𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑𝟒 : 𝑰𝒎𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆

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« La jalousie d'un homme est comme celle d'un enfant, violente et absurde, sans profondeur »

— Daphné du Maurier

Romy

Le Phénix, Penthouse
24 juillet, 17h34

Assise sur le canapé, un bol de pâtes entre les mains, j'observe attentivement le film qui défile à l'écran en caressant distraitement la tête de Pandora posée sur mes cuisses. Un sourire flotte sur mes lèvres et j'éclate de rire à la réplique de l'un des acteurs.

Ce film est à mourir de rire.

Je délaisse ma chérie le temps d'une seconde pour prendre une bouchée supplémentaire de mon plat avant de revenir aussitôt à elle. Je me penche pour lui donner un baiser et souris en l'ébouriffant.

Toute la journée, je l'ai passé seule avec elle au penthouse. Cameron m'a laissé un mot sur le comptoir pour m'avertir qu'ils ne rentreraient que tard ce soir. Apparemment, il y a un problème au Phénix. Il précise également qu'il a déjà sortie Pandora ce matin pendant que je dormais et que je peux l'appeler sur le téléphone qu'il a laissé à côté de la note si j'ai besoin de quoi que ce soit. Sauf que ce ne sera pas nécessaire. Je peux très bien me débrouiller toute seule le temps de quelques heures.

Et puis, si cela peut en plus me donner l'occasion de profiter de la tranquillité qu'est d'avoir l'étage pour moi toute seule, je prends. J'en ai besoin. Devoir supporter un quelconque regard de pitié ou devoir faire la conversation ne sont pas des perspectives qui me tentaient vraiment et voir ce mot m'a donnée le sourire. Tout ce dont j'ai besoin, c'est exactement de me retrouver en tête à tête avec ma chienne. Je n'avais pas réalisé à quel point ces petits moment à deux m'avaient manquée.

Je pars dans un nouvel éclat de rire en le voyant une scène à la télévision lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent soudainement dans un tintement. Je jette un bref coup d'œil en direction du nouveau venu avant de me renfrogner aussitôt en constant de qui il s'agit.

Cole.

Je m'enfonce dans les coussins en reportant mon attention sur l'écran et caresse doucement Pandora en l'ignorant. Je l'entends se diriger vers la cuisine et la porte du réfrigérateur s'ouvrir. Il saisit quelque chose à l'intérieur, probablement son maudit jus de canneberges, et en boit de longues gorgées. Puis, je le sens s'approcher de ma position.

Il s'arrête à proximité de nous et ce n'est qu'au bout de quelques secondes que sa voix résonne finalement dans l'espace :

Qu'est-ce que tu regardes ?

N'importe qui sauf toi, répondis-je d'un ton monotone sans le regarder.

Un silence s'installe que j'interromps par moment d'un gloussement. Et pendant tout ce temps-là, il reste à côté, le regard fixé sur moi. Ses yeux me brûlent le profil, mais je fais comme si je ne le remarquais pas et continue à manger mes pâtes.

Je donne alors un baiser sur le haut du crâne de ma petite chérie et, quand je me redresse, je lui dis :

Il faudrait que je la sorte, elle aura bientôt envie de faire ses besoins.

Tu n'as qu'à attendre que Cameron revienne. Vous irez à ce moment-là.

Je secoue la tête de gauche à droite en me levant et mets mon film sur pause. Pandora m'imite et saute en bas du canapé.

Quand il rentrera, il sera trop tard. On doit y aller maintenant.

Je me dirige vers l'ascenseur et mets mes chaussures.

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