« Toute existence connaît son jour de traumatisme primal, qui divise cette vie en un avant et un après dont le souvenir même furtif suffit à figer dans une terreur irrationnelle, animale et inguérissable »
— Amélie Nothomb
— Romy —
Woodland River, Maison de Cole
13 juin, 22h31Nous arrivons quelques secondes après Cole chez lui et je salue une dernière fois Cameron et Kimberly avant de descendre du véhicule. Je baille mollement en marchant jusqu'à son entrée et replace une mèche de cheveux derrière mon oreille. La journée a été longue et je suis épuisée. J'ignore si c'est à cause des médocs qui coulent encore dans mes veines ou de mes débordements d'émotions, mais je n'ai qu'une envie : m'écrouler sur son canapé et dormir.
J'ouvre lentement la porte de sa maison et me glisse à l'intérieure avant de verrouiller derrière moi. Seulement, j'ai à peine le temps de relever la tête que je me fais déjà apostrophée par le propriétaire des lieux.
— On va devoir établir des règles.
Je me tourne vers lui en fronçant des sourcils.
— Des règles ?
Il fait un pas vers moi en hochant une fois la tête, l'air sérieux et sévère. Je soupire et frotte doucement mon front de mes doigts en sentant la migraine venir.
— Ça ne peut pas attendre à demain ? me plaignis-je. Je suis vraiment fatiguée, Cole...
Il fait non de la tête et je soupire une nouvelle fois. Je retire mes Converses négligemment et traine les pieds jusqu'à son canapé où je me laisse paresseusement tomber face première. Je grimace en sentant mes bras m'élancer, mais la douleur disparaît vite pour qu'il ne reste plus que mon épuisement.
— Déjà, commence-t-il, tu ne dormiras plus là.
Quoi ?
Je me redresse aussi vite que me le permet ma fatigue, les traits froncés par l'incompréhension, et me tourne à demi vers lui.
— Pourquoi ?
Il hausse aussitôt un sourcil à ma question et croise ses bras sur son torse en s'avançant dans ma direction.
— Pourquoi ? Tu oses réellement poser la question après ce que tu aies tenté de te suicider hier soir ?
Je pince les lèvres au souvenir de ma tentative et détourne le regard.
Tenté seulement, malheureusement...
— Et tu comptes me faire dormir où maintenant ? grommelais-je dans ma barbe.
— Avec moi.
Je relève vivement la tête pour croiser ses iris et plante mes yeux écarquillés dans les siens beaucoup trop sérieux à mon goût.
— Je te demande pardon ?
Ma voix n'est plus qu'un souffle dans l'air, coupée par mon choc et ma surprise. Mon corps entier se crispe à cette idée, alors que je sens ma gorge se resserrer.
Je suis en plein délire, c'est pas possible.
— Tu pensais que j'allais te laisser sans surveillance ? Après ça ? C'est totalement hors de question. À partir d'aujourd'hui little star, je ne te quitte plus des yeux.
VOUS LISEZ
ð©ððððÌð
Lãng mạnIls vont se rencontrer, leur destin s'entrecroiser, même si cela n'aurait jamais dû se produire... L'un, cruel et sanguinaire. L'autre, douce et effacée. Ils sont complÚtement différents aux yeux de tous, mais si semblables vu de l'intérieur. Un...