« Les cauchemars ne sont en fait que des rêves, en plus réalistes »
— Dimitri Vallat
— Romy —
Woodland River, Maison de Cole
12 juillet, 20h01Je descends de la moto dès qu'il arrête le véhicule et détache mon casque. Je le lui tends mais, à la place de s'en emparer, il m'imite, toujours son sourire béat étampé sur les lèvres. Mes traits se froncent à son expression et je lui demande, irritée :
— Quoi ? Pourquoi tu souris comme ça depuis tout à l'heure ?
Il relève les yeux sur mon visage et un air aussi amusé que satisfait s'y dessine.
— Tu es jalouse...
Je me fige brutalement.
J'ai forcément mal entendu.
— Hein ? Jalouse ? Mais de quoi tu parles ? l'interrogeais-je sèchement avec agacement.
— Tu es jalouse, répète-t-il et son sourire s'élargit davantage.
Et bientôt, il devient si grand qu'il dévoile une fossette dans sa joue gauche. Cette découverte me déstabilise totalement et je me sens perdre tous mes repères en un claquement de doigts.
Depuis quand elle est là ? Comment ça se fait que je ne l'ai jamais remarqué auparavant ? Oh merde, pourquoi ça le rend aussi craquant ? Il fait chaud tout d'un coup...
Je déglutis difficilement et secoue finalement la tête en retrouvant un semblant de lucidité.
— C-C'est n'importe quoi.
Je pivote en soufflant pour rentrer dans la maison et il ajoute dans mon dos en m'emboitant le pas :
— Tu n'as pas besoin de jouer la comédie avec moi, little star. Ta jalousie est seulement quelque chose qui te rend encore plus désirable à mes yeux.
Je me retourne brusquement vers lui et le pointe du doigt.
— Arrête de dire ça. Tu n'as pas le droit de me dire une chose pareille, alors que tu as déjà une copine. C'est irrespectueux pour elle.
Et cruel pour moi.
Il fronce les sourcils à mes mots et sa tête s'incline sur le côté quand il commence à s'avancer dans ma direction.
— Une copine ? C'est ce qu'elle t'a dit ?
J'émet un souffle blasé en levant les yeux au ciel.
— Une femme qui n'arrête pas de répéter qu'un mec est à elle, ça ressemble pas mal à une relation de couple, tu ne trouves pas ? ironisais-je avec amertume. Autrement, je ne sais pas comment ça s'appelle.
Il continue à marcher vers moi et je l'observe depuis ma position.
— Elle aimerait bien, mais elle et moi ça ne se produira jamais.
Mon cœur rate un battement. Je ravale cependant cette drôle d'émotion qui grandit dans ma poitrine et croise mes bras sur mon torse en redressant le menton.
— Et pourquoi tu la laissais se pendre à ton cou comme une sangsue alors ?
Un nouveau sourire en coin.
— Pour te faire réagir. On dirait que ça a fonctionné...
Je pince les lèvres, alors qu'il persévère à égrainer la distance qui nous sépare, et le dévisage froidement.
VOUS LISEZ
𝑩𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔
RomanceIls vont se rencontrer, leur destin s'entrecroiser, même si cela n'aurait jamais dû se produire... L'un, cruel et sanguinaire. L'autre, douce et effacée. Ils sont complètement différents aux yeux de tous, mais si semblables vu de l'intérieur. Un...