint son paroxysme lorsque je commence à hurler. Ma voix est rauque, déchirante, comme si j'étais en train de me libérer de quelque chose de terriblement douloureux. Je commence à pleurer, à crier, à m'agiter frénétiquement. Mes mouvements sont désordonnés, comme si je cherche à fuir quelque chose que je ne peux pas voir.
Mes yeux sont grands ouverts, mais je ne vois rien. Je suis complètement immergée dans mon propre monde de peur et de douleur. Les minutes passent, sans que rien ne semble pouvoir me calmer. J'ai l'impression que la crise durera éternellement, mon cœur bat à tout rompre et ma respiration est saccadée. J'essaie de reprendre le contrôle de mon corps en respirant profondément, mais cela ne suffit pas.
Je sais ce dont t'as besoin.
Je me lève brusquement de mon lit et me dirige vers la cuisine. Mes mains tremblent alors que je fouille dans les tiroirs à la recherche d'un couteau. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai besoin de sentir la douleur physique pour calmer ma douleur émotionnelle. Je finis par trouver un couteau de cuisine et je le saisis fermement, le regard fixé sur la lame brillante. Sans réfléchir, je pose le couteau contre mon ventre et j'exerce une légère pression. La douleur aiguë qui suit est intense, mais elle me procure une sensation de soulagement.
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Shine together
General FictionOn dit "Il n'y a pas de hasard, tout est écrit, si on rencontre quelqu'un c'est pour une raison." ou encore "Il y a des êtres dont c'est le destin de se croiser. Où qu'ils soient. Où qu'ils aillent. Un jour ils se rencontrent." mais si deux chemins...