bad girls do it well // Max Verstappen

28. so you say there's a chance for us

Max Verstappen - 14 août 2023

Mon père est arrivé en ville ce matin. Il va passer quelques jours chez moi. Je le vois rarement. Il a une nouvelle famille. Après ma sœur Victoria et moi, il a eu deux autres enfants avec sa deuxième femme. Mon père n'est pas du genre à se poser. Il a divorcé et s'est remarié une troisième fois. De cette union est née une autre petite fille. Sa vie ressemble à un putain de film. Il n'est pas parfait, mais je l'aime. Je le respecte. Il a tout donné pour que je réussisse. Et rien que pour ça, je lui serai éternellement reconnaissant. Notre relation est plus saine que quand je me suis lancé en Formule 1. À l'époque, il était très présent. Trop présent. Les choses ont changé quand j'ai remporté mon premier titre. Je crois que j'ai réalisé son rêve ce jour là. J'ai comblé un trou dans sa poitrine. Je suis devenu celui qu'il aurait aimé être.

Jos a proposé de venir me voir à Monaco pour y passer quelques jours de vacances. Il a débarqué seul. Je crois qu'à son âge, il a parfois besoin de s'éloigner de toute l'agitation que représente une vie de père de famille. Il avait l'air fatigué quand je l'ai récupéré à l'aéroport de Nice. Je l'ai laissé faire une sieste cette après-midi, mais ce soir j'ai prévu de l'emmener dîner dans un restaurant qui donne sur la mer. Un endroit charmant qui est réputé pour son poisson et ses fruits de mer. Il devrait adorer.

Nous nous attablons devant la baie vitrée. Notre table est éclairée d'un chandelier. Je comprends mieux pourquoi Kelly aurait aimé que je l'y invite. C'est romantique. Mon père n'est pas sensible à ce genre de détail. À peine est-il assis qu'il se fait servir un verre de vin blanc sec. J'en rigole:

- Tu ne pouvais pas attendre cinq minutes?

- Crois-moi, Max: quand tu auras des gosses, toi aussi tu auras besoin d'un petite remontant de temps à autre.

- Tout va bien à la maison?

- Tout va très bien. C'est juste que je suis un peu trop vieux pour toutes ces conneries!

- Laisse tomber le rallye.

- Ah non! Pas le rallye!

Nous discutons pendant quelques minutes. Mon père m'interrompt en levant sa main en l'air. Il fait signe aux gens qui viennent d'entrer dans le restaurant. Je reconnais Chloé, Arthur et Charles. Alors ça pour une surprise...

Jos les a déjà rencontré. Ça remonte à l'époque où Charles et moi faisions du karting ensemble. Il n'a pas toujours aimé le Monégasque. C'est différent aujourd'hui. Ferrari ne représente pas une réelle menace. Alors forcément, il n'a plus de raisons de craindre Charles. Mon père fait signe aux Leclerc d'approcher.

Il se lève pour serrer la main de Charles. Les deux hommes échangent quelques banalités. Il passe ensuite à Arthur. Je n'ai d'yeux que pour Chloé qui garde la tête basse. Elle porte un pantalon et un petit haut en crochet beige. Le genre de tenue qui me donne envie de l'emmener sur une île où il serait agréable de baiser sur le sable fin. La voix de Jos me sort de mes rêveries:

- Et tu es Chloé! Qu'est-ce que t'as grandi!

Je te le fais pas dire... je regarde mon père serrer Chloé dans ses bras. Il a l'air heureux de la revoir. Sa bonne humeur tranche avec la gêne qu'affiche mon amante. Elle s'est littéralement rétractée quand Jos s'est approché d'elle.

- On devrait dîner tous ensemble!

J'éclate de rire sans raison apparente. Les autres me regardent comme si j'avais perdu la tête. C'est juste que cette soirée prend une tournure des plus rocambolesque. Le visage gêné de Chloé n'a pas de prix. Elle me jette des regards paniqués. Je lui adresse un léger sourire qui - je l'espère - suffira à la réchauffer.