𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟏𝟑 : 𝑰𝒎𝒑𝒖𝒍𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒎𝒆𝒖𝒓𝒕𝒓𝒊𝒆̀𝒓𝒆

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« Il n'y a pas une grande distance entre la trahison de l'absence et l'infidélité »

— Simone de Beauvoir

Romy

Woodland River, Maison de Cole
11 juin, 22h57

Je revêts pour finir le haut que m'a prêté Kimberly lorsque j'entends la porte au fond du couloir claquer. Sans m'en soucier plus que ça, je m'assure que ma tenue soit correcte et repositionne une mèche de cheveux derrière mon oreille. Désormais fin prête, je déverrouille et m'extraie silencieusement de la salle de bain. Je cherche du regard la présence du tueur, mais me rappelle rapidement qu'il vient de s'enfermer dans sa chambre.

Hésitante, je me dirige lentement vers le salon et m'assois sur le canapé pour l'attendre. J'extraie mon collier de mon chandail et commence à jouer nerveusement avec en mordillant ma lèvre inférieure. Mon regard se rive instinctivement sur son pendentif et le détaille distraitement pour ce qui doit bien être la millionième fois.

D'apparence un simple anneau en argent légèrement surélevé au milieu, il s'agit là d'un de mes biens les plus précieux. Je passe doucement mon doigt sur la petite gravure située à l'intérieur et me laisse peu à peu porter par la nostalgie quand j'entends soudainement une porte s'ouvrir à la volée. Je range aussitôt la chaine dans mon chandail en entendant les pas de Cole dans le couloir avant de le voir apparaitre dans mon champ de vision, les sourcils légèrement froncés. On dirait qu'il a la tête ailleurs.

Il sort sans même m'adresser un regard et c'est maintenant à mon tour de froncer des sourcils.

Il a oublié qu'il devait m'apporter au Phénix ou quoi ?

J'hésite un moment à le rejoindre à l'extérieur, mais il coupe vite court à mes tergiversations en réentrant dans la maison. Ses yeux se posent immédiatement sur moi et il effectue un petit signe de tête pour m'inviter à venir. Je m'exécute en silence et nous sortons à l'extérieur, là où il empoigne aussitôt mon bras pour éviter que je me sauve. Son geste m'arrache presqu'un sourire, tandis qu'il tend tout mon corps.

On n'a pas envie de devoir à nouveau me courir après ? C'était pourtant si amusant...

Il me tire en direction de sa moto et prend son casque posé sur le siège avant de me le tendre. Je m'en empare avec la boule au ventre et le pose sur ma tête avant de l'attacher. Il hausse un sourcil en me voyant faire pendant que je le fixe, attendant qu'il m'explique la raison de son expression.

J'aurais parié que tu aurais eu besoin de mon aide, dit-il finalement au bout de quelques secondes.

J'hausse les épaules pour toute réponse et l'observe enfourcher son véhicule sans un mot. Les bras croisés, j'attends patiemment qu'il me fasse signe d'embarquer. Je l'observe démarrer et faire gronder son moteur en silence avant qu'il ne retourne son attention vers moi. Il s'avance un peu sur le siège pour me faire plus de place, mais mes traits se froncent quand je remarque qu'il ne porte rien sur la tête.

Tu n'as pas de casque, lui fais-je remarqué.

Un sourire malicieux s'empare de ses lèvres et je regrette aussitôt mon commentaire.

Serais-tu en train de t'inquiéter pour moi, Romy ?

Je roule des yeux et me justifie :

C'est illégal.

Seulement, à peine les mots ont-ils franchi la barrière de mes lèvres que je me rends compte de ma stupidité. Il tue des gens, pourquoi se soucierait-il d'une telle banalité ?

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