Chapitre 22

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Je me réveille dans un lit qui semble gigantesque, il fait sombre, je balaie le coin des yeux, je ne reconnais pas cet endroit. Je me remémore mes derniers souvenirs, et je me redresse. La porte s'ouvre sur une femme qui porte un plateau à la main. Elle pose le plateau sur une table attenante et allume la lumière. J'observe la pièce magnifique de style baroque.

— Monsieur souhaite vous voir après votre collation.

Elle quitte la pièce. Je pose mes yeux sur le plateau, des aliments appétissants. Je goûte avec méfiance, par peur qu'il me joue un autre tour. Mais c'est succulent, les saveurs sont différentes de celles que je connais. Je finis mon assiette, et je me saisis de la tasse fumante, j'ouvre la porte sur un couloir d'époque. Des tableaux d'hommes et de femmes trônent sur le mur tout le long.
Je descends un escalier majestueux, j'ai l'impression de rêver.

Un homme me voit en difficulté, et me dirige vers Koop. Il est assis derrière son bureau en plein travail.

— Bien dormi?
— Ça aurait pu, si tu ne m'avais pas jeté un sort.
Je le vois sourire.

— Un sort dis-tu? Un peu comme ça.

Il lève les yeux vers moi, ses yeux verts ont à nouveau cet effet sur moi. Mes yeux me brûlent.

— Assieds-toi sur mes genoux.

Mon corps se mouve, je vois mes pieds avancer jusqu'à son bureau et mon corps se dépose sur ses genoux sans que je puisse faire quoi que ce soit. Je suis comme prise au piège dans mon propre corps. Et puis sans que je ne comprenne, mes lèvres se posent sur les siennes, la sensation est décuplée, magique, comme si j'étais victime d'un enchantement.
Je me détache de lui et me relève brusquement.

— Ne manipule plus mes gestes.
— Tu m'as embrassé de ton propre chef.
— C'est faux!
Il rit.

— Aurais-tu honte d'assumer ton attirance envers moi?
— Non! Où suis-je?
— Chez nous! Là où tu devrais être.

Son regard s'assombrit.

— Chez nous?
— Oui s'il n'avait pas triché.

Je ne comprends rien. De quelle tricherie parle-t-il? Il se relève contrarié et se pose devant la fenêtre. Il semble soucieux, je m'approche de lui volontairement cette fois. Il n'y a aucun filet qui guide mes pas. Il tourne sa tête vers moi, surpris de mon geste.

— Je n'y suis pour rien, princesse.
Je souris au surnom affectueux.

— Pourquoi m'avoir emmené ici?
— Que tu apprennes à me connaître.
— Où sommes-nous?
— Dans le royaume des vampires.

Mon coeur bat la chamade, mon corps tressaille. Il existe un monde de vampires autre que le monde que nous connaissons. C'est effrayant et fascinant.

— Il te cherche partout.
— Cole?

Il hoche la tête.

— Ramène-moi chez moi!
— Pas avant que tu ouvres les yeux sur l'évidence.
— Quelle évidence?

Il me saisit par la main et me conduit hors du bureau. Nous finissions dans une grande pièce à vivre, le feu crépite, apportant une ambiance chaleureuse. On s'assoit dans un canapé en face de la cheminée. Je ne comprends pas ses intentions, Cole m'a pourtant dit que le lien avait choisi pour nous. Mais Koop n'est pas du même avis, il semble rejeter la décision de l'oracle.

— Tu me retiens contre mon gré.
— Tu es libre d'y aller. Un mot et je te dépose.
Il me fixe intensément.

J'ai des fourmillements dans les mains, mon cœur tambourine, ce sont les signes d'une prémonition. Une image de Cole et moi, on se dispute fortement, je l'observe effrayée se transformer. Je reviens à moi. Je tremble, je ressens chaque émotion de ma vision. C'est toujours aussi éprouvant. Il pose sa main sur la mienne, mes tremblements cessent instantanément. Il tourne ma tête vers lui et je suis de nouveau prise en otage par ses yeux verts.

— Détends-toi.

Je suis envahie par un sentiment de bien-être, je m'avachis sur le canapé. Il se saisit d'une couverture et me couvre, je m'allonge, complètement détendue. Il se lève pour partir, mais je retiens sa main, et l'invite à s'allonger à mes côtés. Il s'allonge, on se regarde face à face. On ne dit pas mot, on s'observe, je détaille ses traits si parfaits. Je n'ai jamais vu de ma vie une telle perfection. Je passe mes doigts sur son visage, je retrace les contours de son nez, sa bouche. Il sourit quand je pose mes mains sur ses lèvres. Je touche ses cheveux si soyeux. Sa peau est tellement douce. Il fait de même avec mon visage, j'ai un mouvement de recul, je me sens si imparfaite par rapport à lui.

— Tu es plus que parfaite princesse.

INDECISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant