bad girls do it well // Max Verstappen

13. you can be my full time, daddy

Chloé Leclerc - 7 avril 2023

Je suis en train de devenir folle. Complètement folle. Max est absent depuis dix jours. D'abord, il a pris part au Grand Prix d'Australie qu'il a brillamment remporté. Je le sais parce que j'ai suivi la course. Chose que je ne faisais jamais avant d'avoir couché avec lui. Il a ensuite fait escale en Angleterre pour affuter son pilotage dans le simulateur. Nous nous sommes écrits tous les jours. Il m'a même appelée au milieu de la nuit pour réussir à se soulager. Pourtant, j'ai la désagréable impression qu'il me manque. Je ne suis plus tout à fait la même depuis que nous avons couché ensemble. Je m'étais habituée à ce qu'il occupe constamment mon esprit, mais je ne m'étais pas préparée à ce qu'il m'obsède. Folle. Complètement folle.

Max a promis que nous nous reverrions dès son retour à Monaco. Il n'a pas pu tenir sa promesse. Ce n'est pas vraiment de sa faute. Il a été obligé d'accorder un peu de temps à Kelly. Je ne lui en veux pas. Enfin. Pas vraiment. Je me répète continuellement que je passe après la Brésilienne. Histoire de ne pas péter un plomb. Je sais qu'il ne m'a rien promis. Moi non plus je ne lui dois rien. Et pourtant, je viens de passer dix jours à l'attendre. Sage et recluse. Je ne supporte plus la compagnie des autres. Seuls Charles et Arthur trouvent grâce à mes yeux.

J'aurais tellement aimé rejoindre Max dans la chambre 712. Malheureusement, nos retrouvailles se feront dans mon propre appartement. Celui que je partage avec Charles. Mon frère a organisé une soirée FIFA avec quelques amis. Il a eu la bonne idée de convier Max. Il m'a assuré que j'étais la bienvenue. Lui qui s'inquiète de me voir traîner jours et nuits dans ma chambre a insisté pour que je me joigne à eux. J'ai donc accepté son invitation.

Il est dix-neuf heures quand les premiers convives font leur apparition. Pierre débarque peu après. En rentrant de Melbourne, Charles m'a raconté que le Français s'était excusé de m'avoir manqué de respect. Une discussion à coeur ouvert qui les a réconciliés. Tant mieux. Je ne tenais pas à être à l'origine d'une dispute. Il n'empêche que je n'ai aucune intention de lui pardonner.

Les garçons s'installent devant la télévision, pendant que je prépare des Negroni dans la cuisine. Je m'assure que le cocktail soit corsé en rajoutant un peu de gin. Il faudra bien ça pour que je me détende. Je dépose un pichet et des verres sur la table basse du salon. Charles me regarde avec fierté. Je lui lance un clin d'oeil. Arthur me remercie en rappelant à tout le monde que je fais les meilleurs cocktails de la planète. Je me serre un verre et m'installe à côté de mon jumeau. Max n'est pas encore là. Il me tarde de le revoir.

Charles lance les hostilités en affrontant son ami Joris. C'est ensuite au tour d'Arthur de défier notre aîné. Je n'ignore pas que Pierre n'a pas décollé ses yeux de mon anatomie depuis que je me suis assise en face de lui. J'ai pourtant fait un effort pour rester parfaitement respectable. Je porte un leggings noir et un t-shirt large. Mon maquillage est discret, mes cheveux ramenés en queue de cheval sur le haut de ma tête. On n'est loin de ce que j'ai l'habitude de mettre quand je sors de l'appartement. Je ne voulais pas attirer l'attention. Je me réserve pour Max.

Mais d'ailleurs, où est-il celui-là? Il a déjà une heure de retard. Je ne peux m'empêcher de lancer plusieurs regards à mon téléphone. Pas de message. Rien. C'est la voix de Pierre qui me ramène à la réalité.

- On est bientôt à court de Negroni... je t'aide à en préparer?

Je m'apprête à lui dire qu'il peut se débrouiller seul, mais le regard de Charles m'en empêche. Je vois... mon frère espère que moi aussi je me réconcillie avec le Français. C'est tout lui. Il déteste le conflit. Sans cacher mon agacement, je me lève en faisant signe à Pierre de me suivre. Nous nous retrouvons dans la cuisine, loin du regard des autres. Je refuse de faire le premier pas. C'est donc en silence que je commence à couper de fines tranches d'orange.