INDECISE

Chapitre 28

L'ambiance se réchauffe dans la voiture, il pose sa main sur la mienne, une douce chaleur se diffuse dans mon corps, mon cœur bat à tout rompre.

— Où souhaites-tu que je te dépose?

Je lui indique avoir pris un petit appartement, le temps d'y voir un peu plus clair. Il s'arrête devant l'immeuble, je ressens une pointe de frustration de le quitter. Je suis contradictoire, j'ai l'impression d'avoir renoncé à lui trop tôt. Je l'attire à moi et l'embrasse, il semble surpris, mais j'ai besoin de comparer pour être sûr de ce que je ressens. Son baiser me fait perdre pied, je suis emportée par le désir. Et si l'oracle avait raison, c'est lui et pas un autre. On se détache l'un de l'autre à bout de souffle. Je suis soulagée de ne pas avoir eu d'autre vision.

Je sors de la voiture, bouleversée, je passe d'une émotion à une autre.

— Tu voulais nous accorder les mêmes chances hein?

Adam sort d'un coin sombre, ses yeux sont rouges, il a assisté à la scène. Je me sens si mal, je l'ai trahi.

— Ce n'est pas ce que tu crois.
— Qu'est-ce que je crois?
Avec amertume.

— J'ai besoin de vivre certaines choses pour trancher.
— Alors tu vas passer de l'un à l'autre?

Je suis blessée par ses insinuations. J'allais lui répondre mais, il me devance, en s'approchant de moi à sa vitesse vampirique.

— Je choisis pour toi! Reste avec lui. C'est le meilleur choix pour toi.
— Quoi?

Il s'en va à sa vitesse surhumaine, me laissant hagarde. Il renonce à moi, j'ai mal au cœur. Une douleur irradie mon être. Je rejoins la porte avec difficulté. J'ouvre la porte sur mon appartement et j'éclate en sanglots, complètement anéantie. J'ai du mal à respirer, je suis brisée. Je ne comprends pas mon désarroi, je ne devrais pas être dans cet état. Il m'empêche peut-être de faire une erreur. Il pense à mon bonheur avant le sien.

Je me jette dans mon lit, dans l'espoir de le retrouver avec un voyage astral, que je ne maîtrise toujours pas. Mes yeux se ferment, je suis transportée, je le sens, je reprends espoir. Mais j'atterris dans une pièce mystique, des symboles trônent au sol. Je fais le tour de la pièce et appelle Adam. Mais il ne se passe rien.

— Vous voilà donc?

Je me retourne sur un homme barbu à moitié dégarni et qui porte une toge.

— Où suis-je?
— Dans le temple des oracles.
— Pourquoi?
— Vous remettez en doute la parole de L'oracle Zion.
— Zion?
—?Celui consulté pour vous unir. Il a disparu depuis la révélation.
— D'accord et ?
— Vous allez le retrouver.

Je ris de nerf.

— Vous vous moquez de moi! Dans quel but?
— Adam a dénoncé ce lien. Il souhaite procéder à une nouvelle consultation.

Il n'avait pas renoncé à moi.

— Comment puis-je le retrouver?
— Vous avez des capacités qui vous guideront.

Mes yeux se ferment et je me réveille dans mon lit, déboussolée. Dans quoi j'ai encore mis les pieds . Mes capacités me guideront vers l'oracle? Tout le monde se moque de moi, je me déplace dans son sommeil, je ne sais par quel miracle et j'atterris dans des endroits au gré du bon vouloir de mon subconscient. Je tourne en rond, je ne sais pas comment faire. Je réfléchis de longues minutes devant mon café. Je me relève, comme une évidence. Je dois pouvoir provoquer une prémonition, le seul lien qu'il me reste avec cet oracle est Cole.

Je me mets en route vers son bureau, on me laisse passer, je rentre sans frapper. Je le trouve dans les bras de ma demi-soeur, mon cœur explose en mille morceaux. A peine le dos tourné, il flirte avec elle. Les deux se trouvent pris en flagrant délit, mais j'essaye de dépasser la douleur lancinante au coeur. J'ai une mission, retrouver ce Zion qui a choisi pour moi.

— Je pourrais te voir en privé Cole.

Ma demi-soeur quitte son bureau, un regard plein de haine dans ma direction.

— Ce n'est pas ce que tu crois.
— On en reparlera.

Pour le moment j'ai besoin de lui comme intermédiaire, je m'approche de lui, je me concentre et le touche. Je pense à ce Zion. Un visage m'apparaît, il porte une toge, c'est lui. Il est dans une forêt sombre, je vois le chemin, une force invisible me guide. Je me détache de lui , il m'observe, perturbé par mon geste. Il s'attendait à voir de moi une haine ou de la violence.

— J'ai besoin d'un objet t'appartenant.
— Quoi?
— Un objet. Ça va m'aider dans ma réflexion.