(TW : Ce chapitre contient des passages de crise d'angoisse.)
« Du chaos naît une étoile »
— Charlie Chaplin
— Romy —
Vieux-Quartier, Le Phénix
23 juillet, 21h17Les larmes ont depuis longtemps séchés sur mes joues et un vide abyssal règne désormais en maître dans mon esprit. Ma tête posée sur son épaule, je laisse mon corps se balancer mollement au rythme de ses pas. Une bourrasque soudaine fait virevolter mes cheveux dans tous les sens et je frissonne en me blottissant un peu plus contre son torse. Son étreinte se raffermit autour de moi en réponse et je me laisse aller entre ses bras sécurisants.
J'ignore depuis combien de temps il me porte ainsi, à travers le Vieux-Quartier, mais ça doit maintenant faire un bon moment. Le son des voitures qui passent me parvient plus clairement à chaque coin de rues qu'il dépasse, alors que nous rencontrons progressivement davantage de personnes sur notre chemin. Cependant, à aucun moment je ne lui demande notre destination. À vrai dire, je n'en ai même pas envie. Tout ce qui s'est passé au cours des deux dernières heures m'a complètement vidée de mon énergie. Et à cet instant précis, la seule chose qui m'intéresse est d'aller me réfugier sous une couverture bien chaude avec Pandora pour dormir. Rien d'autre.
Seulement, plus Cole avance et plus le niveau de décibels augmente. Des cris surexcités me parviennent maintenant avec une limpidité désagréable et je grimace légèrement en fourrant mon visage au creux de sa poitrine. Il finit par ralentir l'allure au bout d'un moment et, lorsqu'une porte s'ouvre, une forte musique se déverse dans la rue. Elle agresse mes tympans et j'ouvre les yeux en gémissant de protestation.
Mon porteur n'en a cependant que faire de mes plaintes et fonce droit dans le Phénix. La mélodie tapageuse nous englobe en moins de deux et je sens aussitôt un mal de crâne qui menace de se pointer. Je plisse les paupières pour tenter de me protéger des rayons lumineux qui assaillent mes yeux, mais cela ne devient plus nécessaire lorsque Cole bifurque à gauche. Lentement, il nous éloigne de cette ambiance de fou et un léger soupir de soulagement m'échappe en entendant le volume diminuer.
Il finit par s'arrêter devant la porte de l'ascenseur et se penche pour poser les casques au sol. J'en profite pour descendre et tente de m'éloigner un peu afin de lui permettre de déverrouiller la cabine quand il pose subitement une main dans mon dos pour me conserver près de lui.
Je ne résiste pas et m'appuie même légèrement sur lui en l'observant sortir son téléphone de sa poche. Il compose rapidement son code et va dans ses contacts avant d'appuyer sur celui de sa meilleure amie. Il l'appelle et porte l'appareil à son oreille. Il lui faut trois tonalités pour décrocher.
« Oui ? »
— Ouvre-moi, je suis en bas.
Il raccroche sans un mot de plus et range son cellulaire là où il l'a pris. Quelques secondes plus tard, l'ascenseur s'ouvre devant nous. Il se penche pour reprendre les casques, alors que j'y pénètre lentement. Il vient me rejoindre et appuie sur le bouton du penthouse avant de venir glisser un bras autour de ma taille pour m'attirer contre lui. Cette fois encore, je ne conteste pas son geste.
Nous restons silencieux tout au long de la montée. Mon collier toujours enroulé étroitement autour de mes doigts, je joue légèrement avec pour me rappeler sa présence.
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Lãng mạnIls vont se rencontrer, leur destin s'entrecroiser, même si cela n'aurait jamais dû se produire... L'un, cruel et sanguinaire. L'autre, douce et effacée. Ils sont complÚtement différents aux yeux de tous, mais si semblables vu de l'intérieur. Un...