𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟐𝟕 : 𝑴𝒆𝒊𝒍𝒍𝒆𝒖𝒓(𝒆) 𝒂𝒎𝒊(𝒆)

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« Le rire, comme les essuie-glaces, permet d'avancer même s'il n'arrête pas la pluie »

— Gérard Jugnot

Romy

Woodland River, Maison de Cole
12 juillet, 20h01

Je m'étire paresseusement dans le lit à mon réveil et tourne la tête vers le cadran. 10h41. Je gémis doucement en roulant sur le côté et appuie ma joue sur les douillettes que je serre plus fort contre moi.

Je pourrais dormir encore des heures...

Bon matin, little star.

Je relève soudainement le visage en direction de Cole et un petit sourire timide étire mes lèvres lorsque mon regard croise le sien.

Bon matin...

Il me sourit en retour et une nuée de papillons s'envole dans mon estomac à ce simple geste. Il repenche ensuite la tête sur son carnet, un crayon à la main, et écrit d'un geste fluide des notes à l'intérieur.

Pour une raison que je ne saurais nommer clairement, j'ai l'impression de m'être rapprochée de Cole, que quelque chose de plus intime nous lie désormais. Peut-être est-ce parce que je l'ai réconforté suite à son cauchemar. Ou peut-être est-ce parce que je lui ai lu une histoire et que nous avons discuté de choses dont nous n'avons pas l'habitude normalement...

Le souvenir de notre courte discussion nocturne sur le coup de foudre et les âmes-sœurs me revient en mémoire et je mords ma lèvre en rougissant et détournant le regard. Si j'ai dit que je n'y croyais plus, sa façon de me présenter les choses cette nuit m'a donnée à réfléchir. Et maintenant, j'hésite.

Aurait-il raison ? Le grand amour existe-t-il vraiment ? Aussi triste cela est-il, je n'ai toujours connu que celui toxique. Il m'est difficile d'imaginer un monde où il en va autrement. Cette possibilité me parait trop belle pour être réelle. Ou du moins, dans mon cas.

La porte d'entrée s'ouvre soudainement et mes sourcils se froncent. Je me tourne aussitôt vers Cole et lui demande :

Tu attends de la visite ?

Expression miroir à la mienne, il se relève lentement en laissant ses choses sur le sol. Un doigt posé sur ses lèvres, il m'intime de garder le silence. Je me fige immédiatement et mon pouls s'accélère en comprenant que ce n'est pas le cas. Silencieusement, il me fait signe de lui passer son fling et je me dépêche d'exécuter.

L'adrénaline courant dans mes veines, je le regarde se glisser sans un bruit dans le couloir et refermer la porte derrière lui. L'angoisse me prend à la gorge et je ne parviens plus à déglutir.

Quelqu'un a infiltré la maison ?

Du fracas se fait entendre depuis la cuisine et je tressaillis à ce vacarme soudain. La démarche féline de Cole ne me permet pas de savoir où il en est dans sa progression, mais je sais l'instant exacte où il parvient jusqu'à l'intru.

Hé, oh ! Détends-toi, mec ! C'est juste nous.

La vois familière me détend instantanément et je sors du lit. Trottinant, je m'engage dans le couloir pour aller les rejoindre lorsqu'elle poursuit avec un petit rire :

C'est quand tu veux pour baisser ton arme, hein ?

Cameron ?

Il lève les yeux vers moi à la mention de son prénom et un immense sourire barre son visage à ma vue.

𝑩𝒓𝒊𝒔𝒆́𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant