𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟐 : 𝑳𝒆 𝑷𝒉𝒆́𝒏𝒊𝒙

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(TW : Ce chapitre contient des passages de crise d'angoisse.)



« L'angoisse, aussi profonde soit-elle, ne cherche pas la cause. Elle n'apporte qu'une note de superflu à nos interrogations »

— Sonia Lahsaini

Romy

Quartier Chapline, Appartement de Romy
29 mai, 7h10

Je vais dans ma chambre et troque ma serviette contre un jogging et un coton ouaté, enfilant par la suite une paire de gros bas de laine. Jules me trouve ridicule à m'habiller autant en toutes circonstances, mais je n'y peux rien. J'ai toujours froid, été comme hiver. Et puis de toute façon, c'est le seul pyjama dans lequel je suis assurée de ne pas me réveiller au milieu de la nuit en grelottant.

Je m'apprête à sortir pour aller m'occuper de Pandora lorsque je vois mon portable reposer sur le coin de ma table de chevet, attisant ma curiosité. Il dit m'avoir texté et appelé, je me demande combien de messages il peut bien m'avoir laissé...

Je le saisi donc sans attendre, son texto et son appel manqué s'affichant sur mon écran. Un seul de chaque. Ni plus ni moins que le strict minimum pour ne pas que je le traite de menteur.

Je lève les yeux au ciel et soupire, me raisonnant.

Évidemment qu'il ne s'est pas donné plus de mal pour me joindre, c'est Jules.

N'ayant aucun message auquel répondre, je le repose là où je l'ai pris et sort sans attendre de la chambre. Je me dirige en direction de la salle de bain et y entre, un sourire se formant sur mes lèvres dès que mes prunelles tombent sur ma chérie. Elle vient se frotter contre mes jambes, la langue pendante et le pelage tout sale.

Je m'avance difficilement vers la baignoire à cause de Pandora qui ne cesse de se mettre en travers de mon chemin pour que je lui donne de l'attention et commence à préparer son bain.

Je m'accroupis devant celui-ci et vérifie la température de l'eau, m'assurant qu'elle ne soit pas trop froide ou, au contraire, trop chaude. Je la prends ensuite entre mes bras et la dépose délicatement dans l'eau, ne l'invitant pas à y entrer elle-même. Je l'ai déjà fait une fois et ça a été suffisant pour que j'en retienne la leçon. Jamais plus je ne veux ramasser autant d'eau sur mon plancher.

Je la lave minutieusement pendant plusieurs minutes avant de la sortir de la flaque brune qu'a créé sa crasse et sèche son pelage. J'ouvre ensuite la porte de la pièce pour lui signifier que j'ai terminé de la bichonner et vide la baignoire avec une grimace.

Putain, mais c'est qu'elle en a profité à fond pour être aussi crasseuse.

Je passe un petit coup de chiffon humide sur le sol pour nettoyer la boue qu'elle y a laissé et jette par la suite la guenille dans le panier de linge sale.

Je me relève et lave mes mains avant d'aller dans la cuisine pour me préparer à déjeuner. Je m'y confectionne alors un gruau bien sucré, quelques fruits et un grand verre de lait l'accompagnant. Je m'installe sur un des tabourets du comptoir, le préférant de loin à la table à manger. Je m'y sens moins seule.

Je mange lentement, la fatigue ralentissant chacun de mes mouvements. Ma nuit blanche commence à transparaitre et, si je veux être en forme pour ce soir, je ferais mieux d'aller me coucher. Chose que je fais dès que mon estomac se trouve rassasier et que je me sois brosser les dents. Je déteste avoir mauvaise haleine.

𝑩𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant