Chapitre 4

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En regagnant la salle à manger, le malaise est toujours palpable. Je le regarde à peine, je mange encore perturbée. Je n'avais jamais fait attention à ce genre d'attraction avec quelqu'un d'autre. J'ai toujours ignoré toute demande de la part de la gent masculine, je n'étais pas intéressée.

— Je rentrerai tard ce soir.
— Bien. J'ai quelque chose de prévu.

Ses yeux sont de nouveau dorés, il resserre les jointures de ses mains.

— Où comptes-tu aller?
— Je n'ai pas de compte à te rendre.

Il se lève, se saisit de documents et me les jette dessus.

— Lis ton contrat pré-nuptiale. Tu n' as pas bien saisi la nature de notre arrangement.

Il quitte la salle à manger, je feuillette le contrat, plus je le lis et plus, je reste scotchée par les clauses. Je dois lui rendre des comptes, je ne dois pas entacher son image publique sous peine de payer un dédommagement, si je demande le divorce, je perds la moitié de mon entreprise. En cas de séparation, je perds la garde des enfants. Si le divorce venait de lui, je serais dédommagée . Je n'en reviens pas. Comment j'ai pu signer un torchon pareil. J'appelle ma mère, en colère et désabusée.

— Chérie.
— Oui maman. Je viens de mettre la main sur le contrat. Tu m'as dit de signer les yeux fermés. Comment as-tu pu me faire ça?
— Je suis désolée chérie, on est au pied du mur.
— Il aurait pu mettre n'importe quoi, tu y aurais consenti?
— Non bien sûr que non chérie.

Je raccroche, j'ai l'impression d'avoir été vendu comme du bétail. Je n'arrive pas à passer outre.
Je m'habille pour rejoindre le bureau, Cole me dépose.

— Je t'ai acheté une voiture. Elle sera prête dans deux semaines.
— Il ne fallait pas te donner cette peine. Les transports en commun feront l'affaire.
— Tu es une Desher!
— Et?
— N'entache pas mon image de marque.

Je hoche la tête exaspérée par ce genre de personnes qui se croient au-dessus des autres.

Je continue de travailler sur la collection du défilé. Ma mère est en vacances pour quelques jours, je suis seule à tenir le navire. Je n'ai pas une minute à moi, je n'ai pas pu déjeuner. J'enchaîne entre les appels pour organiser l'événement et finir les vêtements du défilé.
J'essaye d'avancer le travail pour le retour de ma mère et de George. Je quitte la maison Ranger et je me dirige vers un snack, je prends un sandwich que je mange sur le pouce.

Je file à mon atelier de séduction. Je commence à regretter mon audace, j'ouvre la porte, nous sommes dans un café branché, il y a une dizaine de participants. Isabella la coach, fait connaissance avec chaque nouveau. Elle me pose des questions sur mes motivations.

— Désolé du retard.

Mes yeux se posent sur Lucas, je suis surprise. Le monde est vraiment petit. Il me sourit et me salue.  On s'installe autour d'une boisson chaude. Elle commence par faire un cours théorique, je prends quelques notes. Elle donne quelques idées pour égayer le quotidien. Au bout d'une heure, elle souhaite passer à la pratique, elle nous met par groupe de deux. Je me retrouve avec Lucas, il semble ravi de la situation.

— Vous devez vous mettre sur une table et effectuer un speed-dating.

On s'assoit à une table, je suis soudainement gênée par cette proximité. Elle lance la cloche du début.  Au début, il me pose des questions sur mon parcours de vie . Mais Isabella voit d'un très mauvais œil notre échange.

— De la séduction les enfants.
Je souris gênée.

— Je te trouve magnifique.
Je rougis.

— Merci toi aussi, tu es très beau.
— Tu me plais et ceux depuis la première année de fac.
— Ququoi?
— Je n'ai jamais réussi à t'oublier.
— Je suis mariée.
— On sait que c'est un mariage de complaisance.
— Tu es complètement malade.

Je me lève choquée par son rentre-dedans. Notre mariage arrangé ne doit pas être révélé au grand jour, c'est une des clauses du contrat de mariage.
Isabelle me prend à part, je lui explique mon malaise. On échange les binômes. Le cours se finit, elle nous explique qu'au prochain cours, elle donnera plusieurs astuces pour faire craquer la gent masculine. Elle garde les meilleurs conseils pour les cours suivants et nous pousse à revenir.
En sortant, Lucas me retient.

— Enlève tes mains de ma femme.
— Cole.

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