39. you go your way and I'll go my way

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Chloé Leclerc - 16 septembre 2023

C'est la caresse de Charles sur mon épaule qui me réveille. Je cligne plusieurs fois des yeux jusqu'à ce que les contours de la suite se dessinent dans la pénombre. Toutes les lumières ont été éteintes. La télévision aussi. Je ne me souviens même pas de m'être endormie sur le divan. Je cherche Mia du regard. Mon frère le comprend:

- Mia vient de partir. Elle a attendu que je sois rentré pour aller dormir.

- Il est tard?

- Onze heures.

Charles, dont le visage est marqué par la fatigue, s'assied à côté de moi. Je trouve mes repères dans la nuit et pose ma tête sur ses genoux. Il caresse doucement mes cheveux. Sa voix est faible:

- On devrait aller dormir nous aussi...

- Je suis désolée...

Nous soupirons en même temps. Charles serre ses doigts sur mon épaule en murmurant:

- Tu n'y peux rien.

- C'était l'enfer?

- Pire. J'ai passé la soirée avec les attachés de presse de l'écurie. Ils ont publié un communiqué.

- Est-ce que je vais devoir m'exprimer?

- Non, c'est tout le contraire. Ils ont révoqué ton accès au paddock. Ils veulent que tu restes le plus loin possible de moi.

J'encaisse la nouvelle en hochant la tête. Je m'attendais à ça. Et pour le bien de Charles, je préfère qu'il ne se montre pas en ma compagnie. Il n'a pas à payer pour mes erreurs. Il n'empêche que c'est difficile à accepter. J'ai l'impression d'être une lépreuse. Je lui chuchote:

- Je comprends. Alors je resterai à l'hôtel.

- Tu sais... si ça ne tenait qu'à moi, je ferais en sorte qu'on nous voie ensemble pour que tout le monde sache que je suis de ton côté.

- Je sais, oui... est-ce que tu préférerais que je rentre?

- Non. Tu es encore fragile. Je refuse que tu sois seule à Monaco. Je ferai de mon mieux pour ne pas traîner demain après la course. Et ensuite, on ira ensemble au Japon.

Je me redresse pour prendre Charles dans mes bras. Il cale naturellement sa tête dans mon cou en nouant ses mains derrière mon dos. Il a l'air complètement exténué. Il reste ainsi pendant de longues minutes jusqu'à déclarer:

- Il faut que j'aille dormir...

- Est-ce que je peux te poser encore une question?

- Évidemment.

- Il est où, Max?

Ma gorge se noue. Je suis consciente que Max n'a pas beaucoup de temps à m'accorder durant les week-ends de Grand Prix, mais j'ai besoin de lui. Charles resserre son étreinte en expliquant:

- Quand je suis parti, toutes les lumières étaient encore allumées chez Red Bull. J'imagine qu'ils ont aussi enchaîné les séances de crise. Il ne va pas tarder à prendre de tes nouvelles, Chloé...

- J'espère...

- Tu devrais aller te coucher.

- Ça va... je vais attendre encore un peu.

Charles embrasse mon front et s'en va rejoindre son lit. Je reste seule, assise dans le noir, à fixer désespérément la grande baie vitrée de la suite. Je réalise alors que je porte encore mon maillot de bain et que mon corps n'est recouvert que d'une serviette humide. Je pars dans ma chambre pour enfiler un short en coton et un t-shirt large, un de ceux que j'ai volé à Max.

bad girls do it well // Max VerstappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant