𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑𝟐 : 𝑻𝒂𝒍𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒄𝒂𝒄𝒉𝒆́𝒔

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(TW : Ce chapitre contient des passages de tentative de viol.)



« Pour protéger les moutons, tu dois attraper le loup. Et il faut un loup pour attraper un loup, tu comprends ? »

— Denzel Washington

Romy

Woodland River, Maison de Cole
23 juillet, 16h32

Les yeux rivés sur la télévision, je ne fais que zapper depuis deux bonnes heures. Et je ne trouve toujours rien d'intéressant. Mes iris regardent le documentaire sur les loutres qui passe sans vraiment le voir, alors mes pensées se bousculent dans mon crâne. Je pense entre-autre à Pandora qui me manque, aux réponses que je dois soutirer à Cole et à la conversation que je dois avoir avec Jules.

Ça ne lui plaira pas. Non, je suis même certaine qu'il va détester l'idée. Sauf que cela fait déjà bien longtemps que j'aurais dû pouvoir mettre les choses au clair avec lui. Tant de choses se sont passés, tant de questions me hantent... il faut que je lui parle. Je dois le laisser officiellement.

Je finis par soupirer bruyamment en rejetant la tête en arrière et clos les paupières en posant mes paumes contre elles. Une boule d'appréhension me tort l'estomac à l'idée de le revoir et ma gorge se serre. Comment va-t-il réagir ? Au fond, je sais que cela se jouera entre deux situations possibles. Soit il va me faire celui qui s'inquiétait et à qui je manquais... soit il va me péter une coche. Ou peut-être même qu'il me fera les deux, j'en sais rien. Mais ce que je sais, c'est que quand je lui dirai que nous deux c'est fini, alors là, ça ne sera pas beau à voir...

La porte d'entrée s'ouvre et je reconcentre mon attention sur la télévision. Je change une fois de plus de chaîne et grimace lorsque je tombe sur un truc anglais. J'appuie aussitôt sur la flèche et un film d'amour se matérialise à l'écran.

J'ai rapporté de la poutine pour souper.

Je continue de zapper sans répondre et plisse les yeux pour tenter de comprendre la scène qui me passe sous le nez.

Est-ce que le type est vraiment en train d'essayer de se scier le pied ?

Légèrement dégoûtée, je change une nouvelle fois de poste en grimaçant.

Tu vas me faire la tête encore longtemps ? s'agace-t-il.

J'ai quelque chose à te dire.

Mon pouce ne cesse d'appuyer sur la flèche et je soupire en voyant des programmes tous aussi ennuyants les uns que les autres défilés.

Nul.

Nul.

Et encore nul.

Petit conseil à moi-même, ne plus jamais essayer de regarder la télévision l'après-midi. Y'a absolument rien d'intéressant.

Ah oui ? s'étonne-t-il, alors que je tourne finalement la tête vers lui. Vas-y, je t'écoute.

Mes prunelles s'encrent dans les siennes et je laisse une seconde passer avant de lâcher ma bombe.

𝑩𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant