𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑𝟔 : 𝑫𝒆𝒓𝒏𝒊𝒆𝒓 𝒓𝒆𝒎𝒑𝒂𝒓𝒕

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« Le souvenir du bonheur n'est plus du bonheur; le souvenir de la douleur est de la douleur encore »

— George Gordon et Lord Byron

Romy

Woodland River, Maison de Cole
2 août, 11h13

Mes yeux ne peuvent pas se détacher de lui. Assis sur cette chaise, pieds et poings liés, la bouche couverte d'un morceau de tape gris... J'ai l'impression que je suis en train d'halluciner.

Ses prunelles sont fixées sur moi et je déglutis en voyant avec qu'elle intensité il me dévisage. La langue humide de Pandora contre mes doigts me fait l'effet d'un choc électrique et je pivote brusquement vers Cole encore torse nu.

Je peux te parler une seconde ?

Tournant les talons, je regagne prestement la chambre comme si j'avais le feu aux fesses, alors qu'il dit dans mon dos :

Tout ce que tu veux, ma litte star.

Je passe une main dans mes cheveux et commence à tripoter nerveusement mes bagues au moment où il entre dans la pièce.

Ferme la porte.

Il s'exécute sans rechigner et, à peine le battant clos, je le bombarde de questions :

Tu m'explique ? C'est quoi, ce bordel ? Qu'est-ce qu'il fait là, lui ?

Tu voulais mettre les choses au clair avec cette merde. Alors, je te l'ai amenée, m'explique-t-il avec désinvolture en haussant les épaules.

J'écarquille les yeux en plaquant mes deux paumes sur mon crâne, sidérée par sa stupidité.

Je voulais mettre les choses au clair oui, mais en étant préparée ! Là, tu m'as complètement prise au dépourvue ! J'suis censée faire quoi, moi ?

Le quitter.

Je lui lance un regard noir.

Pourquoi tu m'as pas prévenu ?

Il hausse une nouvelle fois des épaules.

J'ai pas eu le temps, tu dormais.

Mes paupières se plissent avec scepticisme, alors que je l'observe.

Je dormais ? T'as préparé ça à la dernière minute ou quoi ?

Exactement.

Je soupire en m'assoyant sur le coin du lit et enfouis mon visage entre mes deux mains.

Dites-moi que c'est une blague...

J'espère que tu te fous de ma gueule, là, dis-je en le regardant.

Il secoue la tête, je lève les yeux au ciel.

Mais pourquoi t'as fait ça ? le questionnais-je d'un ton aussi las qu'exaspéré.

À cause de cette nuit.

Cette nuit ?

Je fronce des sourcils, tandis qu'il acquiesce.

Oui. Tu m'as fait réaliser quelque chose.

Hein ?

Je t'ai fait réaliser quelque chose ? Comment ? En vomissant ? hasardais-je de manière dérisoire avec un petit rire incertain.

𝑩𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant