𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑𝟏 : 𝑴𝒂𝒓𝒄𝒉𝒆́𝒔

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« La séduction a toujours été une histoire de manipulation »

— François Raux

Romy

Woodland River, Maison de Cole
22 juillet, 18h47

Le véhicule n'est même pas encore totalement arrêté que je bondis en dehors. Je cours vers la porte d'entrée et mes jambes accélèrent d'elles-mêmes lorsque je vois Cole sortir de sa demeure. Il s'arrête après quelques pas en m'apercevant et me fixe effacer un peu plus la distance qui nous sépare chaque seconde. Dans ma tête, une seule pensée.

Il est là.

Et quand j'arrive suffisamment près de lui, je me jette à son cou et enfouis mon visage en son creux. Un sanglot soulagé m'échappe malgré moi et je resserre ma prise autour de lui.

Il est enfin là...

Après quelques secondes, il enroule finalement ses bras autour de ma taille et me plaque un peu plus contre son torse. Il dépose doucement sa joue sur le haut de mon crâne en soupirant, tandis qu'une larme roule le long de ma joue. Mes paupières se ferment au moment où j'inspire profondément son odeur et mes muscles se relâchent.

Néanmoins, ma quiétude n'est que de courte durer. Le souvenir de son départ me revient sournoisement en mémoire et je repense à tout ce que j'ai ressenti pendant sa semaine d'absence. Cette colère qui s'est évanouie en le voyant ressurgit et je serre les dents en me détachant brusquement de lui. Avant même que je ne puisse penser à ce que je fais, ma main part toute seule. Je le gifle.

Les larmes me montent aux yeux et je pointe sévèrement un doigt dans sa direction en disant d'une voix tremblante de rage :

Si tu oses me refaire une chose pareille, je-

Seulement, je m'arrête net dans mon élan quand je vois l'état dans lequel il est. Une paume se plaque sur ma bouche et un hoquet m'échappe. Sans pouvoir m'en empêcher, je bégaie :

T-Ton visage...

Mes prunelles fixent le sang séché qui macule sa peau. Je louche sur sa lèvre fendue, sur son arcade sourcilière qui l'est également et sur l'œil au beurre noir qui décore son regard. Je lève mon autre main vers sa pommette entaillée et frôle au passage l'hématome violet et vert qui colore un côté de sa mâchoire. Il saisit cependant mon poignet lorsque je m'apprête à effleurer sa blessure et l'écarte de ses traits blessés.

Sans même me regarder, il m'ordonne :

Rentre. J'ai à parler avec Kimberly et Cameron.

J'ai un instant d'arrêt.

Pardon ?

Ma bouche s'entrouvre et je m'arrache sèchement à son emprise en le fusillant du regard.

T'es sérieux, là ? Tu m'as laissée toute seule, Cole. Je pleurais avec un putain fling dans les mains et c'est la première chose que tu trouves à me dire ?

Je suis tellement furieuse que ma voix flanche et devient aiguë sur la fin. Mes poings se serrent de chaque côté de mon corps, pendant que j'observe sa mâchoire se contractée et ses prunelles s'obstiner à ignorer les miennes.

𝑩𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant