𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟒𝟎 : 𝑷𝒍𝒖𝒔 𝒍𝒂 𝒎𝒆̂𝒎𝒆

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💨💨💨 Distribution d'oxygène 💨💨💨



«  ...qu'elle soit bonne ou mauvaise, ta vie, il n'y a pas deux façons de quitter sa mère »

— Marguerite Duras

Romy

Woodland River, Maison de Cole
10 août, 2h22

Je dévisage l'écharpe comme si elle pouvait me sauter dessus.

Tu peux la prendre, tu sais ? Elle ne va pas te mordre, s'amuse-t-il.

Déglutissant, je tends le bras et saisis finalement ce qu'il me tend. Il se retourne et je me redresse sur les genoux en m'approchant du bord du lit. Mes mains tremblent légèrement quand je fais passer le morceau de tissu devant son visage et je ne saurais dire si c'est de la peur ou de l'excitation. Peut-être un peu des deux.

J'attache fermement le bandeau à l'arrière de son crâne pour être sûr qu'il ne tombe pas avant que ce ne soit le moment pour l'enlever et viens appuyer mes fesses sur mes talons une fois terminée.

C'est correct ?

J'acquiesce avant de grimacer en me rendant compte qu'il ne peut pas me voir.

Oui.

Il pivote et je lève une main dans les airs. Je dresse trois phalanges.

Combien de doigts ?

Euh... deux ? essaie-t-il.

Un petit souffle rassuré m'échappe à son erreur et je me lève pour qu'il puisse reprendre place sur le matelas.

T-Tu peux t'installer, lui signalais-je.

Il s'exécute sans rien dire et un brin d'effroi incontrôlé me saisit lorsqu'il lâche :

C'est quand tu veux, little star. Je suis prêt.

Je prends une profonde inspiration pour tenter de m'armer du même courage qui m'a poussée à accepter et saisit l'ourlet de son coton ouaté. Lentement, je le tire vers le haut jusqu'à l'enlever complètement. Et lentement, il rejoint sa chemise sur le sol.

Ma peau nue se couvre de chair de poule face au changement de température et je mords ma lèvre en m'approchant de lui. Il se met à gigoter en sentant ma présence plus près de la sienne. Je m'apprête à monter sur le lit, mais m'arrête juste avant.

T-Tu comptes faire quoi de tes mains ?

Il a un petit sourire en coin qui fait battre mon cœur un peu plus vite dans ma poitrine.

Elles sont à toi. Fais-en ce que tu veux.

J'hésite encore une petite seconde avant de rapidement balayer mes craintes d'un geste de la tête et de me hisser sur le matelas. Là, je viens m'assoir timidement sur ses cuisses et prends ses paumes dans les miennes. Je les pose sur mes propres cuisses. Puis, je relève la tête et le contemple un instant en silence.

Une mèche rebelle lui barre le front et je viens la repousser du bout des doigts. Son corps réagit aussitôt et ses mains effectuent une légèrement pression sur le mien. Je souris et me penche sur lui. Enroulant mes bras autour de son cou, je laisse mon souffle caresser sa bouche, mes lèvres la survoler sans cependant ne jamais m'y poser pour le taquiner un peu. Mes ongles grattent discrètement la base de sa nuque et ça lui arrache une nuée de chair de poule le long des bras.

𝑩𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant