𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟒𝟏 : 𝑪𝒐𝒖𝒓𝒔

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« Tous les hommes ne sont pas vulnérables de la même façon; aussi faut-il connaître son point faible pour le protéger davantage »

— Sénèque

Romy

Sur les routes de Woodland River
10 août, 11h43

Jusqu'ici, je pensais connaitre ma ville. Mais plus Cole s'enfonce dans ses recoins sombres plus mes certitudes s'effondrent. Je n'ai jamais emprunté cette route de toute ma vie. Il nous éloigne de la civilisation et ma peau se couvre davantage de chair de poule à chaque mètre qu'il franchi.

Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule et un nouvel élan de panique enserre mon cœur quand je vois que la voiture nous suit toujours. Mon conducteur bifurque subitement à gauche et je resserre mon étreinte autour de sa taille pour ne pas voler hors du véhicule. Cependant, mes yeux s'écarquillent quand je remarque qu'il vient de nous enfoncer dans la forêt qu'il se contentait de longer il y a quelques minutes encore et je lui cri d'un air affolé :

Qu'est-ce que tu fous ?!

Il jette un regard dans le rétro et accélère.

On va mourir.

Après plusieurs centaines de mètres, il finit par s'arrêter et coupe le contact. Mon sang ne fait qu'un tour.

Mais pourquoi tu t'arrêtes ?! T'es malade ou quoi ?! Aller, démarre ! Il ne nous a peut-être pas rat-

Il descend de la moto et enlève son casque. Se tournant vers moi, il me demande :

Tu te souviens de ce que je tout ce que je t'ai montré le jour du code noir ?

Je fronce des sourcils, mon pouls s'emballe. Je le dévisage avec méfiance.

Oui... ? Pourquoi ? Je vais devoir tirer sur quelqu'un ? ironisais-je anxieusement.

Il ne dit rien.

Oh, putain...

Mon visage devient livide à cette possibilité et je descends à mon tour. Je peine à détacher mon casque de mes doigts tremblants en m'éloignant de lui.

Romy, regarde-moi, c'est important.

Il veut que je tire sur quelqu'un...

Romy.

Il saisit mon coude pour me faire pivoter vers lui et j'échappe mon casque dans les feuilles. Je me fige en voyant le sérieux de son expression.

Si je te dis de courir, tu cours. Tu fuis le plus loin possible sans ne jamais te retourner. Compris ?

Je n'aime pas la tournure que prend cette discussion.

Romy, c'est du sérieux, là. Je veux que tu me promettes que tu le feras. Même si tu entends des coups de feu, que je suis en train de me battre ou que j'ai l'air à moitié mort. Prom-

Non ! Comment peux-tu oser me demander une chose pareille ?! m'indignais-je en me soustrayant à son emprise, horrifiée.

Mes yeux se mettent à piquer et je recule d'un pas supplémentaire.

Romy, gronde-t-il en s'avançant aussitôt. Promets-le moi.

Il me tend son auriculaire, mais je le repousse.

Peu importe de quoi il s'agit, je ne t'abandonnerai pas ! Tu me prends pour qui ?!

Il continue à me présenter son doigt.

𝑩𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant