𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟒𝟒 : 𝑷𝒐𝒌𝒆𝒓 𝟐.𝟎

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« N'aimez jamais quelqu'un qui vous traite comme si vous étiez ordinaire »

— Oscar Wilde

Romy

Woodland River, Maison de Cole
25 août, 15h55

Assise sur le sol entre les jambes de mon Roméo, je regarde attentivement Modern Family jouer à l'écran. J'ai profité de l'absence de Cameron pour le mettre en espagnol. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas fait et je ne m'étais pas rendue compte que ça me manquait. Pendant ce temps, Cole, qui ne comprend strictement rien à ma série, se contente de jouer dans mes cheveux en silence depuis plus d'une heure. J'aurais cru qu'il se serait tanné au bout d'un épisode ou deux, mais on est rendu à la fin du quatrième et il ne semble pas prêt d'arrêter. Ses doigts font et défont des tresses dans mes mèches vénitiennes compulsivement.

En programmant le cinquième épisode, je finis par lui demander :

Où as-tu appris à faire des tresses ?

J'incline ma tête et vient poser l'arrière de mon crâne contre les coussins du divan pour l'observer. Il sourit et se penche pour embrasser le bout de mon nez.

C'est ma mère. J'aimais beaucoup jouer dans ses cheveux. Et quand Kimberly l'a su, elle pouvait passer des journées entières à me harceler pour je lui en fasse.

J'ai un sourire tendre.

C'est mignon...

Il hausse les épaules.

Je retourne mon regard sur l'écran en portant une main à l'arrière de ma nuque pour me gratter quand il saisit mon poignet pour stopper mon geste.

T'as un tatouage, là ?

Oh ! Oui... parfois, j'oublie, expliquais-je avec un petit rire gêné.

Il le caresse du doigt et je frissonne.

Une fleur de lotus... pourquoi ?

Je glisse une mèche derrière mon oreille.

La fleur de lotus signifie la renaissance et le renouveau. Ainsi, ça représente la résilience, la capacité de surmonter les épreuves et d'en ressortir plus fort.

Je m'humecte les lèvres en baissant mon attention sur la télécommande.

Je me la suis tatouée quand j'étais un peu... désespérée. J'espérais qu'elle pourrait me donner un peu de sa force pour continuer, tu vois ?

Un silence passe pendant lequel je fais tourner nerveusement mes bagues autour de mes phalanges. Il se lève soudainement et vient se positionner devant moi en commençant à déboutonner sa chemise. J'hausse un sourcil.

Mais qu'est-ce que tu fais ? Tu vas essayer de me faire oublier cette époque en me faisant un striptease ou... ?

Il me lance un sourire coquin.

Ne me donne pas d'idée.

Je lève les yeux au ciel, tandis qu'il finit de déboutonner sa chemise et la jette au sol. Du doigt, il désigne le Phénix qui remonte le long de sa côte.

Je l'ai fait le jour de mes 18 ans, juste avant de partir pour l'armée. Je voulais repartir à neuf et laisser tous mes problèmes derrière moi à mon départ.

𝑩𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant