Chapitre 68

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Je suis prête, habillée avec la robe de la boutique, elle me va comme un gant. Elle s'adapte à ma morphologie, d'un ton bleu ciel, parsemée de broderies et de paillettes.
En sortant du manoir, mon carrosse est là, je n'ai pas de cavalier, mais bon nombre d'invités seront dans mon cas. Ce genre d'évènement est le lieu idéal pour nouer des alliances.

On surplombe un lac, étincellant de mille feux, de la musique nous accompagne jusqu'au palais, des bribes de souvenirs me reviennent. J'ai une impression de déjà-vu, un visage apparaît sous forme de flash, un brun aux yeux marron clair. Le carrosse s'arrête devant le Palais majestueux. Une trompette retentit et mon nom est cité, j'entre, j'en prends plein les yeux, une pluie d'étoiles s'abat sur nous. Je cherche des yeux, Adam, je n'ai de yeux que pour lui. Mais il n'est pas là.

— Quel plaisir de vous avoir parmi nous, princesse Lilly.

Je me retourne sur un homme, celui de mes flashs, c'est le même, il dégage un charme fou, pourtant il n'est pas à la hauteur du physique d'Adam.

— Prince Hayden, enchanté Lilly.
— De même.

Il me fait un baise-main.

— J'ai entendu dire que vous aviez rompu votre alliance avec le roi Adam.
— Les nouvelles vont vite.
— Quand il s'agit d'une aussi jolie princesse, plus vite que les autres.
Je souris.

Mais je me reprends, Adam vient d'entrer dans la salle et son regard sur nous me brûle littéralement. Je me reconcentre sur Hayden, qui souhaite m'offrir à boire. Il me tend un verre, nos mains se frôlent, une vision me coupe la respiration. Hayden annonce ses fiançailles et je suis celle dont il annonce l'union. Mais mon sourire est une façade. La vision s'arrête.

Je plante Hayden et je me dirige en direction d'Adam, mais il se volatilise, je suis à deux doigts de taper du pied de nerfs. Je le cherche dans la salle, il n'est plus là. Quand je décide de cesser de le chercher, il me bouscule.

— Alors toi !
Il se moque.

— Oui, ex-chérie.
— La ferme ! C'est la numéro combien ?
— Jamais deux sans trois ex-chérie.

Il m'amène à l'extérieur, sous les regards outragés des autres invités, mais ça m'importe peu, ils ne savent pas l'étendue de notre relation. À peine franchi le seuil des jardins, il me porte et nous dépose à sa vitesse vampirique loin des regards indiscrets.

Il me pose, je l'attire à moi et me jette sur ses lèvres ; des jours que j'en rêve. Mes mains se posent sur ses cheveux blonds et je les caresse dans tous les sens. Le baiser est enflammé, il me pousse contre un arbre. On se détache à bout de souffle.

— Je suis content de te revoir aussi Ex-chérie.
— Arrête avec ça.
Il ricane.

— C'est lui le deuxième lié ?
— Certainement.
— Je sais ce que je veux Koop.
— Tes visions disent le contraire.
— Elles sont falsifiées, tout comme avec Cole.
— En es-tu sûr ?
— Je suis désolée pour tes parents.

Il se détache de moi, il est encore affecté par leur disparition. Il avance en direction du palais, mais je retiens son bras, il m'attire à lui et me prend dans ses bras. Je souhaite m'en aller de ce bal. On se dirige à pied en direction de son logement. Les invités, qui sont en route vers le Palais, murmurent des mots intangibles. Père sera dans une colère noire, mais je ne m'en préoccupe pas, je profite de ma main enlacée à la sienne.

— Pourquoi mes souvenirs me sont confisqués ?
— Tu peux les retrouver, tu es une enchanteresse.
— Montre-moi Adam, je veux être sur un pied d'égalité.

Il s'arrête, ses yeux me fixent, les miens me brûlent, je suis assaillie d'images, de dizaines de souvenirs, j'ai le court souffle, je revois mes morts. Mes mains lâchent les siennes, j'ai une impression de suffoquer, une douleur à la tête m'irradie. Je sors de son esprit, je suis dans ses bras, mes yeux se ferment.

Je les ouvre dans un lit que je ne reconnais pas. Une angoisse me prend de court, j'ai du mal à respirer. Je vois la porte s'ouvrir sur Adam, inquiet, il vient à mon chevet, il caresse ma tête, plongée dans son buste.

— C'est la quatrième ?
— Non, princesse, tu t'es simplement évanouie. Tu m'as fait une peur bleue.
Mon angoisse s'estompe.

Il s'allonge à mes côtés.

INDECISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant