𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟐𝟒 : 𝑻𝒆𝒏𝒔𝒊𝒐𝒏𝒔

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« On peut vaincre avec une épée et être vaincu par un baiser »

— Daniel Heinsius

Romy

Woodland River, Centre commercial
23 juin, 17h07

Nous n'aurions pas dû quitter le penthouse.

C'est ce que je n'arrête pas de me répéter en le regardant se précipiter sur nous. Une boule pleine d'appréhension se forme dans mon estomac et Cameron se raidi comme une barre à ma gauche. Il vient se mettre légèrement devant moi et se redresse de toute sa hauteur à son approche imminente en tendant une main vers lui.

Écout-

Seulement, avant même qu'il n'ait pu compléter son premier mot, il lui balance son poing à la figure. Sa tête tourne alors violemment sur le côté et j'émet un petit cri de surprise en bondissant en arrière, les yeux écarquillés d'épouvante.

Je t'avais dit de la surveiller, putain ! Qu'est-ce que t'as pas compris, là-dedans ?

Le brun essuie sa lèvre de son pouce en lui refaisant face et rétorque sèchement :

Elle avait besoin de sortir un peu. De voir du monde. T'es capable de comprendre ça, non ?

Ses narines frémissent et un sourire qui ne me dit rien qui vaille étire sournoisement un coin de ses lèvres. Il fait un pas de plus en notre direction et, aussitôt, je contourne Cameron pour me mettre entre les deux.

Arrête.

Il baisse les yeux sur moi et je déglutis en voyant la colère briller dans ses iris.

S'il te plait..., ajoutais-je dans un murmure pour tenter d'apaiser ses nerfs à vifs.

Ses yeux dans les miens, sa mâchoire se crispe. Il finit par relever la tête pour dévisager d'un air effrayant un point par-dessus mon épaule et crache :

Qu'est-ce que vous fixez comme ça, vous ?

Je fronce les sourcils en pivotant et me fige lorsque mon regard croise celui de Marilou.

O-On voulait parler à Romy..., ose dire Léonie d'une voix si timide que je peine à la reconnaître.

Et ces quelques mots suffisent pour faire ressurgir ma propre colère. Mes lèvres se pincent et je sens mon expression s'assombrir.

On n'a plus rien à se dire.

Ma voix est dure et froide dans l'air, pourtant, elle ne suffit à décourager mon ancienne meilleure amie. Le visage attristé, elle s'avance vers moi.

Romy, réagit pas comme ça, s'il te plait... On va pas se fâcher juste pour un mec, si ?

J'hausse les sourcils à son audace et comprends aisément la tournure que prend la situation.

Elle veut faire croire à tout le monde que j'exagère...

Néanmoins, avant même que je n'ai pu répondre, quelqu'un d'autre se charge de le faire à ma place :

C'est son mec que tu lui as pris. Et bien que je sois aux anges que cet enculé soit enfin sorti de sa vie, tu ne t'attends quand même pas à ce qu'elle te pardonne, si ? l'imite-t-il froidement. Si ça ne tenait qu'à moi, je te planterais une balle dans le crâne pour avoir osée lui faire du mal.

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