𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑𝟗 : 𝑻𝒓𝒐̂𝒏𝒆

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💨💨💨 Distribution d'oxygène 💨💨💨



« Qui ne risque rien n'a rien »

— Proverbe français

Romy

Woodland River, Maison de Cole
9 août, 17h37

Ma tête va exploser.

C'est la première chose que je me dis en me réveillant.

Portant une main à mon crâne, je gémis et roule sur le côté en grimaçant. Mon nez se retrousse à la sensation pâteuse dans ma bouche et je me hisse sur un coude. Mon attention tombe immédiatement sur deux aspirines et un verre d'eau posés sur la table de nuit que j'avale sans attendre. Je balaie ensuite la pièce du regard et fronce des sourcils en reconnaissant la chambre de Cole au penthouse.

Qu'est-ce que-

Puis, les événements de la veille me reviennent brutalement en mémoire. Mes yeux s'écarquillent et mes joues se mettent à brûler du feu de la honte en repensant de quelle manière j'ai tenté de forcer Cole à coucher avec moi. Ma tête s'enfonce dans l'oreiller lorsque j'ai un nouveau flashback de moi en train de m'écrouler dans ses bras comme une gamine à cause de mon ex et je jure dans ma barbe.

Merde, je suis tellement idiote ! Qu'est-ce qu'il doit penser de moi à présent ? Est-ce qu'il me prend pour une fille facile ? Une dévergondée ?

Merde... Je n'aurais jamais dû me laisser aller à boire autant.

Du brouhaha dans la cuisine capte mon attention et je me redresse en fonçant des sourcils. Des éclats de voix me parviennent, sauf que je ne réussis pas à en discerner les paroles.

Intriguée, je me glisse hors du lit et m'approche de la porte. L'oreille collée contre le battant, le son atteint mes tympans avec plus de force sans toutefois l'être encore suffisamment pour qu'il en devienne compréhensible. Ma main se pose sur la poignée et je la tourne doucement. Je me faufile silencieusement dans le corridor vide et me dirige sur la pointe des pieds vers la source du bruit.

À mi-chemin, j'entends Kimberly ordonner sévèrement :

Tu dois arrêter ça immédiatement.

Arrêter ça ? Arrêter quoi ?

Les gens font finir par ne plus te prendre au sérieux, Cole. Ton travail en dépend, tu-

Un ricanement moqueur la coupe.

Ce que toi tu vois comme un inconvénient, moi je le vois comme un boni. Car en plus de buté ceux qui me font chier, j'alimente ma réputation de détraqué impulsif.

Un nouveau rire lui échappe, plus amer.

N'est-ce pas géniale de pouvoir en faire d'une pierre deux coups ? Ça serait dommage qu'ils oublient qui je suis...

Elle soupire.

Tu n'es pas un détraqué impulsif, Cole.

Et toi, tu n'es pas objective, réplique-t-il du tac au tac sèchement. On sait tous les deux jusqu'où je peux aller lorsque je perds les pédales et ni toi ni personne d'autre ne peut me ramener.

Je tique.

Lorsqu'il... perd les pédales ?

N'essaie même pas de me contredire, Kimi. Depuis le temps, j'ai appris à lire dans tes yeux. Je te fais peur quand je suis comme ça. Je fais peur à tout le monde.

𝑩𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant