43. with his ultraviolence

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Chloé Leclerc - 30 septembre 2023

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Max. J'aurais dû passer cette journée avec lui. C'est du moins ce que je m'étais imaginée du temps où on se voyait. J'avais prévu un cadeau: une photo de nous que j'ai encadrée et qu'il aurait pu suspendre dans son appartement. Ce n'est pas grand chose, juste une attention. Je me replie sur moi-même en réalisant que je n'aurais même pas l'occasion de le fêter.

Je passe tout mon temps dans mon lit. Avant, je faisais l'effort de sortir du confort de mon duvet pour faire plaisir à Charles et Arthur, mais depuis que nous sommes rentrés du Japon, les deux mètres carré de mon matelas me suffisent. Je suis une loque humaine. Une poupée de chiffon qui regarde le plafond de sa chambre en attendant que le temps passe. Je ne me suis pas lavée, je ne mange presque rien, ... je meurs à petit feu et je déteste être cette personne. Mon corps me paraît lourd et épais, alors que je sens nettement les os de mes côtes ou de mes épaules sous mes doigts.
Je ne sais pas combien de temps je vais tenir à ce rythme. Je n'ai pas envie de mourir, mais je n'ai pas non plus envie de vivre. Tout ce que je sais, c'est que je n'ai pas la force de lutter contre cette léthargie qui s'est emparée de moi. J'aimerais dormir jusqu'à ce Max décide de revenir.

Max... Max?! Je suis allongée dans mon lit quand il apparaît dans l'embrasure de la porte. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas lui. Je cligne plusieurs fois des yeux. Il ne disparaît pas. Il est là, devant moi, appuyé contre le mur, ses bras croisés sur son torse et son regard dur. Je bégaye:

- C-c'est toi?

- Tu attendais quelqu'un d'autre?

Cette voix... je n'ai rien oublié de son assurance et de sa nonchalance. On y décèle aussi une pointe d'arrogance. Je frémis rien qu'en l'entendant. Elle est accompagnée d'un sourire malheureux. C'est alors que je prends conscience du piètre spectacle que j'offre à Max. Je suis assise au milieu du lit, dans un enchevêtrement de duvets froissés, les cheveux gras collés à mon crâne. Mon teint est blême, mes yeux cernés. La chambre est plongée dans le noir, puisque je ne prends plus la peine d'ouvrir les rideaux. Elle est aussi jonchée de tas d'habits qui attendent de passer à la machine à laver. Les valises que j'ai ramenées du Japon sont éventrées. J'ai soudainement honte. Je me cache sous ma couette en espérant que Max disparaisse.

Il n'en fait rien. Au contraire. Je sens le poids de son corps s'écraser à côté de moi. Il ne cherche pas à me découvrir. Il s'assied simplement pour caresser doucement la bosse que je forme dans le lit. Sa voix étouffée me parvient:

- Ça ne va pas fort, hein?

Il n'obtient qu'un bref grognement en réponse à sa question. Je palpe mon crâne frénétiquement. C'est encore pire que ce que j'imaginais. Il y a des noeuds dans les noeuds de mes cheveux. Max ne semble pas s'en inquiéter:

- Sors de ta cachette ou je t'y rejoins.

- Fais pas ça. Je suis dégueulasse.

- Tu ne seras jamais dégueulasse.

Je rabats subitement le duvet pour dévoiler mon apparence. Je me tiens assise en tailleur face à Max, parfaitement immobile, mes joues rougies par la gêne. Il observe mon visage. Son regard s'égare ensuite sur mes jambes nues. Il articule avec difficulté:

- Tu as perdu du poids, Chloé...

- Je sais.

- On va arranger ça.

Et avant que j'aie le temps de protester, Max me prend dans ses bras pour me faire passer sur son épaule. Il me porte comme si je n'étais qu'un sac de sport. J'ai tout le temps de voir les muscles de sa nuque contractée, ses épaules tendues et son derrière rebondi. Son corps n'est que puissance. Sa main est posée sur le haut de mes cuisses, ce qui me fait frissonner. Il a suffi qu'il passe le pas de ma chambre pour qu'un semblant de vitalité s'écoule dans mes veines. Je déteste être aussi dépendante de lui. Ça me fout pratiquement la gerbe.

bad girls do it well // Max VerstappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant