bad girls do it well // Max Verstappen

15. I want a secret life

Chloé Leclerc - 14 avril 2023

Cette semaine, j'ai revu Max plusieurs fois. Je me suis métamorphosée selon ses désirs. Sauvage et séductrice ou douce et tranquille. J'oscille tout le temps avec l'unique intention d'être celle dont il a envie. Je ne vis plus que pour lui. Je croyais que c'était déjà le cas avant, parce que je sentais mon corps se tendre en sa présence et se ramollir en son absence. Aujourd'hui, c'est différent. C'est mon cœur qui est victime de Max. Il bat à tout rompre quand nous nous voyons et ralentit quand nous sommes éloignées l'un de l'autre. Je sais ce que ça signifie. Je ne suis pas stupide. Je suis en train de tomber amoureuse.

Ça se voit. Même Charles l'a remarqué. Ce matin, nous avons rendez-vous sur les berges du port de Monaco pour une promenade, chose qu'il n'avait jamais proposée avant. Il ne fait plus aussi froid qu'avant. Le printemps s'invite gentiment. Déjà, on croise quelques personnes en décapotables, quand le soleil est haut. Les terrasses aussi sont ouvertes aux moins frileux. J'attends Charles, les mains dans les poches, une cigarette au bec. Je fume énormément quand Max n'est pas là. Je remplace une addiction par une autre addiction.

Mon frère est ponctuel. Je l'aperçois au bout de la rue. Sa beauté, noble et naturelle, est éclatante. Il ressemble à un acteur hollywoodien. À Monaco, il a de plus en plus de peine à passer inaperçu. C'est pour cela qu'il porte en permanence des lunettes à soleil et une casquette. Son sourire s'agrandit quand il me repère. Il agite sa main dans les airs pour me saluer. Arrivé à ma hauteur, il se laisse tomber dans mes bras. Je l'enlace en demandant:

- Je peux savoir pourquoi tu as insisté pour qu'on aille se promener alors qu'on vit dans le même appartement?

- C'est une surprise!

- Charles... je n'irai pas voir maman.

- Je sais. Aujourd'hui, il ne s'agit que de toi et de moi. Ne t'inquiète pas.

- D'accord...

Je reste méfiante. Charles a toujours cru savoir ce qui était bien pour moi. C'est lui qui m'a obligée à revoir notre mère quand je suis rentrée de Paris. C'est lui aussi qui insiste pour que je passe voir la tombe de notre père aussi souvent que possible. Je ne suis pas comme lui. Pour accepter ce qu'il nous est arrivé, je préfère m'en éloigner.

Je m'accroche au bras de Charles. Il m'emmène derrière lui, guilleret et détendu. C'est vraiment une belle journée. Nous traversons les rues de la Principauté. Il y a peu de monde, si ce n'est des touristes qui flânent le nez en l'air. J'ai moi-même l'impression d'en être une. Je prends le temps de regarder les bâtiments, leur jolie architecture et les palmiers dont le vert n'est pas encore vibrant. C'est une ville où il fait bon vivre. L'air de la mer me chatouille les narines. Charles remarque ma bonne humeur:

- Tu as l'air heureuse!

- Ça me fait plaisir de passer ma matinée avec toi!

Charles accueille la nouvelle avec un sourire. Il se tourne vers la gauche pour nous faire traverser la route. Je ne sais pas où nous allons. Ça n'a pas vraiment d'importance, du moment qu'on est ensemble. Il s'arrête enfin devant la devanture d'un petit restaurant à la façade rose. Charmant. Les vitrines - de grandes fenêtres à carreaux - rappellent celles d'un ancien temps. J'ai déjà entendu parler de cet endroit. C'est un nouveau bistrot qui propose des brunchs à toute heure de la journée. Le genre de restaurant où l'on traine avec ses copines en buvant du champagne. Je le fais remarquer à mon frère:

- T'es sur que tu veux qu'on aille ici?

- Ça ne te plaît pas?

- Si! Ça a l'air adorable! Mais je te connais! Si tu fais une entorse à ton régime, c'est plutôt pour un bon vieux burger graisseux!